Près de 700 participants, toutes catégories et épreuves confondues, s’étaient donnés rendez-vous à Olargues le week-end passé à l’occasion de la cinquième édition du fameux Radon Epic Enduro.
Endurotribe, partenaire de l’événement, était de la partie sur les pentes intimidantes des montagnes du Caroux. Retour sur cet événement hors-norme, pimentée par les intempéries…
Temps de lecture estimé : 7 minutes – Photos : Quentin Chevat/Endurotribe
Caroux, terre de cailloux d’Enduro
Le Radon Epic Enduro, millésimme 2018, est particulier à plus d’un titre.
Premier fait remarquable, après quatre années aux côtés de l’équipe Wildtrack c’est désormais “seul” que le club Vélo Caroux supporte l’épreuve. L’équipe instigatrice de ce défi hors-norme (dont je fais partie) ayant transmis entre ses bonnes mains les clés de l’événement durant l’hiver. Une “armée” de passionnés et de défricheurs de sentiers de longue date, qui fédère près de 150 bénévoles pour l’occasion, à l’oeuvre sur l’épreuve et le festival de pleine nature Caroux Outdoor.
Impossible n’étant pas Caroux/Guiraud, c’est à cette même équipe que l’on devra dans trois semaines l’organisation de la manche française des Enduro World Series sur les trails de l’enfant du pays, l’aiguisé Théo Galy.
Une occasion unique et supplémentaire de donner aux sentiers du Caroux l’éclairage qu’ils méritent. Et d’attirer davantage de pilotes de renom à l’occasion de l’Epic, d’ordinaire quelque peu rebutés par l’envergure du défi tôt dans la saison.
Enfin, le Radon Epic Enduro inaugure cette année un relais par équipe. Une belle occasion pour amateurs comme pilotes pro EWS de se frotter aux cailloux du Caroux…
Epic ou rien
Comme chaque année, l’événement propose de la nouveauté. Les initiés sont presque rassurés, pas de St Martin du Froid ni de Montahut au menu 2018. Mais le défi « solo » reste bel et bien et malgré tout à la hauteur de sa réputation : 116km, 4800m de dénivelés +/-, 3 boucles, 11 spéciales, 4 portes-horaires…
Sans compter le départ nocturne à partir de 4h45, en deux vagues, et deux à trois spéciales (selon son rythme) à parcourir à l’éclairage.
Parmi les 11 spéciales, outre une multitude de nouvelles variantes, quatre spéciales sont totalement inédites : la SP3 Les Chasseurs, la SP6 Madale, la SP7 Les Fleisses et la SP8 Bouscassou.
A noter que l’ultime spéciale Jurassic (initiée l’an passé), toute en dalles en fond de gorge, a été (judicieusement, on va le voir…) remplacée au pied levé, face aux prévisions météorologiques plus qu’alarmantes. C’est la physique et technique spéciale de Colombières qui a la charge de conclure les débats.
187 guerrier(e)s finishers
Moins apocalyptique qu’annoncée trois jours avant l’épreuve, la météo capricieuse est malgré tout venue jouer les trouble-fêtes, après quatre éditions au sec.
Les averses de pluie faibles se sont succédées dès la fin de matinée et au coeur de la boucle 2, pour finir par lessiver, sur la fin de journée, tout ce qui roulait encore. Les 5 bornes de voie verte sous le déluge resteront sans nul doute à jamais dans la mémoire des derniers arrivants…
Au final ce sont tout de même 187 participants finishers « Epic d’Or », dont 8 femmes, qui auront réussi à braver les éléments, les casses mécaniques, les cailloux du Caroux, les voies « romaines » qui brassent à vous en déchausser les gencives (s’ont fous ces Romains Occitans !), les pentes glissantes de la boucle 3 et la redoutable Colombières.
Chez les Dames comme chez les Hommes, on va le voir, il y a de nouvelles têtes aux avant-postes…
Patrick Lüthi, maître horloger
Après deux premières éditions remportées par l’Helvète (et désormais fidèle) Florian Golay (2014-2015 en VTT), poursuivies successivement et avec la manière par les Français Escalier (forfait de dernière minute car malade)/Chenevier, l’Epic revient à la Suisse…
Pilote ultra polyvalent, crosseur d’origine (XCO/XCE), que l’on voit de plus en plus aux avant-postes des courses All Mountain/Enduro, le Suisse Patrick Lüthi (Scott Prof) a su gérer sa course de main de maître. Sa seconde tentative sur l’Epic après une casse mécanique en 2015.
