Portfolio : AnnaPureBike, 5416 m – Le récit de Florian Bouteiller

Texte et photos : Florian Bouteiller

Après la sortie, des deux premiers teasers du film Anapurebike, et d’un premier article sur Enduro Tribe où Ludmilla vous a fait partager sa vision de ce trip en VTT, je me lance à mon tour, avec ces quelques lignes et photos, dans le récit de mon vécu sur ce trip au bout du monde…

Et si on allait rouler sur des montagnes my(s)thiques entre potes ?

En 2011, c’est seul que je suis allé parcourir quelques montagnes du Népal à VTT. A la népalaise, vtt loué sur place (je vous laisse imaginer l’état du matos …), à l’arrache complet… « no problem in Népal » qu’ils disent là-bas, et bah à vrai dire « no good matos » non plus ! Quoi qu’il en soit j’ai un peu galéré coté matos, mais comme c’était bon !! Un goût de trop peu, des magnifiques moments vécus dans ces montagnes, des rencontres inoubliables et une grosse envie de refaire ce voyage avec une belle monture à 2 roues (non voilées cette fois, avec de vrais freins, une fourche qui aurait encore de l’huile etc…) et de profiter réellement des 1600m grandioses de la descente du col sur le tour des Annapurnas.

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Alors quand des potes me proposent d’y retourner avec cette fois une organisation plus cadrée, je n’hésite pas bien longtemps. Déjà impatient de partager avec mes compères ces lieux magiques que j’ai traversé il y a un an. Et nous voilà après quelques mois de préparation, de recherche de partenaires etc… ; partis pour un trip à VTT au Népal, avec à la clé le tournage d’un film qui racontera notre épopée. D’abord à 6, puis rejoints sur place par deux autres collègues VTTistes, notre petite aventure commence en novembre 2012.

A l’arrivée je suis étonné de me rendre compte dès les premières minutes à Katmandu à quel point on est bien dans cette ville ! Elle fourmille dans tous les sens, sans vraiment d’organisation, mais dans une sérénité générale impressionnante. Les odeurs, les couleurs, les gens me rappellent de bons moments ; je suis ravi d’être là à nouveau…

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Quelques jours en ville se profilent devant nous pour préparer notre départ, c’est un plaisir de flâner dans ces rues pleines de vie de couleurs et de sourires.

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Après un voyage chaotique, (comme toujours au Népal, 7h de routes fracassées), en bus, vélos sur le toit, l’embrayage (certainement de première jeunesse) nous lâche (là c’est sûr on est bien au Népal !), nous voilà donc au bord de la route entourés de dizaines d’enfants curieux, subjugués par de tels vélos, en train d’assembler nos montures pour finir le trajet en vtt. C’est, un peu plus tôt que prévu, le début de notre trip, dans les rizières, sous le soleil et bientôt sur le premier pont suspendu…

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Les premières journées s’enchainent, on monte doucement en altitude, on profite, on fait des images, les lieux visités un an plus tôt me semblent familiers et je retrouve parfois même des gens qui m’ont marqués la première fois, au hasard d’un Lodge ou d’un resto. De mon côté je commence à faire connaissance avec mon vélo, compagnon de progression pour ces dix jours en haute montagne. C’est un Kona Satori en 29 ‘’ que nous a fourni notre partenaire Canadien. Il se passe un truc entre lui et moi, on se kiffe, il n’y a pas d’autres mots !! (Enfin surtout moi, lui, il s’en fou…). Incomparable en tout cas avec la vielle antiquité mal entretenue que je m’étais dégoté il y a un an dans une ruelle de Katmandu.

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Je suis ravi de retrouver cette population variée. D’abord indou, puis au fur et à mesure que nous montons de plus en plus bouddhiste. Ils nous prennent pour des fous à vouloir monter sur leurs montagnes sacrées avec nos vélos qui brillent… Les enfants viennent vers nous, les adultes parfois nous questionnent, ces échanges resteront dans nos têtes, nos vélo seront le principal point d’accroche pour démarrer ces discutions. Les touristes occidentaux croisés eux aussi nous prennent pour des fous, et parfois ils nous le disent… nous on trouve ça plutôt marrant comme réaction…

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Une fois sortis des petits sentiers dans les rizières, les premières journées se passent essentiellement à remonter une piste qui « longe » le gros torrent d’un fond de vallée encaissé. Puis au fil des jours et des tours de pédales, le paysage s’ouvre progressivement. Je sens que mes collègues vététistes vivent ici, la découverte de ces grands espaces que j’ai connu moi aussi ; et je m’éclate à voir leurs têtes s’émerveiller au fur et à mesure que les paysages se dévoilent devant nos yeux.

