Val di Sole, DH – 2024 I Quel défi représente Black Snake ?! 

On enchaîne ! 3 petits jours séparent les finales de la manche de Coupe du Monde de Leogang, et le début des hostilités, à Val di Sole. Ce mercredi, le Track Walk permet aux pilotes de découvrir Black Snake en détail, version 2024, Et nous permet, à nous, de préciser en quoi cette piste est un challenge bien particulier du circuit… 

D’année en année, la Coupe du Monde de Descente nous a habitués à revenir à certains endroits, au point d’en faire des rendez-vous incontournables de la saison. Leogang, la semaine passée, en faisait partie. Mais Val di Sole, cette semaine, n’a pas pour autant la même saveur ! Pourquoi ?! Parce qu’ici, au-delà du fait d’être de retour dans les montagnes italiennes pour la quinzième fois en dix-sept ans, la piste a un profil très, très particulier : ça penche, beaucoup ! 

Pour se faire une idée, la piste de Leogang fait 2,3km pour 460m de dénivelé. À Val di sole, on descend presque 100m de plus, en un peu moins de distance – 546m en 2,1km env. Le tracé, surtout, diffère de la semaine passée. Ici, le Black Snake serpente certes heureusement un petit peu entre les arbres, mais il va globalement droit dans la pente la majorité du temps. Pas de grand travers, de motorway, ou autre. Ça penche, et ça ne fait presque que ça. 

Si bien qu’il s’agit d’un défi bien particulier pour les pilotes. Nombre sont ceux qui, à l’approche de ce week-end de course, se réjouissent de ne pas avoir de section de pédalage, de motorway ou de section de vitesse en position aérodynamique, à Val di Sole. Ici, c’est la pente et la gravité qui, plus que jamais, fournissent le travail pour avoir la vitesse. Tout le challenge étant, ensuite, de la garder ! Or, c’est là aussi toute la singularité de Val di Sole…

Qui dit pente, di forcément vitesse et contrôle, et donc, freinage. Et qui dit freinage, dit forcément dégradation de la piste. C’est une théorie bien connue de tous les habitués de Bike Park, qui savent que moins il y a à freiner, mieux les pistes vieillissent dans le temps. À Val di Sole, la piste est défoncée, quoi qu’il arrive. Même les efforts de l’an passé, pour ramener de la terre, boucher les trous, planter du gazon, n’y ont pas fait de miracles. Val di Sole, c’est toujours brutal. 

À quel point ? Pour se faire une idée, il suffit de se rapporter aux données d’entraînement que les athlètes et entraîneurs veulent bien évoquer. Habituellement, une piste de Descente de Coupe du Monde peut avoir certains endroits, peut-être 3, 4 à 5 endroits où ça tape fort au freinage. Et dans ce cas, 2 à 3 gros impacts se succèdent. Tout l’enjeu pour les pilotes, étant d’y faire face, entre force et relâchement, précision et équilibre.

À Val di Sole, ces zones où ça brasse sont plus nombreuses, et plus longues que d’habitude. On pense notamment au goulet de l’enfer à la fin du deuxième secteur, qui en est l’exemple le plus frappant. Sur cette piste, ce ne sont alors plus 2/3 impacts qui se cumulent, mais parfois 7 ou 8 ! s’il faut résumer, ça frappe deux fois plus ! Et c’est un challenge auquel les pilotes doivent faire face, eux qui, pour certains, ont déjà des problèmes de arm pump sur les autres pistes de la saison…

Il n’est donc pas rare de voir des réglages de suspension particuliers, qui tentent de trouver la solution face à ces impacts, à répétition, à Val di Sole. Ou bien, encore, des cintres plus hauts que d’habitude. Pour sûr, une piste qui pousse le matériel, et les pilotes, dans certains de leurs retranchements. En matière de pilotage in fine, tout l’enjeu se situant dans la manière d’aborder ces zones d’impact. Qui plus est, si la poussière a rendu leur perception plus compliquée, encore… Avec de la vitesse pour tenter de survoler les premiers impacts, mais en décuplant la puissance des suivants ? Ou plus lentement, en en réduisant la force, mais en multipliant le nombre ? 

Bien sûr, l’idéal serait de tout survoler. C’est l’idée que l’on se fait du run de Sam Hill, en 2008… Mais même Jackson Goldstone, vainqueur éclatant l’an passé, n’y est pas parvenu. On se remet sa GoPro, en guise d’intro. Petit moment de flottement à 2min07s quand il franchi les portes de l’Enfer, mais ça n’enlève rien à la beauté du geste. Mieux, ça en précise tout l’enjeu… 

Infos, vidéos, live timing et résultats… Retrouvez tout ce qu’il faut pour suivre, jour par jour, la manche de Coupe du Monde DH & XC de Val di Sole 2024, sur notre page live FullAttack : https://fullattack.cc/sujet/val-di-sole-2024/