Le monde est petit… Mais qui l’anime ? En pleine lumière ou tapis dans l’ombre, certains font l’actualités. Pourquoi ? Comment ? Tandis qu’une nouvelle en chasse une autre, L’instantané, Endurotribe, fige le temps : séquence introspection, pour saisir qui est aux manettes et nous inspire…
L’Instantané #4 – Yoann Barelli
Pour ce #4, Yoann Barelli, l’expatrié le plus célèbre du milieu, apporte un peu de fraicheur, d’ouverture d’esprit et de perspective. Un an après qu’il se soit installé à Whistler, l’occasion était bonne de prendre des nouvelles du sourire, de l’enthousiasme et de la passion, tous très communicatifs, qu’on lui connait ! C’est l’heure de se poser et de plonger dans ce morceau de conversation saisie sur l’instant…
Yoann, en ce moment même, où es-tu ?
Dans une pièce vide de mon ancien appart’ ! Avant que l’on se rencontre, Katrina (Strand, sa fiancée, ndlr) avait acheté un appartement en construction dans un bel immeuble en bois de Whistler. Ça vient d’être fini : on a commencé le déménagement. Aujourd’hui on attendait le gars d’internet : du coup, je me retrouve comme un con, dans mon ancien appartement – vide – où ça résonne ! (rires) Le nouveau est vraiment mieux : beaucoup plus grand, avec un garage… C’est super important un garage à Whistler ! Je vais pouvoir m’acheter une motoneige ! (rires)
Whistler… Tu y es installé depuis un an maintenant : dis-nous en plus !
Pour beaucoup de gens, c’est le paradis du vélo. On ne peut pas le démentir, c’est le cas ! En fait, le bike park de Whistler est, je pense, devant tous les autres au monde. Il y en a quelques-un qui rivalisent, comme Queenstown, mais ici, il n’y a pas que Whistler, il y a tout ce qui se trouve autour ! Et en hiver, c’est la même chose ! Si tu aimes le ski, la station Wisthler / Blackcomb est géniale, mais en fait, beaucoup de monde fait du ski touring : tu prends les remontées jusqu’au glacier, tu bascules de l’autre côté, et là, c’est infini ! Il y a des montagnes dans tous les sens… Tu peux partir la journée dans le back-country et te faire des runs de l’espace. Du coup je me suis mis à fond au ski ! C’est génial !! (en exagérant) Je prépare la coupe du monde de freeride !! (grand silence… puis fous rires)
La dernière chose que tu as fait avant de nous rejoindre ?
Ça s’est achevé hier soir, tard : deux jours et demi dans les duffies en ski de rando avec gros sac sur le dos. C’était une première pour moi : je ne l’avais jamais fait en hiver. C’était génial… J’ai vécu un truc… (penseur) Il y a deux soirs, c’était la pleine lune : on s’est fait deux runs de nuit sans lampe tellement c’était lumineux. Je vis vraiment des choses extra-ordinaires ici. Si t’es amoureux de la nature, c’est le pied !
En trois mots, tu es un..?
(prennant le temps de dire les choses calmement) Je suis un passionné. Un passionné d’aventure. Un passionné de nature… Un passionné tout le temps en fait : je mets un peu d’amour dans tout ce que je fais…
(prennant à nouveau le temps de réfléchir…) Je pense que je suis… Un Humoriste ! (rires) Non, un acteur comique ! (rires à nouveau) Je ne suis pas tous les jours comiques en fait : je suis quand même quelqu’un de très sérieux et de calme… Mais quand je joue mon rôle, je suis un acteur comique…
Et enfin, je suis quelqu’un de persévérant, qui sait où il veut aller. Je vais jusqu’au bout de mes rêves, peu importe les difficultés : j’irai, et je donnerai tout ce que j’ai. 100% ! Je me donne à fond !
Où vis-tu ?
Au paradis !
Où roules-tu ?
