Justin Leov (Trek) nous raconte son week-end de course à Winter Park dans le Colorado pour la 5ème manche des EWS 2014…
Réussir à être régulier !
Texte : Justin Leov # Photos : Jérémie Reuiller
L’étape de Winter Park Colorado présente quelques différences de taille avec les manches précédentes. Tout d’abord le fait de courir dans un environnement bike park, et non sur tracé naturel alpin comme cela était le cas en Europe, et puis l’altitude. Le climat était plutôt chaud et humide le matin, avec orages dans l’après midi.
Le format de course était aussi légèrement différent puisque l’événement se déroulait sur trois jours au lieu de deux. Avec reconnaissances et compétition chaque jour. Cela veut dire que tout au long du week-end nous étions soit en course, soit en reconnaissance, soit au lit !
Jour 1
Spéciale 1
Une spéciale vraiment longue, avec des sauts, et des sections très physiques à pédaler. J’aborde toujours la première spéciale du week-end un peu tendu. Le stress disparaît une fois la compétition lancée. J’avais préféré écourter l’échauffement à cause d’une douleur au genou. Dès le départ de mon run je sentais que je n’étais pas vraiment super. Lorsque j’atteignais la première montée je me rendais compte que je n’avais pas la puissance habituelle. Les sauts étaient sympas mais je n’étais pas dans le rythme et finissais 11ème.
Spéciale 2
Moins de pédalage et plutôt du bike park DH avec section de pierriers. Une spéciale courte mais fun. Les locaux la connaissaient bien puisqu’il s’agissait d’une des pistes principales du bike park. Mes sensations étaient bien meilleures et je maintenais un bon flow tout au long du parcours pour finir 5ème.
Le reste de la journée fut consacré aux reconnaissances de la spéciale 3. Une longue journée en selle. Equipement indispensable pour tirer profit au maximum des reconnaissances : la camera embarquée. La mienne s’installe sur une plateforme amovible au centre du Parachute, par ailleurs le casque intégral le plus léger au monde. Un bijou !
Jour 2
Le départ était fixé à 8h le matin pour une liaison à la pédale depuis le paddock qui nous emmenait par une bonne montée aux reconnaissances des spéciales 4 et 5, avant de reprendre la compétition par la 3.
Spéciale 3
Un tracé naturel, très technique en haut, puis des sections où il fallait réussir à maintenir une bonne vitesse au passage de rochers et enfin un final plein gaz sur route forestière. Pas d’erreurs et de bonnes sensations, je finissais 4ème.
Spéciale 4
La spéciale la plus courte du week-end, à peine plus d’1 minute 25s de course mais pas mal de pièges avec des arbres prêts à crocheter votre guidon et des virages serrés dans lesquels il était difficile de maintenir une bonne vitesse. Je n’arrivais pas à trouver le bon tempo, et j’étais content de voir la ligne l’arrivée. 18ème, ça fait mal !
Spéciale 5
Une version longue et plus technique de la 4 au milieu d’une forêt en bonne partie coupée, avec des troncs dans tous les sens. Alors que je sprintais au départ j’attrapais quelque chose dans ma roue arrière et je risquais de finir au tapis. J’évitais le crash de peu mais j’avais vraiment eu chaud. Le reste de mon run fut très moyen et je finissais à la 13ème place.
Déçu de ma journée, il était déjà temps de reprendre les remontées mécaniques pour les reconnaissances des spéciales 6 et 7 du lendemain. J’avais du pain sur la planche si je voulais espérer pouvoir refaire une partie de mon retard.
Jour 3
La journée commençait avec la spéciale 6, la plus physique du week-end. Il y avait vraiment de longues sections plates dans les bois, avec pas mal de risque d’accrocher son guidon à la moindre faute d’inattention, surtout avec la fatigue accumulée. Une partie de pédalage finissait d’épuiser les organismes juste avant la descente finale sur route forestière. Malheureusement lors de ce run nous rejoignions un accident, unes des concurrentes était blessée, mais sur une section aussi rapide il était impensable de s’arrêter sans avoir été au préalable averti. Plus tard les autres concurrents furent stoppés avant l’accident.
Il y eu des discussions au paddock pour décider si tous le monde devait recourir la spéciale ou seulement ceux qui avaient été stoppés. Je n’avais plus les jambes pour la refaire mais je décidais, comme les autres pilotes qui n’avaient pas été stoppés de la recourir pour être fair play.
Comme je m’y attendais je manquais d’énergie. Sans aucun indice je perdais l’adhérence sur la roue avant et je finissais à terre. Je n’avais vraiment pas besoin de cela. Je devais regagner du temps, pas en perdre ! Je finissais 10ème. J’étais dégouté !
Dernière spéciale
La spéciale la plus DH du week-end. J’étais bien décidé à donner tout ce que j’avais. Je montais des pneus neufs, mon matériel était au top et j’avais retrouvé le moral ! En me lançant dans la spéciale j’eu immédiatement cette bonne sensation de « on peut difficilement faire mieux » que l’on recherche toujours mais que l’on rencontre finalement trop peu souvent ! Verdict : 3ème, une bonne façon de terminer la course !
Encore un week-end difficile ! Des hauts et des bas et au final une 5ème place qui me permet de rester 3ème au classement de la saison. La régularité est vraiment le secret pour se maintenir en haut des classements. Bon, ça c’est la théorie, après il y a la pratique !!
Deux jours de tests maintenant avec Trek et Fox, puis rendez-vous à Whistler dans deux semaines. A très bientôt,
Justin