Immersion
Revivez l’EWS de Tweedlove comme si vous y étiez, en immersion au sein du BMC Factory Trailcrew…
Texte : BMC Factory Trailcrew # Photos : Jérémie Reuiller/Ian Rutherford/BMC
Au lendemain de la seconde manche de l’Enduro World Series à County Wicklow en Irlande, le moral des troupes n’est pas au beau fixe. Plutôt déçus de leurs prestations mais ravis de voir que leur discipline puisse attirer les foules, les quatre membres du BMC Factory Trailcrew embarquent sur le ferry qui les mène vers leur deuxième grand rendez-vous en deux semaines : Tweedlove en Ecosse pour la troisième manche des EWS.
Lundi 25 mai
Les organismes sont fatigués, le voyage est long mais les paysages sont somptueux et font oublier les kilomètres qui s’accumulent au compteur. La déception de la veille laisse peu à peu place à l’excitation d’une nouvelle EWS et d’une journée un peu particulière à venir.
Les pilotes, Lorraine, Kerstin, François et Florian et le staff, Adrien le mécanicien bout en train et Benjamin l’ostéo, sont en effet rejoints par quelques employés de BMC Switzerland et une poignée de journalistes venus pour le lancement du dernier-né de la gamme BMC. Le Speedfox Trailcrew est dévoilé en toute simplicité, après quelques bières et burgers.
Ce nouveau bike, le premier 650B de BMC, a été en grande partie développé par Lorraine dans le cadre de son contrat d’ingénieur à mi-temps chez BMC à Grenchen. Ça n’a pas toujours été facile pour elle de garder le secret alors c’est ravie qu’elle voit enfin son travail et ses nouvelles couleurs dévoilés.
Mardi 26 mai
Petit-dej’ avalé, c’est le moment d’enfourcher le nouveau Speedfox Trailcrew et d’aller le tester sur les pentes (étonnamment raides) écossaises durant toute la journée.
Les coffee shops écossais sont habitués aux groupes de bikers et les serveurs nous accueillent avec le sourire.
La soirée est tranquille, placée sous le signe de la décontraction.
Ce n’est ni le tee-shirt Bacon Strips ni le Dr Maboul qui font autant rire Lorraine et Flo mais la série Kaamelott. Les épisodes, les répliques et les fous-rires s’enchaînent jusque tard dans la soirée. Et oui, « Le Gras, c’est la vie ! ».
Mercredi 27 mai
Trois jours de recos et deux jours de course : la semaine ne s’annonce pas de tout repos. Heureusement, un logement cosy et fonctionnel, le sens de l’accueil Écossais et un placard bien rempli rendent les choses plus faciles.
Direction Peebles donc, une petite bourgade de 8000 âmes à une heure de route d’Edinburgh, organisatrice du Tweedlove Bike Festival dont l’EWS fait partie intégrante.
Derniers réglages, dernières vérifications, il est temps d’aller reconnaître les quatre premières spéciales du weekend, celles au programme de samedi.
La pluie fait vite son apparition, pas de temps à perdre. La pause déjeuner se résume donc à quelques tranches de pain, de jambon et de fromage disposées sur la plage arrière d’une voiture de location. Pas de quoi couper l’appétit de François !
Avant de passer sous une douche méritée (et nécessaire !), Lorraine se laisse tenter par un petit bain dans la rivière Tweed. Elle se dit à la recherche de ses jambes et pense les y trouver…
De retour à la maison, Lorraine, François et Flo visionnent et re-visionnent les quatre spéciales du jour.
Premières impressions ? Les trails sont au top, bien plus pentus que ceux de la semaine précédente et la météo capricieuse annonce un week-end plutôt humide. Heureusement, les organisateurs ont tout prévu…
Pendant ce temps, Kerstin est restée à Peebles pour faire ce qu’elle sait faire de mieux : partager sa passion. Elle initie les jeunes licenciés du club de Peebles aux rudiments du pilotage. « C’est tellement fun de travailler avec les enfants. Ils sont fun et motivés. A chaque fois que je fais une session avec des enfants, j’oublie tout le stress et les problèmes de la journée » explique-t-elle.