Pour la plupart du temps désormais, dans la Sea to Sky Valley ! En fait, tu as quatres zones différentes : Whistler, Squamish, Pemberton et North Vancouver, où tu peux trouver tout ce que tu veux ! De Pemberton au bout de la vallée, à North Vancouver à l’autre extrémité, tu as 1h30 de route, et c’est infini ! Y’a pas un jour où je roule sur les mêmes chemins ! Je découvre sans cesse. À chaque fois, j’arrive en bas et je me dis « Oh putain, c’était le meilleur chemin du monde ! » Sauf qu’après, je remonte, et en bas du suivant je me dis à nouveau « Oh putain, c’était le meilleur chemin du monde ! » Au final, mon niveau d’appréciation du truc est toujours au top !
(Silence, songeur…) Et puis, grâce au statut que j’ai : dans des endroits magnifiques, partout dans le monde. Tous les ans je pose mes roues dans des nouveaux endroits. Ça n’a pas de prix ! Cette année on va au Chili et en Argentine : j’ai vraiment hâte, c’est trop bien !
seul, ou accompagné ?
Ça dépend ! J’aime bien rouler seul, parce que j’ai besoin de me retrouver avec moi-même de temps en temps, prendre le temps de faire les choses pour moi. Ça me plait.
Après, j’aime vraiment rouler avec du monde… et faire le pitre ! (rires) ça aussi ça me fait marrer ! J’aime bien avoir du monde autour et déconner !
J’aime surtout voir les gens qui poussent, qui essaient d’aller au delà de leurs limites. J’aime bien voir ça ! Quand on est en groupe, il y a cette émulation qui se créée et j’aime bien voir ces attitudes chez les gens… J’aime bien le faire aussi !
Comment gagnes-tu ta vie ?
(étonné de lui même) Comment je gagne ma vie ? Je gagne ma vie en faisant du vélo ! (rires) C’est plutôt pas mal ! C’est cool ! (plus sérieux) Ça ne fait pas longtemps : ma première année professionnel, c’était il y a deux ans, en 2014. J’ai fait deux saisons pleines, j’attaque la troisième… Alors que ça fait vingt ans que je fais du vélo…
Comme quoi, tu es persévérant !
Exactement ! Alors qu’au départ j’ai fait des études pour travailler dans la cimenterie Vicat de Peille, mon père étant le chef de l’entretien technique. Son rêve était que je prenne sa place. À la fin de mes études, je lui ai dit « tu sais papa, ce n’est pas mon truc. Je ne peux pas faire ça ». Il était un peu déçu, mais maintenant, quand il me voit faire ce que je fais : il est super content. (Sur un ton soulagé) il me dit « tu as bien fais, c’est pas ton truc la cimenterie ! » (rires)
Je vis mon rêve ! Je me suis donné les moyens de le faire… (Penseur) En fait, je vais te dire mon secret. je pense que ça peut intéresser beaucoup de monde… quand tu aimes un truc et que tu fais les choses avec amour, ça se passe bien, ça marche en fait ! Je pense que dans ce monde, on manque un peu de ça : des gens qui fassent les choses avec amour…
C’est le secret pour tout : si tu fais une vidéo sans y mettre un peu de toi, ça ne marche pas, ça ne prend pas. Si tu y mets un peu d’amour, le courant passe. C’est pareil en compétition, c’est pareil dans tout ! C’est ce qui fait que mon image et mes résultats continuent à progresser. Je mets beaucoup d’amour dans ce que je fais… (intimidé par son propos) C’est mon secret ! (rires)
Et combien vaut cette amour ? Combien vaux-tu sur le marché ?
Ça c’est une question..! je pense que pour l’instant, je ne suis peut-être pas payé à ma juste valeur. Je ne me plain pas, mais je t’en dirai plus l’an prochain. J’ai des projets que je suis en train de mettre en place et d’ici pas longtemps, je pourrai te donner un chiffre précis sur ce que je vaux.
Ok, on prend rendez-vous pour dans un an ?
même un peu plus tôt si tu veux… (rires)
C’est noté !
Ta dernière bonne action Yoann ?
