Pal Arinsal, Championnats du Monde 2024 I Qui sont les favoris de la chasse aux maillots arc-en-ciel DH, et pourquoi ?!

L’heure des pronostics a sonné ! Ou plutôt, il est temps de passer les favoris, et leurs raisons de bien figurer, en revue, à l’aube de ces toujours particuliers Championnats du Monde de Descente 2024 à Pal Arinsal. Plusieurs axes, plusieurs approches, peuvent permettre de dégager des noms à surveiller, et des histoires à suivre. Dans tous les cas, une bonne lecture pour savoir à quoi s’en tenir, et quoi avoir en tête, le moment des qualifications et finales, venu !


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France versus le reste du monde…

L’histoire de la Descente VTT l’a démontré par le passé, à plusieurs reprises. C’était encore le cas l’an passé, avec une édition qui se déroulait en terres britanniques. Et cette année encore, la liste des sélections nationales pourrait nous le suggérer. Par habitude ou presque, les mondiaux de Descente VTT peuvent vite tourner au Crunch, le fameux match France vs Grande Bretagne… Pour autant, cette édition 2024 des mondiaux a une particularité qu’il ne faut pas mettre de côté : elle se déroule en Andorre. On a eu l’occasion de le poser en évoquant les prévisions météo de cette semaine : s’il ne tombe pas des trombes d’eau, la course Andorranne finit tout de même par se passer sur un terrain plutôt sec, voir franchement poussiéreux. Et sans vouloir faire insulte aux talents Britanniques et Canadiens, ces deux nations ne sont pas forcément des plus avantagées par ces conditions.

Par contre, pour plusieurs raisons cette saison, c’est plutôt du côté de la délégation américaine que certains regards se tournent pour trouver une concurrence à propos. D’abord, parce que justement, des conditions archi-sèches, voir très poussiéreuses, certains Américains en ont l’expérience. S’il y a de tout dans ce vaste pays, tous ont déjà mis les roues sur certaines manches de Norba ou autres US Open dans des contrées particulièrement arides. Big Bear, entre autres… Et puis, cette saison particulièrement, le contingent américain semble s’épaissir à différents niveaux. Dakotah Norton, Luca Shaw, Dylan Maples, Austin Dooley, Asa Vermette, Anna Newkirk ont bien performé ces derniers temps, et redonnent aux US un peu de leur lustre d’antan. Raison pour laquelle s’il faut jouer le jeu des nations, les USA peuvent cette année jouer un sacré rôle aux côté des Britanniques, Canadiens, Néo-zélandais et Australiens, délégations les plus nombreuses de ces mondiaux, pour concurrencer la France…

Le duel !

La France justement, parlons-en, puisque c’est clairement chez elle que se trouvent les deux archi-favoris du moment : Loic Bruni et Amaury Pierron. Le premier a déjà remporté 5 titres de Champion du Monde chez les Élites. Un sixième le rapprocherait plus que jamais du record de 7 titres élites d’un certain Nicolas Vouilloz. Et cette saison, le pilote du Specialized Gravity a déjà prouvé qu’il sait se fixer un objectif, et l’atteindre. Dès l’ouverture de la saison, sur la piste de Fort William qui lui avait tant porté préjudice jusqu’ici. Un élan sur lequel il a su surfer, et gérer, pour finalement se positionner en solide leader de la Coupe du Monde 2024. 

Pour autant, le carton n’est pas plein pour Loic Bruni, puisque dans la foulée de ce début de saison, Amaury Pierron est clairement revenu aux affaires. Après une reprise appliquée à reprendre le rythme et les repères, le pilote COMMENCAL a signé le premier back-to-back en Coupe du Monde depuis… Lui-même ! C’était début 2022, avec l’enchaînementLourdes > Fort William – à presque deux mois d’intervalle. Cette fois, Amaury Pierron a enfilé Val di Sole et Les Gets, deux pistes mythiques, dans des conditions difficiles voire dantesques, et en battant à deux reprises le record d’écart au deuxième, qui datait du milieu des années 2010 auparavant. 

Bref, la dynamique est bonne pour ces deux-là, et ils font forcément figure de favoris. Elle est néanmoins différente. Depuis quelques courses, Loic Bruni était entré en mode gestion pour le général de la Coupe du Monde. Le break estival peut-il lui avoir permis de switcher sur les mondiaux, sans que la légère blessure contractée à cette occasion ne lui porte préjudice ? C’est possible. Le calendrier peut avoir joué en sa faveur, et de toute façon, s’il y en a un sur lequel on peut compter pour ce type de manœuvre, c’est bien lui, puisqu’il l’a déjà fait aux Gets, par le passé… En face, Amaury Pierron arrive en favoris, mais forcément, la question se pose de sa capacité à maintenir le momentum, surtout après un si long break. Le pic de forme est-il passé ou bien n’était-ce que le début d’une domination sans partage ?! Il y a peu encore, Amaury confiait avoir encore le dénouement des Gets 2022 en tête, où Loic Bruni était revenu de nul part pour lui souffler le maillot en terre françaises. L’heure de la revanche a-t-elle sonné ?!