D’autres pilotes, Tracy Moseley, Fabien Barel, Troy Brosnan, Anneke Berten et bien d’autres sont ainsi venus partager la « Kids Night » hebdomadaire et laisser des souvenirs impérissables à ces jeunes et peut-être créer des vocations…
Jeudi 28 mai
Nouvelle journée, nouvelles recos. Cette fois-ci, ce sont les spéciales 5 à 8 qu’il faut apprivoiser.
Lorraine passe beaucoup de temps à suivre la trace de Flo, le capitaine de l’équipe. C’est très volontiers qu’il partage son expérience avec le reste des troupes : choix de matériel, trajectoires, nourriture, habillement…
Le Valaisan n’hésite pas à remonter la pente et refaire une section pour ne rien laisser au hasard.
La pluie fait de nouveau son apparition en milieu de journée mais n’enlève pas le sourire à Kerstin, une habituée des conditions difficiles.
Ce qui ne fait pas sourire Lorraine par contre, c’est la spéciale 6. « Trop plate ! C’est du cross-country, pas de l’Enduro ! » bougonne-t-elle. François ne semble pas emballé non plus même si cette spéciale lui convient probablement mieux qu’à n’importe quel autre pilote.
Après l’effort, le réconfort. A chacune sa boisson de récup’ préférée : Lorraine touille son Isostar à la clé allen tandis que Kerstin préfère aller se ravitailler en caféine au coin de la rue.
Avant de passer à table, les pilotes passent sur la table. Celle de Benjamin, l’ostéo de l’équipe. Il soigne les petits bobos physiques mais joue aussi le rôle de confident. Entre ses mains, les petits coups de blues, les baisses de confiance, les questionnements sont évoqués et souvent dissipés.
C’est aussi souvent un moment de détente !
Après le dîner et avant une nouvelle séance de visionnage, place au « Team Meeting », le moment où le programme du lendemain est décidé. Les heures du petit-dej’, du départ de la maison, des entraînements… sont passées en revue, discutées et méticuleusement notées sur le planning préparé par Lorraine. On reconnait bien là son amour des chiffres !
Vendredi 29 mai
Bacon and eggs. C’est le menu quotidien du petit déjeuner pour les garçons, ravis de s’adonner à la coutume locale. Benjamin, en cuisine, fait dorer (ou cramer) les tranches de lard. L’alarme incendie se déclenche… Sympa le réveil !
François ne perd pas une minute. Pendant que la bouilloire et la cafetière sont en pleine « rush hour », il allume son ordi. Dans trois semaines a lieu l’Enduro Jura par Julbo, SON Enduro. Les emails s’accumulent et sa « To Do List » s’allonge…
Mais la priorité du jour, ce sont les dernières recos. La journée est libre et chacun peut choisir les spéciales qu’il veut reconnaître. François et Flo décident de reconnaître les deux premières tandis que les filles se concentrent sur la spe 2. Typée DH, elle est truffée de lignes qu’il faut connaître sur le bout des doigts pour arriver à tenir en course. Après ça, Flo et Lorraine vont faire tourner les jambes sur la route. C’est le moment de faire du jus.
Si le programme de la journée est plutôt léger pour les pilotes, il est loin de l’être pour Adrien qui doit s’assurer que les quatre vélos soient comme neufs pour le lendemain. Trois Trailfox et un Speedfox Trailcrew plus tard, à son tour d’enfourcher le vélo. 25 miles sur route pour rentrer à la Old Paper House et tenter de garder la forme.
Pendant ce temps, on s’affaire en cuisine. Vendredi, c’est le jour du poisson. Mais pas question de fish & chips ! Ce sera pour dimanche soir peut-être…
Samedi 30 mai
Day 1 ! 34 km et 1561 m de dénivelé : voici ce qui attend les 600 pilotes inscrits pour la troisième manche des EWS.
Les visages sont tendus, les mots se font plus rares autour de la table du petit-déjeuner et sur le trajet. Chacun est dans sa petit bulle et se prépare mentalement à affronter cette première journée. Chacun sa technique. Lorraine choisit le jonglage, un bon moyen pour « se mettre dedans ! « .