Ma dernière bonne action ? Il y en a plusieurs en fait. Déjà, tous les mois je verse un peu d’argent à « action contre la faim ». Je pense que c’est bien d’aider les gens dans le besoin.
Et récemment, j’ai fais quelque chose de nouveau… Je sais que c’est un sujet polémique en France : le Canada accueil des réfugiés. Il y a eu un appel au don : j’ai donné tout un tas d’affaires que j’avais en trop : des fringues de vélo, des habits de ski, des jeans… Ici, c’est la première fois que le pays fait ça : les gens les accueillent à bras ouverts et ça se passe bien.
Enfin, une fois par mois, Katrina fait des stages de coaching pour les jeunes. Ils ont entre 13 et 17 ans. Tu les verrais rouler : c’est de la folie ! Quand je coach comme ça, je le fais bénévolement.
La prochaine ?
Continuer comme ça, à faire des trucs bénévoles. À la fin de l’hiver, ils vont restaurer les chemins. J’irai volontiers pour refaire les traces que je détruis ! (rires) Et pareil, donner quand, de temps en temps, des gens sont dans le besoin…
Ton obsession du moment ?
(à deux doigt de pouffer) Je penses que je suis en train de tourner freerider ! (fou rire) Je suis à fond dans les gros sauts ! Je ne sais pas vraiment pourquoi… Je suis en train de chercher tous les spots de freeride des vidéos qui ont été tournées ici. Il y en a caché dans la forêt, impressionnants ! Des fois tu roules sur un chemin, tu vois un truc en bois. «Putain y’a un truc là-bas à cent mètres !» Tu poses le vélo, tu rampes à travers les buissons et tu trouves un espèce de jump..! tu te dis «whah putaiiin !»
(rires, puis le silence revient) Je suis dedans en ce moment. Il faut que je fasse attention. J’ai eu une discussion avec mon team manager à ce sujet : il m’a dit (sur un ton à mis chemin entre la mise en garde et l’excitation) «Il faut faire attention Yoann, la dernière fois ça aurait pu mal tourner…»
Yesterday I TRIED to jump over the famous Cam McCaul river gap… It didn’t go as planed… But… Luckily I’m ok ????. Thanks to my friend Audric for being there before and after the crash ????. I’ll be back river gap… I’ll be back hahaha!!!Giant Bicycles Giant Factory Off-Road Team #ridelife #ibelievedicouldfly #notyet #barellosvideos #notafreerider #camistheman
Posté par Yoann Barelli sur mercredi 16 décembre 2015
(silence, sur un ton très mesuré) Oui, ça aurait pu… C’était un peu con ! Après, j’ai une autre obsession, comme tout pilote pro : je veux être prêt physiquement pour le début de la saison. Donc oui, je suis obsédé par l’entrainement. Même si on a l’impression que je n’en fait pas trop… (sur un ton sérieux volontairement forcé) Je m’entraine ! Petit message : «les gars, je m’entraine !» (rires)
Ta dernière découverte marquante ?
(grand silence…) Oh ! (silence à nouveau) Il y deux choses tiens ! La première c’est une blague : je ne suis pas incassable ! (fou rire) Et oui, après m’être écrasé la tronche sur le River Gap de Cam Mc Caul, en me relevant, je me suis dit (sur le ton du gars à la limite de l’évanouissement) «putain..! Je peux me faire mal !»
La deuxième découverte c’était entre Noël et le jour de l’an : on a pris le ferry avec Katrina et Claire Buchard (la femme de Chris Kovarik, ndlr) pour aller sur une île proche de Vancouver : Saturna Island. Il y a un petit chemin qui monte en haut d’une colline : c’était magnifique, il faisait chaud… Enfin 6°C : pour nous il faisait chaud ! (rires). Tout est vert, il y a vue sur les îles alentours. Vraiment beau. Avec Katrina, on s’est regardé et on s’est dit : «Oh, on va se marier ici !» Et on va le faire ! On a trouvé le nom du propriétaire de la maison qui est là, on va louer sa maison. Un petit mariage, avec la famille, un truc sympa, tout s’y prête… Y’a eu comme une vibration. On s’est dit tous les deux au même moment «c’est ici !» Une belle découverte.
