EWS de Samoëns – François Bailly-Maître nous raconte sa course

Une 9ème place au final

Texte : François Bailly-Maître # Photos : J. Reuiller/BMC

J’arrive à Samoëns une petite semaine après ma victoire à La Thuile, je sais alors que je suis en forme, mais à quel niveau ? Le niveau en EWS est de plus en plus relevé, alors le suspense est entier.

Le jeudi, je reçois mon nouveau BMC Trailfox bleu et jaune. J’adore mes nouvelles couleurs ! Je découvre aussi mon nouveau maillot et quelques autres accessoires, le tout parfaitement assorti à mon nouveau bike. La classe !

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Jour 1

La chaleur est écrasante et on n’y est pas habitué à Samoëns. J’ai déjà couru déjà trois fois ici, les trois fois dans la boue. Il semble bien que cette fois ci, il n’y ait pas une trace de boue à l’horizon. Mais, ma danse de la pluie a été bougrement efficace et une grosse averse orageuse vient ajouter un peu de piment à l’épreuve entre le run de reco et la course de la SP1.

Pas forcément très à l’aise dans cette SP1 lors du run de reconnaissance, je me donne à fond mais dans les parties descendantes il est très difficile de savoir quel rythme adopter. En effet, l’orage a modifié les conditions mais pas de façon régulière. Parfois, ça va mieux qu’à la reco, la poussière et les cailloux ayant été comme figées par la pluie, parfois les racines ont été gentiment recouvertes par une petite couche de boue déposée par les autres coureurs… Alors, souvent j’ai l’impression de ne pas aller assez vite, et d’un coup, j’arrive sur une zone de racines ultra-glissantes où les freinages sont impossibles.

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Quant au pédalage, ultra dur, il faut le gérer et surtout aller au bout de soi-même. Il faut aussi gérer les passerelles en bois rendues très glissantes à cause de la pluie. De nombreuses secondes ont été perdues sur ces passerelles lors de la SP1.

Le résultat est très bon, puisque je pointe à la 5eme place, à seulement 13 secondes de Jey Clementz lors de cette SP1. Je pense que je suis capable de faire mieux sur une spéciale comme celle-ci surtout dans ces conditions, mais pour un retour à la World Series, je suis satisfait et je peux aborder les autres spéciales assez confiant.

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Sur la SP2, très descendante, j’essaie de ne pas trop en faire et de maitriser les risques ; l’objectif étant de garder les bonnes lignes repérées à la reco. Les écarts sur la SP1 sont assez importants pour me permettre de prendre un peu de marge sur les suivantes.

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A 22 secondes de la tête, je suis un peu surpris par l’écart, j’ai l’impression d’avoir fait un bon run, propre et relativement efficace mais il me manquait sûrement un peu d’engagement et de prise de risque. Ce sera finalement la remarque générale sur ce week end. Toutefois, je me console en me disant que cette tactique m’a permis de rouler sans accros, sans faire de faute. Ça ne suffit pas pour gagner une World Series mais pour reprendre de la confiance c’est parfait.

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La suite se déroule de la même manière, la SP3 est gérée proprement, pas d’erreurs, mais un petit manque d’engagement qui me fait perdre 12 secondes de plus sur la tête. Cette belle spéciale, assez courte arrive dans le centre de Samoëns et assure le spectacle.

Au terme de cette 1ere journée, je pointe donc à la 5eme place, à seulement 26 secondes de la tête de course. Derrière moi, les écarts sont très faibles, je sais alors que rien n’est fait. Tout est encore possible selon les sensations du lendemain.

 

Jour 2

Dimanche matin, on commence par les recos des deux spéciales de la journée. La première est superbe, malgré un léger manque de portions physiques à mon goût.

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Je suis plutôt confiant après la reco où je me sens bien sur le vélo, bien dans les trajectoires. Finalement, lors du run de course, je pars bien, je suis content de moi, sans trop en faire il me semble que je suis vite, j’ai évité les quelques pièges du départ. J’enchaîne la partie technique sans erreur, mais au 3/4 de la course, j’entends Fabien Barel revenir assez proche de moi.

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Un peu déstabilisé, je me dis qu’il faut que j’attaque un peu plus, mais je reste concentré et essaie de ne pas partir à la faute. Fabien termine dans ma roue. Je termine 13ème de cette spéciale et tous mes concurrents directs me reprennent beaucoup de temps.

Je suis un peu déçu par les écarts sur cette spéciale que je pensais un peu plus à mon avantage. Comme la veille, il manquait un peu d’engagement. C’est aussi ça l’enduro, ne pas trop en faire pour éviter la chute et ne pas s’endormir.

La dernière spéciale est bien tracée par Alex Balaud et son équipe, les chicanes permettent d’éviter de prendre trop de vitesse et donne un peu de fil à retordre parfois ! La spéciale est quand même super rapide et le style est complètement différent de la précédente. Je sais que j’ai repris un peu de temps à Jey sur la spéciale précédente et j’essaie de pousser un peu pour éventuellement le reprendre. J’échoue finalement à 2 secondes.

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Le bilan du week-end est donc plutôt positif compte tenu du contexte et de ma fracture de l’omoplate en Ecosse. Ma déception vient des écarts que je trouve parfois trop importants avec la tête de course. Il me faut trouver la vitesse de course, car ce week-end, je pense que j’étais un peu de dessous du rythme si je souhaite me placer plus haut dans la hiérarchie. On a évolué une fois de plus sur de super tracés, le seul bémol étant l’attente toujours trop importante ainsi que le nombre limité de run chrono lié au format avec les runs de reco.

Place maintenant à un peu de repos avant de partir ce weekend pour le Colorado !

François