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On monte encore, les journées s’enchainent et les traits commencent à être tirés sur les visages. En fait quand je dis « on monte », c’est pas tout à fait vrai, parfois on descend aussi ! … et là… c’est bon !! Les premiers vrais grands singles népalais s’offrent à nous aux alentours de 3300 m.

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Bientôt la journée de repos à 3500m consacrée à l’acclimatation, ou plutôt pour nous à poser nos roues dans des pentes complètement magiques… encore de belles images dans nos têtes et nos cartes mémoires. Comme si on ne portait pas encore assez nos vélos, on en redemande alors qu’on est même pas obligé…

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On repart ensuite pour les derniers jours de montée, dans deux jours, après une nuit à 4500m, on sera au col. Là les choses commencent à devenir sérieuses, on est maintenant sortis du monde où généralement le vélo se pratique. Mais comme c’est bon d’être là ! … avec dans les mains ces petites machines à deux roues qui vont bientôt nous offrir des journées entières de descente. Le tout sur des singles perchés sur les pentes des plus grandes montagnes du monde (c’est exactement à ça que l’on pense quand on en chie dans la montée…).

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Le dernier jour notre vélo passe bien plus de temps sur notre dos que sur les pierriers qui maintenant sont plus foulés par nos pieds que par nos roues. Après un départ dans l’obscurité d’un milieu de nuit népalaise glaciale, nous atteignons le Thorong La pass à 5416 m en début de matinée. Les organismes des uns et des autres sont plus ou moins attaqués par l’altitude et la fatigue, mais on est tous heureux de s’être hissés ici à VTT. On se dit qu’on a une chance particulière de vivre ça et que ce n’est rien à côté de celle que l’on va avoir de descendre les prochain 1600m qui nous séparent du village du Muktinath (à 3800m) où nous dormirons ce soir.

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Et c’est parti pour 3 jours de descente !!! Bizarrement à 5000 on ne fait pas trop les malins, il ne s’agit pas de rater un malheureux Bunny up, de s’en coller une et de se faire une clavicule ici… disons que pour le PGHM ça risque de faire un peu loin… Alors on se retient un peu quand même.

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Les sigles et autres passages free ride dans les paysages désertiques s’enchainent,… de la pure tuerie avec des 8000 autour de nous !!!

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Puis c’est la Windy valley, en gros c’est presque plat et le vent qui transporte des tonnes de sable souffle dans le sens inverse de notre progression… bref il y a un moment, c’est long… Mais le soir, on se réconforte, les bières, qu’on avait arrêté de consommer afin de préparer notre acclimatation il y a quelques jours lors de notre montée, s’offrent à nouveaux à nous. En gros, pour traduire, on entame notre deuxième étape du NTT (Népali Tuborg Tour). Pour info ici une bière c’est 650 cl pour 2€50…

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Une dernière journée de descente nous conduira à travers la jungle retrouvée jusqu’au village de Béni, où nous passerons la dernière nuit avant de recharger les vélos sur le toit d’un bus qui nous conduira au bord du lac de Pokhara où nous finirons notre voyage comme de classiques touristes, à une ou deux séances de trial dans les monuments de Kathmandu près…

Rédacteur en Chef
  1. bonjour,
    superbe reportage et magnifiques photos, d’ailleurs à ce sujet étant passionné de photo, est-il possible de savoir quel matériel avez vous embarqué pour un trip de la sorte?
    Et plus particulièrement quel est l’objectif utilisé pour la 1ère photo du reportage?
    merci et encore bravo à vous

  2. Merci !
    Salut Julien. Pour ce trip on est partis avec des reflex (3 canons, 7D, 50D et 550D). Coté objos, on a avais quelques uns comme par exemple (30mm, 10-24mm, 24-70mm, 300mm, …), plus toutes sortes d’eccésoires, bref c’était pas vraiment léger ! Pour ce qui est de la première image elle a été faite avec un Tamron 10-24mm et un 50D.
    A +

  3. Encore de superbes souvenirs de ce voyage… Belles photos que j’ai hâte que nous montions tous les trois en expo !

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