Une idée de la prochaine ?
(Silence)
Quelque chose qui fera que tu te coucheras moins con qu’à ton levé ?
ah oui, il y a de ça aussi… (rires, puis silence… Yoann vit l’instant) Non, je ne sais pas. On y reviendra peut-être…
Ton meilleur souvenir à vélo ?
C’est un souvenir qui m’a marqué et dont je regarde souvent la vidéo. Vraiment un moment fort pour moi : mon dernier run des crankworx à Whistler cette année. Avant la dernière spéciale j’étais cinquième, quelque chose comme ça. J’ai fais un run de fou ! Quand je suis arrivé en bas et qu’ils m’ont annoncé meilleur temps : il y avait le public autour, le grand écran, le speaker… Je suis passé devant Jared (Graves, ndlr), c’était comme une victoire pour moi. Un moment fort ! C’était sur une course, oui, mais c’était vraiment un moment où je me suis dit «c’était bon». Il y a eu comme un déclic en moi. Je me suis dit «je peux faire un podium en Enduro World Serie ! Ça peut le faire !» J’ai gardé cette énergie et en Espagne ça a fait la même chose.
Ce que tu en tires ?
La certitude que je peux gagner des courses… (silence, comme pour prendre le temps de bien formuler un ressenti très précieux) En fait, c’est la première fois que je ressentais ça : il y a comme un truc spirituel dans les courses de vélo. Il y a deux façons de voir la compétition : soit tu as envie de rouler et de gagner parce que c’est ton rôle, soit il y a un état physique et mental qui se relient quand tu fais un run de l’espace ! Tu entres comme dans un état d’osmose, tu donnes tout : tu ne sens plus la douleur, tu ne sens plus la vitesse… Il se passe un truc de dingue. Je pense que c’est plus dur à toucher en Enduro qu’en Descente parce qu’on a plusieurs runs notamment, mais si tu arrives à reproduire ça sur toute une compétition : tu fais une course de fou ! Même si tu ne gagnes pas, tu sais que tu as donné le meilleur de toi même…
C’est beau ! Maintenant, c’est ça que j’essai de chercher, plutôt qu’une place ou un chrono. C’est cet état qui importe. Si tu prends l’exemple de la descente et des gars qui visent le top 5 : Lolo, Gwin et les autres sont là dedans.
C’est très, très bon ce que tu nous dit là Yoann. Ce n’est pas toujours simple d’expliquer que ce n’est pas le résultat qui prime, mais la manière d’y parvenir. Que courir derrière une place ne fonctionne pas…
Ah si tu fais ça, c’est mort ! C’est foutu ! Ça ne marche pas ! C’est souvent le piège du début de saison : on perd nos repères pendant l’hiver. Du coup, on arrive en début de saison en ayant perdu cet état, ce feeling dont je te parlais, et du coup, la seule chose à laquelle on peut se raccrocher, c’est le résultat. Et moi, en début de saison, je n’ai pas de très bons résultats. Je n’ai plus trop ça. Et dès que je commence à retrouver ce truc : tac, y’a comme une étincelle et ça commence à aller bien. Du coup, j’essai de retrouver ça de temps en temps à l’entrainement, pour ne pas le perdre…
C’est aussi pour ça que tu te reposes parfois sur des phrases clés qu’on retrouve sur ton guidon, que tu formules dans tes propos, presque comme des Mantra ?
(silence, introspectif…) Il y a deux ans, on s’était aperçu, avec mon team manager, qu’il me fallait toujours une, deux, voir trois spéciales pour me mettre dans le rythme de la course. Un jour, il m’a dit «attends ! on va marquer sur ton guidon : ceci n’est pas la première spéciale» et ça a marché ! J’ai tout donné.
De là, je me suis dit que j’allais m’écrire des choses qui me correspondent, qui correspondent au moment, à la course, à l’environnement… Et pour moi, ça marche !