Second après la boucle 1 (14 secondes de retard) puis troisième à l’issue de deux boucles et 7 spéciales (+21 secondes), le pilote Scott a finalement terminé en trombe l’épreuve et la boucle 3, réglé comme une horloge. Il remporte l’épreuve en 1h14 31s de chronos cumulés sur la journée. Avec 31s d’avance sur le vainqueur en titre Alexis Chenevier (sur Rocky Mountain) et 50s sur l’impressionnant Hugo Pigeon (sur Scott), aussi à l’aise apparemment en CX, Route, XCO qu’en Enduro VTT !
Adrien Pontier et Quentin Lépine complètent le podium Scratch.
Glenn MacArthur s’impose en Juniors devant Julien Fourniller et Julien Amitrano.
En Masters 40, Vincent Verguet remporte la course devant Lionel Sequera et Antonio Atienza Chisbert.
En l’absence de chrono (puce défectueuse après B1, à l’issue de laquelle il était en tête), Jean-Marc Picard complète pour la cérémonie le podium Masters 50 composé de François Breitler, Eric Daniel et Franck Guillot.
Enfin, Florian Golay s’offre sa seconde victoire en VTTAE, devant Kenny Muller et David Rimailho.
Laura Charles, la force tranquille
Ne vous y méprenez pas, mais la photo retenue est bien volontaire… Elle révèle non pas le niveau mais la maîtrise de Laura Charles durant l’épreuve. Fraîche, lucide dans la prise de risque, paressant presque facile tout du long, elle en a surpris plus d’un sur le bord de spéciales au guidon de son Stumpjumper.
Vainqueur de la première manche de Coupe Rhône Alpes Enduro à Saillans, Laura Charles remporte le Radon Epic Enduro, dès sa première tentative, à vue, en 1h39 (62eme au général). Chapeau.
Elle succède à Mélanie Pugin, qui se concentre cette saison sur les EWS avec le team officiel BH.
Laura devance la vaillante Nadine Sapin (83eme), membre de la Rédaction Endurotribe, qui signe sur un vélo Canyon d’essai fraîchement arrivé, son cinquième podium en cinq éditions. Parmi le cercle ultra fermé, la seule femme, des finishers Epic d’Or toutes éditions confondues, qui se comptent en tout et pour tout sur les doigts d’une main (hors VTTAE bien sûr)…
Kristien Achten complète le podium avec une belle 87eme place.
Un air de World Series sur le relais
Il y avait du beau monde au départ de ce premier relais Epic parmi les 42 équipages de 3 coureurs engagés. Une mini course dans la course, à un rythme effréné, tout du moins pour les premiers qui n’avaient pas vraiment l’air de subir les éléments.
Adrien Dailly, Damien Oton, Thomas Lapeyrie (de retour en forme sur le vélo !), François Bailly-Maître… Ils étaient tous là pour partager un bon moment et tâter du terrain en vue de l’EWS.
Au final, c’est le trio des Évadés (Bailly-M./Lapeyrie/Oton) qui l’emporte assez largement en 1h11 12s devant le Chamrousse Enduro Team et le Team Rocky Sports.
Adrien Dailly (Les Sudistes), venu entre amis, termine B3 avec deux des quatre temps scratchs.
Résultats complets de chaque épreuve via Sportident > http://www.chronoraid.fr/
Kid Enduro
Chapeau enfin à la relève de la discipline. Une petite centaine de participants, de 11 à 18 ans, s’était inscrite pour s’initier aux joies du Caroux et aiguiser son pilotage.
Till Alran gagne en Benjamins, Mathis Baratte s’impose en Minimes, Thibaut Julian remporte les Cadets et Cècce Camoin s’adjuge en Juniors.
Photos des podiums des kids et classements complets > https://epicenduro.com/epic-enduro-2018/resultats-2018
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