Après son essai de l’Orbea Occam TR M10 2018, Nadine Sapin a eu l’opportunité de tester le tout nouvel Oiz, présenté durant l’été dernier. Bête de XC dans sa déclinaison M-LTD 2019, l’Oiz devient diablement polyvalent avec le pack TR 120mm ! Baptisé sur les sentiers canadiens, Nadine nous livre ses impressions et éléments de comparaison avec l’Occam TR…
Temps de lecture estimé : 6 minutes – Photos : Endurotribe / Singletrack 6
Au sommaire de cet article :
Quels étaient les projets ?
Avec ce type de vélo, je n’avais aucun objectif particulier de programmer jusqu’à fin juin. Mais un coup de téléphone de Simon André (alors responsable Marketing Orbea France) a quelque peu changé la donne, avec une opportunité des plus plaisantes : participer en équipe à la Singletrack 6 au Canada pour essayer le tout nouvel Oiz M-LTD.
Je ne connaissais pas cette course ni ce vélo mais je n’ai pas réfléchi bien longtemps… Un mois après, nous étions là bas dans les forêts canadiennes pour six jours de XC, six étapes dans les Rocheuses avec ce tout nouveau bike à découvrir.
Les premières impressions
Nous sommes arrivés au Canada la veille de la course. Je n’avais pas eu le temps de déballer le bike avant ça, j’ai donc monté et découvert mon Oiz directement au Canada. Avec Simon, nous avions fait le choix de l’option « Pack TR 120mm » avec tige de selle télescopique, sur la très belle base haut de gamme M-LTD.
Pas le temps de bricoler, le vélo est 100% d’origine : pneus, selle, poignées, cintre en 760mm !
Pour le prendre en main, je ne m’inquiétais pas trop car, hasard du calendrier, une semaine plus tôt je roulais avec son grand frère l’Occam TR10 (130mm/120mm) sur le Grand Rallye VTT TransVerdon.
Mais bon, le rythme de la course canadienne s’annonce soutenue, il fallait donc tout de même rouler un minimum et surtout peaufiner mes réglages. Arrivés à la station de Golden Star, nous sommes allés profiter du bike park sur lequel le tracé de la course passait le lendemain.
Donnés les premiers tours de pédales, iI ne faut pas longtemps pour comprendre que l’Oiz est super nerveux, tonique et très réactif. La combinaison 29 pouces, cadre full carbone et poids plume me donne l’impression que je vais pouvoir monter aux arbres !
Et en descente, c’est tout aussi bon, c’est peut être même ça le plus impressionnant, ce « petit » bike semble avoir toutes les qualités de l’Occam… avec cette sensation d’avoir toujours du débattement en réserve.
Et après quelques temps…
Le « après quelques temps » se résume cette fois-ci plutôt à « et après ta semaine de course » ?! En effet, la Singletrack 6 se disputait sur six étapes à travers les sentiers de 6 bike parks différents, entre Golden et Silver Star.
Au Canada comme aux US, on entend par bike park, un réseau de sentiers spécialement tracés pour le VTT en descente bien sûr, mais aussi et surtout en montée, ce qui est bien différent de nos stations.
C’est vraiment génial ! Chaque jour, nous avons eu un tracé différent typé Cross-Country/All Mountain avec, en prime, des spéciales descendantes chronométrées pour pimenter la course.
Passée ma semaine de course, j’étais emballée par l’Oiz car c’est une bête de course en XC mais, cerise sur le gâteau, on arrive à prendre vraiment du plaisir en descente ! L’Oiz M-LTD, option TR, a donc répondu présent sur tous les tableaux !
Les principales qualités
J’ai retrouvé sensiblement les mêmes sensations que sur l’Occam TR mais les deux vélos diffèrent tout de même. Ils sont tous les deux réactifs et efficaces au pédalage. Mais l’Oiz a ce petit plus qui le rend plus agressif en côte.
La potence en 70mm en position inversée et son reach de 387mm (en taille S), supérieur de 16mm à l’Occam, donne une position légèrement plus allongée dessus, pour être plus efficace. On s’étonne à pouvoir passer des obstacles (troncs, racines, rochers) ou des montées très raides sans se retrouver en difficulté.
Le poids est aussi l’une des grandes qualités de l’Oiz M-LTD car il flirte avec les 10kg.
Un vrai poids plume pour un tout-suspendu en 120mm ! Et ce grâce à un équipement très haut de gamme et parfaitement réfléchi pour économiser le moindre gramme. Sans pour autant compromettre la fiabilité. On y trouve le groupe Sram Eagle XX1 complet, des freins Sram Ultimate carbone, une fourche et amortisseur Fox 34 haut de gamme, des roues Mavic Crossmax Pro carbone équipées de pneus Maxxis adaptés, un cintre et une potence FSA K-force carbone et une selle Italia X-LR Kit Carbonio S.