Jusque là, Yoann avait précieusement gardé ces souvenirs pour lui. En avoir parlé pendant l’interview, et avoir eu l’occasion de les rendre utiles lui ont certainement donné des idées. Celle, entre autres, de nous faire passer quelques bons moments du run pour que l’on puisse, nous aussi, ressentir cet état d’osmose, et être dans la peau du Barelli l’espace de quelques instants : ça cri, en français comme en anglais, ça respire, ça fuse, et ça va vîîîte…
L’invention que tu apprécies le plus ?
Hum… Je n’ai pas envie de parler d’un accessoire en rapport avec le vélo. J’allais dire la tige de selle télescopique mais…
Ahah, vous avez tous la même réponse ! Et sinon ?
Le blender !
Oh, la réponse de canadien !
Attends, c’est énorme ! Tu sais ce qu’est mon petit déjeuner du matin ? Un énorme smoothie !! 3 bananes, 1 pomme, 1 avocat, des fraises ou des myrtilles. Tout dedans et brooooooooop ! C’est le meilleur petit déjeuner au monde ! Maintenant, les petits déj’ à la française avec du pain et des croissants, c’est fini. La première chose que j’avale c’est quelque chose de bon, avec des vitamines ! Et avec un vrai blender, tu peux tout faire : des soupes, des glaces, tout ! C’est génial ! (rires)
Celle que tu attends avec impatience ?
Trouver une nouvelle énergie… Autre chose que du pétrole pour faire tourner les voitures et le reste. Sans déconner, on est en 2016 ! Ça fait plus de cent ans que la voiture a été inventée : faut arrêter de nous dire qu’il n’y a pas autre chose ! Ça enlèverait une partie des guerres du moment… (silence… puis sur un rire contenu) Je dis ça, et en même temps j’ai un gros Ford F150 V8 de 5,4L !
Oh mon salaud !
Ne l’écrit pas ça… Oh et puis si..!
Les personnages qui t’inspirent ?
J’aime bien tous les grands sportifs, dans n’importe quel sport. Tous ces mecs là ont un secret. Pourquoi ces mecs là, plus que d’autres, maitrisent autant leurs sports. Regarde Sébastien Loeb, L’apnéiste Guillaume Néry, ou Jebb Corliss qui fait du wingsuit. Tous ces gars ont un truc ! (pensif) En essayant de comprendre pourquoi ils excellent dans leurs sports, ça m’aide dans le miens… Du coup, peut-être que moi aussi, j’en inspire d’autre ? (sur le ton de la rigolade) Peut-être qu’il y en a qui se disent «oh Barelli, il n’est pas QUE con ! Il a autre chose dans la caboche» (rires)
Je te souhaite que ça en inspire. C’est pour ça que tu es le sujet de L’Instantané…
Certains ont vraiment dû me prendre pour un fou ! Quand je faisais mes tutos, il y a trois ans, c’était un peu violent ! Quand je les regarde maintenant, je me dis (entre gène et exagération) «oh putain… Je suis allé un peu loin..!» Mais je vais en refaire… (malicieux) C’est un petit truc qui me manque un peu… Péter des choses, péter un cable ! (rires)
Les personnalités que tu aimerais rencontrer ?
En fait, j’aimerais bien rencontrer le Dalaï-Lama parce qu’il a la sagesse et beaucoup de choses qu’on doit comprendre de lui. Il est dans le vrai. On adhère ou pas, mais je pense que c’est quelqu’un d’intéressant… Et après, à l’extrême opposé, j’aimerais vraiment rencontrer un vrai con !
C’est pas ce qui manque !?!
Genre un Donald Trump ! (fou rire) Tu vois, vraiment pour vivre les deux extrêmes.
En France, on le perçoit en partie comme un débile : certains médias se délectent de ses absurdités et les passent en boucle. Il est aussi perçu comme ça au Canada ?
Ah oui, vraiment ! Et tout le monde se demande comment des gens peuvent adhérer à ses idées ! C’est fou ! Du coup : j’aimerais rencontrer Donald Trump, l’extrême de la connerie, et le Dalaï-Lama, l’extreme de la sagesse !
