#4 – Tito Tomasi et l’Andes Pacifico

C’est parti pour le quatrième opus de Peinture & Aventure, la chronique mensuelle exclusive et originale de l’artiste globe-trotteur Tito Tomasi sur Endurotribe…

Peinture aventure couleur

A (re)voir : Peinture & Aventure #1 // Peinture & Aventure #2 // Peinture & Aventure #3 //

Peindre février

Pour cette chronique j’ai choisi de vous parler de la course Andes Pacifico. C’est un très bel événement qui rassemble différentes dimensions en une semaine.

L’aventure commence avec le voyage jusqu’à Santiago, arriver en plein hiver là-bas produit toujours son effet. On ouvre rapidement le sac pour en sortir un short, des tongues et de la crème solaire ! Le point de rendez-vous est en ville au magasin Mountain Works, pendant quelques jours avant la course tous les riders tournent autour de cet endroit. L’ambiance est top et on rencontre des vététistes venus de pas mal d’endroits. Pas de soucis pour trouver du monde motivé pour aller rouler les montagnes au alentours de la capitale. Montenbaik, l’organisation, gère ces détails et met tout le monde à l’aise.

Finalement le mercredi après-midi, on se retrouve tous pour charger les quelques 20 pick-up avec les vélos et les sacs, ça fait une belle caravane si on compte 65 participants, 4 par véhicule, ainsi que toute l’équipe de l’organisation. Une longue file de voitures rouges part dans les montagnes. On dort dans un camping éco-responsable au pied de la vallée le long d’une rivière. Tout le monde est ravi d’aller se reposer après le briefing. Le menu annonce une journée en altitude avec 4000 mètres de dénivelé négatif, mais surtout on ne cesse de nous parler du fameux anti-grip… Ce terrain extrêmement fuyant et poussiéreux.

Le jour 1 commence avant une ascension interminable, d’abord en pick-up puis en télésiège et finalement à vélo ! Après les classiques photos de groupe, le départ est enfin donné, nous sommes à 3700 mètres et des crampons et j’ai pas couru en enduro depuis des années ! Avec une blessure deux semaines avant la course je n’ai pas beaucoup roulé, l’hiver n’as pas été aussi productif, … bref pas mal d’excuses pour me mettre la pression au départ de cette première spéciale. Peur de la chute, je pars en me disant que la chute n’existe pas. Le terrain est extrêmement rapide et traître, faut garder les yeux ouverts sinon je prends rapidement des vols ou je perds mes appuis. Rouler sur des oeufs toute la journée. Je me régale sur les spéciales courtes et perds le rythme sur les plus longues. Mais j’arrive entier en bas à la fin de la journée. Paré pour passer un bon moment à la rivière, profiter des fruits abondants, de la bière fraîche et de la cuisine locale délicieuse. Ca me change de mes aventures en solo !

Le deuxième jour ressemble au premier car nous roulons toujours en altitude et dans l’anti-grip, mais il y a deux spéciales superbes le long d’une rivière qui font la différence, nous sommes en face de la station de La Parva roulée la veille. Les paysages sont grandioses, composés de zones de plateaux désertiques le tout entouré de sommets gris et glace. Les condors veillent et les cactus, plus bas, guettent les erreurs de pilotage. Le soir l’aventure continue car nous reprenons les pick-up pour rallier Santa Cruz, un haut lieu de la fabrication du vin chilien. Ca sera le camp de base pour les deux prochains jours de course.

Donc jour 3, départ du domaine viticole à vélo, aujourd’hui il fait chaud et nous n’avons pas les pick-up. On part en sachant que la journée sera dure et qu’il faut en garder pour la dernière. Les organisateurs font très bien les choses, s’adaptent à nos besoins et ceux des vélos avec des ateliers mobiles qui peuvent réparer du vélo nuit et jour. La première spéciale est super, pleine de virages et de vitesse. Du pur pilotage et une mise en bouche par rapport à la deuxième et dernière de la journée. Mais avant de l’attaquer il faut monter les 1200 mètres sous 47 degrés ! D’abord sur piste, puis sur sentier et finalement en portage pendant plus d’une heure. L’ascension qui s’est transformée en aventure nous a tous rapprochés, on se soutient tous un peu. Le peu d’ombre est partagé, tout comme l’eau. En haut le sentier commence sous une forêt de chênes, une des plus belles descente que j’ai pu rouler ! Variée et intense, il me faut environ 13 minutes pour passer la ligne d’arrivée. Au camp nous attendent des grands bacs en plastique plein d’eau pour un bain salvateur.

Le jour 4, celui des 6 spéciales pédalantes et de l’arrivée au Pacifique. On rejoint le départ en pick-up, le paysage est différent, sec et composé de collines, la roche et les cactus ont laissé place aux pins et aux eucalyptus. Une longue journée qu’il faut gérer, mais les spéciales sont vraiment tops, beaucoup de vitesse et tout en glisse, c’est un vrai régal. J’oublie rapidement les trois jours précédents, en plus avec l’habitude je me lâche et roule enfin à ma vitesse. Je suis peu à peu remonté dans le classement, à l’issue de la dernière spéciale j’occupe la 17ème place. Très satisfait de moi, d’abord pour avoir pris énormément de plaisir mais ensuite car c’est une reprise.

L’ambiance à l’arrivée est folle, tout le monde est heureux d’avoir fait ces quatre jours hors du commun et on profite tous à notre façon Nico et Fabien jouent à la courte paille pour le vainqueur alors que d’autres se mettent une dernière spéciale à coup de Pisco Sour, un cocktail local fameux. Pour moi c’est un peu plus salé car j’ai déjà enfilé ma combi, les yeux sur les vagues je savoure cette fin en beauté en remerciant la vie. Finalement même si c’est une course, la Andes Pacifico est avant tout une belle aventure pour vététiste, un voyage et défi.

Gracias !

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