Tout est au top, mais par contre la note s’alourdit en conséquence : à partir de 7499€ ! Comptez 129 euros supplémentaires pour le pack suspensions TR et 59 euros pour la tige de selle télescopique.
Avec un empattement avant inférieur de 21mm à celui de l’Occam (ils ont les mêmes longueurs de bases arrières), L’Oiz est certes un peu moins stable mais pour un vélo de XC, il envoie du gros ! En descente, l’Oiz est impressionnant.
On est bien posé dessus, la cinématique travaille parfaitement et même avec 120mm, les descentes s’enchaînent aisément. La position est rassurante. Les virages passent parfaitement, la taille de (grandes) roues en 29 pouces n’est pas du tout handicapante, même sur un taille Small, bien au contraire.
Les principaux défauts
Concernant la conception même de ce bike, je n’ai vraiment pas grand chose à dire sur l’ensemble.
Etant tout carbone, l’Oiz M-LTD est certes fantastique tant que l’on a de l’énergie pour l’exploiter et le piloter mais attention, lorsque la fatigue arrive, la rigidité de l’ensemble fait que le pilote subit le terrain. La sensation de rigidité et d’un débattement contenu se fait alors beaucoup plus ressentir. On prend vite un coup au moral.
A l’usage, niveau équipement, quelques petits détails sont critiquables :
– le blocage de la fourche et de l’amortisseur : 2 positions possibles « fermée » ou « ouverte ».
Sachant que la position « fermée » est très rarement utile/utilisée lorsque l’on est sur sentier, trois positions (ouverte, intermédiaire et fermée) seraient peut-être plus appropriées, pour à ce moment là jouer entre « ouverte » et » intermédiaire ».
De plus, l’actionnement de cette manette n’est pas des plus logiques. On a un petit shifter qu’il faut à peine effleurer pour bloquer le système et un long qu’il faut pousser à fond pour débloquer.
Hors en pédalant, surtout en course, le passage de « bloqué » à « débloqué » est plus important que l’inverse et doit se faire très rapidement. Avec cette manette, c’est l’inverse. Pour moi, le contraire serait plus judicieux.
– les poignées en mousse sont extra légères certes, mais au bout de quelques kilomètres, elles deviennent assez inconfortables. La mousse est très fine et compacte, ce qui manque de confort. Je les ai changé après le premier jour de course.
– la selle également est une plume mais elle est vraiment très étroite ce qui ne permet pas de soutenir les lombaires. J’y ai cru, je me suis dit que « 40 à 50km par jour, même si la selle ne me convenait pas, ça irait » mais non… Il faut être habitué à ce genre de selle très « race » sinon on s’expose à des douleurs lombaires notamment, qui prennent le dessus sur la condition physique.
Enfin, d’un point de vue très pratique, j’ai pu constaté que la peinture de cadre brillante se nettoie bien plus facilement que la mate mais ajoute quelques grammes de plus au poids du cadre.
Qu’en penser ?
L’Oiz M-LTD en version TR 120mm est un bijou en XC engagé. Sa légèreté, sa rigidité, sa réactivité en montée et son aisance en descente sont impressionnantes. Sa polyvalence est bluffante.
Il suffit de jouer sur les réglages des suspensions, la pression/les carcasses des pneus pour le transformer en une bête de XC ou en super All Mountain. Son équipement haut de gamme est parfait, la position est assez racée, typée XC mais avec une tige de selle télescopique, cela ne gène pas à la descente.
L’Oiz donne envie de pédaler, grimper, pour mieux dévaler et n’est ce pas là tout ce qu’on demande à un vélo ?!
Pour en savoir plus sur l’Oiz (TR) M-LTD > https://www.orbea.com/…/oiz/cat/oiz-29-m-ltd-19
Et par rapport à l’Occam TR ?!
A y regarder rapidement, un seul petit centimètre les différencie en terme de suspension. Les cadres sont très similaires et ont le même profil. La taille des roues, les bases arrières, les angles de selle et de direction, les hauteurs de pédalier sont presque identiques.
Ils ont le même train arrière, seule la conception de l’avant est différente : long en posture pour l’un (l’Oiz), long en empattement avant pour l’autre (l’Occam). Ils ont donc des comportements assez proches mais ils ont tous les deux ce petit plus « grimpeur » ou « descendeur » qui les différencie. C’est vrai que de passer de l’un à l’autre n’est pas perturbant mais tout de même, l’Oiz reste le petit frère de l’Occam.
L’Oiz TR est un vélo de XC vraiment léger que l’on peut exploiter pleinement en All Mountain, et l’Occam TR est un All Mountain par excellence qui peut prétendre à devenir un petit enduro sans problème.
Si on cherche un vélo Trail / All Mountain, le choix entre le deux peut s’avérer assez complexe, surtout que je n’ai pas essayé les vélos à équipement équivalent. Je pense que c’est surtout le type de terrain sur lequel on roule le plus et les objectifs que vous vous fixez qui permettront de prendre la (bonne) décision.
Et ça, on peut en discuter en commentaires ! 😉