À domicile

Dans les deux cas, un facteur est à prendre en compte. La piste de Pal Arinsal. Son aridité, sa poussière, ses rochers qui se baladent, ses appuis fuyants, le vent qui y souffle par moments, ses secteurs aux caractères bien marqués… Une piste particulière, on l’a dit – sans pour autant être un monstre aussi singulier que Val di Sole ou Fort William – mais dont l’apprivoisement peut forcément faire mouche au moment de faire la différence et s’emparer du maillot. En clair, avoir le sentiment et jouer à domicile peut payer ici, comme ailleurs… Or, Loic Bruni et Amaury Pierron sont résidents Andorrans. Le second, on le sait, a le siège de son principal sponsor au rond-point de la route qui mène aux paddocks. L’effet match à domicile – dont Loic Bruni se joue à travers la thématique de sa tenue spéciale mondiaux – peut donc jouer pour eux…

Comme pour d’autres ! À commencer par un autre frenchie : Loris Vergier ! Lui aussi, a pris ses habitudes dans le quartier. Et souvenez-vous qui a gagné sur cette piste, à la régulière, sans que la météo ne vienne rebattre les cartes ? Le pilote Trek ! De là à remettre le couvert d’un podium 100% tricolore comme aux Gets en 2022, il n’y a qu’un pas… Mais quel pas ! D’autant que d’autres locaux peuvent aussi s’immiscer dans ce petit jeu des pronostics. Greg Minnaar, un autre habitué des podiums mondiaux, pourrait trouver ici l’occasion de tirer sa révérence, et d’une sacrée manière, après un dernier résultat probant, acquis sur les terres de sa maison européenne. Il l’a en tout cas annoncé, ces mondiaux sont ses derniers. Ou encore Angel Suarez, l’Espagnole qui sait signer des coups d’éclat internationaux, et qui l’air de rien, est peut-être le plus local de tous ceux cités jusqu’à présent, tant il passe du temps sur les pistes de ce bike park tout au long de l’année…

Il n’empêche que d’autres favoris du moment n’ont pas forcément besoin de se sentir chez eux pour s’imposer. Thibaut Daprela vient de s’imposer aux France, dans la poussière de Valberg. Benoit Coulanges apprécie cette piste et en a une belle analyse. Elle ne lui a pas toujours réussi, mais il a déjà conquérir des médailles aux mondiaux – Val di Sole 2021 notamment. Finn Iles, souvent placé, pas toujours gagnant, reste un concurrent de poids quand il s’agit de marquer les esprits. Tandis que Ronan Dunne a su montrer en début de saison, en Tasmanie et en Pologne notamment, que la poussière et/ou les pistes pas toujours très propres ne lui posaient pas trop de problème pour performer. À moins qu’Andres Kolb, fraîchement titré européen, ne soit dans une phase ascendante le ramenant au sommet de sa forme, pour prendre le relais de son Champion du Monde en titre de coéquipier, Charlie Hatton ?! 

Le reste du monde… 

En attendant, d’autres passent du temps sur ces pistes, sans pour autant y avoir élu domicile comme certains. On pense notamment à Marine Cabirou, que l’on sait apprécier l’endroit. Cette saison, la frenchie est devant Myriam Nicole au général de la Coupe du Monde. Et à elles deux, on sait que le potentiel de médaille est là face à la concurrence féminine. On pense forcément à Vali Holl, championne du Monde en titre et leader de la Coupe du Monde. Elle a déjà gagné ici, la première année de mise en service de cette nouvelle piste andorrane. Tout comme Nina Hoffmann, dernière vainqueur en date ici. C’était d’ailleurs sa dernière victoire internationale à date, la pilote du Syndicate ne s’est plus imposée depuis.

Pour le podium ensuite, voir mieux, il faut également compter sur Lisa Baumann. La pilote du COMMENCAL/Les Orres s’est imposée avec la manière aux championnats d’Europe cette année. Et même si la concurrence n’était pas forcément totalement là pour en découdre à corps et âme, la Suissesse a plusieurs fois démontré qu’elle suivait une belle courbe de progression ces dernières années. On note en tout cas qu’elle vient épauler Camille Balanche et faire de la Suisse la deuxième nation la plus dangereuse face à la France, dans la catégorie féminine. La pilote du Dorval AM/COMMENCAL qui a quant à elle précisé être toujours en proie à des séquelles neurologiques de sa chute, ici même l’an passé, en Coupe du Monde. Puisse le programme plus léger et étalé dans la semaine de ces mondiaux, lui permettre de mieux se maintenir à bon rythme… 

Un autre programme

D’autre programme, il est aussi, et surtout, question chez les juniors durant ces Championnats du Monde, puisqu’on l’a précisé d’emblée, leur semaine de compétition prend fin dès ce jeudi, avec les finales. Néanmoins, les qualifications ont jusqu’ici permis de mettre en évidence que les favoris sont au rendez-vous. Asa Vermette et Max Alran, attendus pour un duel au sommet, occupent le haut de la feuille des temps aux qualifications. Si le surprenant américain – tiens, tiens…- Bode Burke occupe le troisième rang, on retrouve ensuite Mylann Falquet et Chris Hauser au rendez-vous du top 10.

Tandis que chez les filles, c’est la championne du Monde en titre qui annonce la couleur. Erice Van Leven est pour l’heure un ton au-dessus du lot. Ella Svegby, déjà en vue en première partie de saison, est au rendez-vous. Tout comme Heather Wilson et Sacha Earnest. Seule Eliana Hulsebosch manque pour le moment à l’appel. Elle qui a marqué les esprits plus tôt dans la saison à Val di Sole, est en retrait, mais rien n’est fait. Tout peut encore arriver en final, que ce soit ce jeudi pour les Juniors, ou ce samedi, pour les Élites. À très vite !