Depuis sa création, le Kona Hei Hei n’a cessé de se redéfinir comme un vélo à la fois rapide, fun et increvable, une jambe XC l’autre Trail, avec un brio déconcertant. En 2025, la légende revient et la question se pose : comment un vélo qui a traversé les décennies continue-t-il de composer avec les attentes du moment sans renier son tempérament ? Réponse sur FullAttack !

HeiHei : un nom, un mythe ?!
Chez Kona, le Hei Hei, c’est plus qu’un modèle : c’est une tradition, presque un manifeste. Quelque part, depuis 1991, ce vélo incarne la vision maison de la performance sans prise de tête. À ses débuts ? Un semi-rigide en titane, racé, minimaliste, qui mettait une claque au chrono sur les circuits de XC sans oublier de procurer des sensations en passant. Puis l’engin a évolué, a pris du débattement, est passé au carbone, tout-suspendu, sans jamais renier ce qu’il était dans l’âme, à la base : un vélo rapide, joueur, de préférence increvable.




Aujourd’hui, dix générations plus tard, le Kona Hei Hei 2025 tente de trouver sa place sur le marché, ou plutôt continue de garder celle qui lui tient à cœur depuis toujours : brouiller les pistes entre XC et Trail. Il s’aligne, il gagne — comme quand Cory Wallace empile les titres de Champion du Monde de 24h au guidon du dernier Hei Hei CR. Mais il ne se contente pas d’être une bête d’endurance. Au cahier des charges, le Kona Hei Hei doit aussi aimer le fun, le single virevoltant, les relances en danseuse et les sorties où tu oublies le chrono parce que la vitesse vient de toute façon avec le fun trouvé à son guidon. Pour la marque et ses aficionados, Le Kona Hei Hei, ça doit être la façon de dire que rapide et ludique, ça va ensemble.

Kona Hei Hei
- XC/Trail
- Full 29
- 120/130 mm, Pike & Deluxe
- Full Carbone
- Reach 475 mm (L) & Offset court
- WTB KOM Team i30, 30mm
- Maxxis Dissector EXO 2.4
- SRAM Motive, 180/180mm
- 1 modèle, 4 tailles, 6499€
- 13,5 kg, (annoncés, taille M)
- Dispo avril 2025
- Fiche sur konaworld.com
Rapide et ludique, concrètement ?
Pour ce faire, c’est au cœur de la conception du Kona Hei Hei qu’on s’intéresse, en particulier à sa suspension arrière, et tout ce qui s’y rattache. C’est là, en partie, que se cache ce qui fait le sel de cette 10ᵉ génération du Kona Hei Hei. Exit les haubans flexibles, place au retour d’un système Swinger. Kona troque la souplesse contrôlée du carbone — utilisée depuis le milieu des années 2010 environ — pour un vrai pivot placé entre bases et haubans. Résultat espéré : plus de fluidité, moins de résistance parasite, et une lecture du terrain plus nette, sans flouter le message. Un choix intéressant, assumé et audacieux, à rebours de la plupart des fines lames de Coupe du Monde XC qui ont fait du flexstay une certaine tendance ! On note au passage qu’ainsi placée, cette articulation fait du Kona Hei Hei un tout-suspendu à point de pivot fixe, dont on connaît à la fois la prédictibilité et le caractère que ça peut procurer.





Sous ces traits, la cinématique a elle aussi droit à son lifting : une courbe de ratio plus régulière, inspirée des Process, pour un soutien constant dès le SAG — adieu la petite bosse désagréable du modèle précédent. Sur le terrain ? L’intention est claire : plus sensible au départ, plus stable à mi-course, plus contrôlable quand ça tabasse. L’anti-squat renforcé veut maintenir le vélo haut dans le débattement quand on appuie sur les pédales — rendement, grip et traction au menu, sans que ça pompe pour autant. Le tout servi par un RockShox Deluxe Ultimate peaufiné dont les réglages internes sont choisis pour que la réponse reste prévisible, même à la limite du raisonnable. Le terrain nous en dira tant !


Mais un vélo, ce n’est pas qu’un système de suspension. C’est aussi un cadre, une géométrie, une posture. Et sur ce plan-là, le Kona Hei Hei 2025 ne fait pas les choses à moitié. L’angle de direction s’ouvre à 66°, contre 67,5° sur la version 2020 : un petit chiffre, un grand pas côté engagement dans le raide. Le reach s’allonge dans les mêmes proportions. Il passe à 475 mm en taille L par exemple, pour un surcroît de stabilité sans transformer le vélo en paquebot — on rencontre parfois 480, 490, voire plus ces derniers temps, sur ces tailles-là. Le Kona Hei Hei reste donc là où on l’attend, sans verser dans l’excès.

Et pour équilibrer le tout, Kona redresse le tube de selle autour de 75,8° selon la taille. Un choix qui optimise la position de pédalage dans le raide, mais pas que. Ce tube de selle plus droit permet aussi un enfoncement de tige jusqu’à 80 mm plus profond qu’avant. En clair, c’est plus de marge pour monter des tiges télescopiques à grand débattement, même sur les tailles intermédiaires. Et c’est exactement ce qu’on attend d’un vélo qui brouille les lignes entre XC et trail : pouvoir l’équiper sans contraintes.


Côté intégration justement, le Hei Hei reste fidèle à sa logique de simplicité bien pensée. Les gaines et durites passent intégralement en interne, avec un guidage interne totalement assisté. Pas de devinettes ni de fouille archéologique en cas de remplacement. Mais surtout — et c’est là que ça fait la différence — elles ne traversent pas le jeu de direction. Kona évite donc le piège du tout-intégré pour ne pas alourdir ou complexifier l’entretien.
Alourdir le vélo, ce n’est qu’en cas d’aventure au long cours qu’il peut en être question. Et quand on compte un multiple vainqueur de courses de 24h dans ses rangs, quoi de plus logique ? En tout, le Kona Hei Hei compte donc 9 plots de fixation pour porte-gourde, sacoches et outillage au sein de son cadre. Avec un débattement qui passe désormais à 120/130 mm, un seul modèle de série monté aux petits oignons — pour 6499 € — et un kit cadre qui peut aussi se monter en 120/120 mm pour se faire une arme de guerre — 2699 € avec amortisseur, axe de roue, patte de dérailleur et collier de selle — il y a de quoi se projeter et composer une aventure qui n’aurait pas de pareil sur un Kona Hei Hei…