EWS 2014 de TweedLove : Justin Leov nous raconte sa course

Texte : Justin Leov # Photos : Jérémie Reuiller/MET

Une course contre le temps

Je viens de passer une des semaines de compétition les plus intenses de ma carrière lors de la 2ème manche des EWS en Écosse. Je décrirais cet endroit comme le Whistler européen, sans les remontées mécaniques ! Un nombre infini de sentiers, des infrastructures parfaites et une communauté locale dévouée au VTT.

J’avais décidé de tirer profit au maximum des journées de reconnaissance et j’ai ainsi pédalé plus de 100 km pour reconnaitre chacune des spéciales deux fois. Je prévoyais aussi de filmer en même temps, de manière à pouvoir me repasser les images des spéciales avant la course. Malheureusement mon ordi m’a lâché au moment crucial et je ne pouvais, dès lors, compter que sur ma propre mémoire ! Ce sont des choses qui arrivent, toutes sortes d’ennuis peuvent survenir lorsque vous préparez une compétition de ce genre. Il faut rester positif, je suis persuadé que l’état d’esprit avec lequel on gère ces problèmes influence grandement les résultats du week-end.

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La semaine qui précédait la course a été aussi l’occasion de tester de nouveaux équipements déterminants pour le reste de ma saison dont le nouveau MET Parachute : 700 gseulement,  impressionnant. Le casque intégral le plus léger et le plus sûr avec lequel j’ai eu l’occasion de courir. Le plus ventilé aussi. Et sur les parcours techniques et boueux du week-end, le casque intégral me paraissait vraiment indispensable. Trek de son coté avait envoyé la version carbone du Remedy 29 pour Tracy et moi même. Dès les 1ers tours de roues le feeling était super ! Avec Fox, le tuning des suspensions était affiné chaque jour, nos vélos étaient de plus en plus rapides.

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La pluie des 1ers jours fit bientôt place au soleil, l’Écosse se montrait sous son meilleur jour et pour tous le monde l’humeur était au beau fixe.

Jour 1

Les parcours se déployaient sur le coté de la vallée le plus « DH ». Je savais qu’il allait falloir être prudent car dans ces conditions il était facile de faire des erreurs…

Spéciale 1 : Je suis parti en trombe, trop sans doute, j’ai risqué plusieurs fois de sortir du parcours à cause de ma trop grande fougue. On se calme !

Spéciale 2 : Davantage de boue, beaucoup de racines, très pentu et technique. Erreur interdite, je reste concentré et m’en sort bien.

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Spéciale 3 : Le désastre ! Un long sentier coupe feu, très boueux, dans la forêt, nécessite une bonne dose de pédalage. Quand je changeais de vitesse, la chaîne se coinçait entre la cassette et le cadre. Impossible de la faire remonter, j’ai été obligé de m’arrêter pour la remettre. Je savais que j’avais perdu un temps précieux, il ne me restait plus qu’à donner le maximum pour essayer de rattraper un peu de ce retard à chacune des spéciales suivantes.

Spéciale 4 : J’ai donnés tout ce que j’avais et termine la spéciale avec le 2ème meilleur temps. Mon meilleur résultat de la journée.

J’ai été agréablement surpris de constater que j’étais 5ème au général. Sur des parcours aussi difficiles, je n’étais manifestement pas le seul à avoir eu des problèmes…

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Jour 2

Le jour suivant, les parcours étaient tracés du coté de Glentress. La journée commençait par une longue liaison en montée. Le temps à disposition était limité et il fallait pédaler d’un bon rythme.

Spéciale 1 : J’avais de bonnes sensations et je poussais assez fort. Quelques petites erreurs au passage de racines mais un run quand même satisfaisant et une 4ème place pour commencer la journée !

Spéciale 2 : Bien gérer son énergie sur des parcours aussi longs est crucial. Après une autre liaison rapide en montée, je me sentais bien et me suis lançé à fond dans cette spéciale que je savais déterminante si je voulais refaire une partie de mon retard. Un bon tempo et pas d’erreur, je fais le 2ème meilleur temps.

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Spéciale 3 : Courte et technique, un bon feeling, la meilleure spéciale du week-end pour moi coté sensations. Quand le corps et le vélo ne font plus qu’un. Un large sourire sur mon visage au passage de la ligne, et à nouveau le 2ème meilleur temps. Je remonte alors à la 3ème place au général !

Après ça, une longue liaison en montée mais du temps pour la parcourir donc j’en ai profité pour huiler ma chaine en prévision de la dernière spéciale. En découvrant que j’avais un maillon en train de se rompre j’ai frisé la crise cardiaque ! Heureusement j’avais avec moi un maillon de secours et un dérive chaine. 5 minutes plus tard j’étais de nouveau prêt au combat !