Très bon ça ! Et si tu devais te réincarner ?
Si je pouvais me réincarner, ce ne serait certainement pas en être humain : on ne se prend pas pour des merdes ! (rires) Ce serait en aigle. tu sais, c’est beau et majestueux. Ce serait trop bon de pouvoir voler. Ou en gros grizzly ! C’est un battant : quand tu les vois au Canada dans la neige, le froid… C’est des malades : ils vont dans les rivières, ils pèchent… Ou alors, à côté de ça, tu as le lion : plutôt tranquille, le roi quoi ! (rires). Je ne sais pas trop ! Si je peux, un aigle ou un grizzly. Sinon, un lion !
Ce qui t’inspire au jour le jour ?
La nature ! Là je tourne la tête et par la fenêtre je vois le ciel bleu, les montagnes, la neige dans la forêt, la brume qui remonte et le soleil sur les sommets. (contemplatif) C’est magnifique. C’est vraiment classe. Tu vois c’est vraiment ça qui m’inspire. La simplicité de la nature. Comme ça peut être beau, tout simplement.
Faire un sport de pleine nature est très important pour moi. Tout à l’heure, je t’ai dit que mon meilleur souvenir était en course à Whistler, mais pas seulement en fait. L’an passé, après cette course, on s’est fait trois jours dans le back-country avec Jamie Nicoll, les Twins, Katrina, Gary Perkins… On s’est fait déposer en hydravion et on a dormi à la belle étoile, entouré d’on ne sait pas quoi (le canada est truffé d’ours, de Cougars et tout ce qu’il faut…) C’était magique. J’ai appris sur moi-même à cette période !
Ton dernier projet achevé avec succès ?
Il y en a eu plusieurs, mais le dernier gros consistait à devenir pilote professionnel. Arrêter de rêver ma vie, mais vivre mon rêve. Ça n’a pas abouti il y a si longtemps que ça.
Le deuxième était de déménager à Whistler et me faire ma place dans un nouveau pays. Ça fait tout juste un an. C’est dur dans une autre langue, en parlant anglais. Je suis quand même rigolo de temps en temps… Et faire ça dans un autre langage… Être la même personne en anglais, c’est super dur ! Au début, j’ai eu du mal… Maintenant c’est bon, je suis aussi con en anglais qu’en français ! (rires) C’était un défi : réussi !
Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer un défi pareil ?
C’est l’amour ! J’y ai rencontré Katrina. Et quand on fait les choses avec amour, les choses se passent bien. On y revient.. Et puis c’est Whistler… Enfin pas spécialement Whistler, mais toute la Colombie Britannique. C’est magnifique. Les gens sont en accord avec la nature. Tout le monde fait du sport. C’est un endroit où je me sens bien. Je me suis écouté. C’est ce qui m’a poussé à vivre ici.
Le prochain que tu vas entamer ?
ahah ! Le prochain a déjà commencé… (Non, Katrina n’est pas enceinte, je ne vais pas être papa)
Je pense que depuis la création des EWS, tout le monde s’y est concentré. C’est très bien, ça nous a tous fait progresser. Ça a fait de moi un pilote pro. Mais je pense que l’enduro n’est pas que ça. Avec nos vélos tu peux faire des aventures comme la Trans Provence, des choses un peu extrêmes comme la Mégavalanche. Je travaille sur un programme qui ne soit pas exclusivement World Serie, mais un mixe de tout. Sortir du schéma, m’ouvrir davantage, me faire mon propre programme, à mon image.
Où et quand va-t-on à nouveau entendre parler de toi ?
Partout et toute l’année mon gars ! Des projets vidéos qui arrivent, les compétitions qui vont reprendre. Dans la presse, dans les média, sur les réseaux sociaux… Pas de soucis de ce côté là, vous allez me suivre !
que peut-on te souhaiter ?
De faire les choses à 100% et avec amour. Si ça se réalise tant mieux, sinon, ce sera une bonne leçon. J’apprendrais…