Flo est le premier à s’élancer. Son départ est donné à 10h17. Il ne reviendra à Peebles qu’aux alentours de 17h. Longue journée en perspective ! Il est donc important de partir avec un sac à dos rempli comme il faut : veste de pluie, deuxième maillot mais aussi multi-tool, pièces de rechange, barres et gels énergétiques.
Le dernier à quitter le paddock et le site du festival est François. Avec sa plaque numéro 8, il s’élance avec les meilleurs de la discipline.
Le soleil est de la partie. La journée s’annonce belle.
Florian se classe 51ème de la deuxième spéciale, sa meilleure place du jour.
Kerstin termine la journée en 19ème position avec une 14ème place dans la deuxième spéciale plutôt typée DH. Une jolie surprise.
Lorraine rentre à deux reprises dans le top 5 de spéciales (5ème dans la première et 3ème dans la troisième). A la fin de la journée, elle est 6ème au classement général provisoire.
La première spéciale du jour est celle où François se classe le mieux. Il est 10ème. Après une relative mauvaise deuxième spéciale (23ème), il pointe finalement en 15ème place à la fin de la journée. La journée se passe donc plutôt bien pour le BMC Factory Trailcrew. Lorraine affiche un sourire satisfait à la découverte de ses temps.
Bilan de la première journée : pas de casse et des places en embuscade pour Lorraine et François. La « Pocket Rocket » de l’équipe compte sur la spéciale 5 pour tenter de rentrer dans le top 5 et François lorgne secrètement sur la spéciale 6, celle dite de cross-country, pour reprendre quelques précieuses secondes à ses concurrents directs. Les écarts sont infimes, tous les espoirs sont permis pour le lendemain.
Dimanche 31 mai
Après un premier email annonciateur de l’organisation le samedi soir, la nouvelle tombe au moment du petit-déjeuner : les spéciales 6 et 7 sont annulées !
De fortes rafales de vent sont annoncées pour l’après-midi et l’organisateur ne veut pas prendre le risque de voir coureurs et bénévoles dans une situation dangereuse. La journée est donc tronquée. Les opportunités pour reprendre des places sont limitées, il va donc falloir prendre des risques et faire les bons choix tactiques et matériels.
Quel pneu choisir ? Après l’annulation de la SP6, les choix de la veille sont remis en question. Finalement, François part avec des pneus boue Continental X King revisités pour l’occasion.
Kerstin et Florian roulent sans encombres et se classent finalement 19ème et 65ème de cette EWS.
Lorraine s’élance dans la spéciale 5, sa préférée, avec beaucoup d’envie. Malheureusement, le chrono n’est pas au rendez-vous. Elle termine 9ème. La dernière spéciale du week-end, la plus longue (14 min 29 !) et la plus exigeante physiquement, s’avère difficile aussi. Lorraine termine 13ème, exténuée et à court d’oxygène.
Au classement général final, Lorraine, très déçue, recule à la 9ème place.
La journée commence plutôt bien pour François qui fait 9 dans la SP5. Il remonte alors à la 12ème place provisoire. Un top 10 est possible.
Malheureusement, tous ses espoirs s’envolent dans le dernier drop de la dernière spéciale. A une centaine de mètres seulement de la ligne d’arrivée. Il chute lourdement et doit terminer à pied, sonné et incapable de tenir le guidon.
Avec plus de trois minutes perdues dans l’affaire, il se classe finalement à la 76ème place et dit ainsi au revoir à son objectif au classement général final de l’EWS.
De retour au paddock, il est examiné par l’équipe de secours. Mais la blessure semble assez grave et des radios doivent être passées.
Incapable de bouger le bras gauche, François se laisser chausser. La journée se termine donc par une longue attente à l’hôpital. Le verdict tombe au bout de quelques heures : omoplate cassée en trois.
Le médecin conseille six semaines d’arrêt. Adieu Trans-Provence et Megavalanche… Mais qu’en est-t-il de Samoëns, son grand objectif de la saison ? Il espère bien être de retour et va travailler dur pour. En attendant, il peut se concentrer sur l’organisation de son événement. « Il faut toujours voir le bon côté des choses ! »…
A ta santé François !