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Dernière spéciale : J’ai donnétout ce que j’avais. Et même un peu plus. Dans la longue montée au milieu de la spéciale, j’étais dans le rouge et c’est le mental qui a pris la place des muscles pour appuyer fort sur les pédales. 2ème meilleur temps de la spéciale derrière Jared Graves !

Au général, après tant d’efforts, je finis en 2ème position, à seulement 11 secondes de Nicolas Lau. Quel bonheur de finir le week-end sur le podium ! Tout ces mois à s’entrainer dur et finalement la récompense. Un grand merci à mes sponsors/team/coach et à ma femme. Sans eux, rien de tout cela ne serait possible.

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Mes partenaires : Trek Factory Racing, Fox Racing Shox, Shimano, Bontrager, MET, Bluegrass, Adidas eyewear, Stages power meters, CNP.

Je vous donne rendez-vous en France pour la prochaine manche !

Justin

  1. Beaucoup de petits singles techniques… Qui as dit que le 29 n’était à l’aise que sur des boulevards bien lisses !!!

  2. Il claque quand même le nouveau MET Parachute. Dommage que la mentonnière ne soit pas amovible, ça en aurait fait le casque idéal.

  3. Je n’ai rien contre ce cher Justin mais lire ce résumé avec 2 recos / spé + vidéo de mémorisation ……ca me fout la gerbe : Si c’est la direction que prend notre discipline à haut niveau, c’est bien triste et je le déplore….ou se trouve le pilotage a vue dans l histoire ???

  4. La quasi totalité des pilotes aux avant-postes en font de même, Français compris… Et ce depuis plus d’un an, lorsque les recos sont autorisées à vélo

  5. @bigmanu +1 je trouve de moins en moins d’intérêt à suivre les EWS; recos abusives, rendus vidéos moyens… Je vais plutôt regarder la DH à fort William dimanche.

  6. Les EWS ce n’est qu’une partie de la discipline et il y a heureusement plein d’autres événements Enduro originaux à côté

  7. @Quentin Chevat: Perso je suis assez d’accord avec Bigmanu, je pense que le pilotage à vue devrait rester la règle, genre une reconnaissance à vélo, sans vidéo, et basta!
    Ça mettrait en valeur ceux qui ont la meilleure lecture du terrain, ce serait plus proche de la pratique de l’enduriste moyen et les épreuves n’en seraient pas moins impressionnantes à voir…
    Ça ne changerait sûrement pas fondamentalement les classements, mais on pourrait avoir quelques surprises sympa!

  8. @Etienne : je suis bien d’accord avec vous sur le pilotage à vue !!! C’est un vieux débat en Enduro ; par soucis d’équité les EWS ont mis en place des recos, faut faire avec maintenant…

    Et je me répète, il y a suffisamment d’épreuves en dehors des EWS pour trouver chaussures à son pied

  9. Certes les EWS ce n’est qu’une partie de la discipline, mais c’est de loin la plus médiatisée, c’est un peu la « vitrine » de l’enduro par rapport aux autres disciplines…

  10. Oui c’est vrai, plein d’épreuves partout, plein d’enduro à vue, c’est cool! 🙂
    Moi qui voulais aller leur botter le cul à tous ces Clementz, Graves et autres, rien que pour ça j’irai pas! 😉 lol

  11. @Quentin, +1 oui il y a suffisamment d’épreuves en dehors des EWS pour trouver chaussures à son pied (Transprovence, Epic Enduro etc…) car la première manche au Chili avec remontées mécaniques et mach 4 dans les descentes c’est moyen :/

  12. Justin raconte tout de même qu’il a eu un problème avec son pc et n’a donc pas pu revoir les vidéos des traces. Ce qui, vu son résultat, est à souligner!
    Il a du mérite !
    Les courses à vue en EWS, c’est possible! 😉

    Sinon, terrible le casque! si bine aéré qu’on le porterait tout le temps!

  13. A mais je ne tire pas a boulet rouge sur le bon Justin qui roule super fort sur le 2nd jour….mais effectivement c est un constat general decevant…tout pilote et toute nationalite confondue…..et comme le souligne Etienne, la plus mediatisée…..c est le principe d equité entre 2 pilotes de meme niveau qui me chagrine entre celui qui ales moyens de faire les recos ( materiel, temps) et celui qui ne peut pas….on a un sport a 2 vitesses alors que le principe de depart voudrait que le meilleur fasse un chrono sur un parcours inconnu de tous….sinon je suis synchro avec vous sur les autres orga qui font la part belle est ce principe…on est en plein dedans au club pour l enduro qui aura lieu dans 1 semaine 😉

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