Essai du Labyrinth Agile SLX

A la croisée des chemins

La marque vosgienne Labyrinth s’attaque à la pratique du All Mountain avec son dernier né l’Agile. Dans sa livrée d’entrée de gamme baptisée SLX, nous l’avons testé sur les sentiers ardéchois…

L’Agile en action

Paquet cadeau

«La classe, tout est réglé !» : ma première impression en sortant l’Agile SLX du carton. C’est dans une version « empaquetée » que vous le recevrez chez vous, puisque la distribution se fait désormais en direct via le site internet du constructeur. Le montage et l’emballage se font en France et plus précisément dans les Vosges par Cédric Braconnot, le boss, aidé depuis peu par Nicolas Lau (pilote DH et Enduro du Team). Autant vous dire que ce sont des mains expertes qui vont s’occuper de votre joujou. Il ne vous restera plus qu’à raccorder le guidon à la potence, la roue à la fourche et à partir sur le premier single venu. Petit détail vraiment agréable : les leviers de freins sont déjà décalés pour le freinage « one finger », excellent !

Adapt Link Système

Parlons un peu du vélo lui-même… L’Agile est le nouveau venu de la marque, il s’agit d’un All Mountain / Enduro (vous verrez par la suite que les deux termes peuvent lui convenir selon le montage). Le cadre est en alu 7005 triple épaisseur et dispose de l’Adapt Link Système, propre à la marque, avec une suspension arrière mono pivot où le bras arrière est relié à l’amortisseur via la biellette et le basculeur. Quoi de particulier me direz-vous ? Tout est dans la cinématique et le ratio de compression. Le but est ici de rendre l’amortissement sensible en début de course, puis beaucoup plus linéaire dans le milieu de course et plus ferme sur les derniers centimètres. Annoncé à 3,4 kg avec amortisseur Marzocchi Rocco Air LO, le cadre n’est pas des plus légers mais vraiment soigné. Biellette et basculeur forgés dans la masse, anodisés ou polis selon votre choix de couleur de cadre, passages de gaines pour tige de selle télescopique et pédalier Hammerschmidt, système iscg 05, jeu de direction semi-intégré et visserie alu avec le couple de serrage marqué dessus ! Trois versions de l’Agile sont en vente : SLX, XT, XTR. Pour chacune, trois coloris disponibles : blanc, noir ou alu poli.

Notre version d’essai est la finition SLX, soit l’entrée de gamme à 2299 euros. Le montage proposé est en corrélation avec son nom, puisque le groupe Shimano SLX équipe le vélo. La fourche, la Marzocchi 44 R LO, est disponible uniquement en première monte. Les périphériques : selle, potence, cintre sont signés Pro qui d’ailleurs à mon goût, ne sont pas vraiment en accord avec l’esthétique du bike. D’entrée de jeu, l’Agile est équipé tubeless avec les roues Shimano WH MT65 UST. Notre version d’essai possède des freins XT (série spéciale Noël), mais ce sont les Formula RX qui freineront désormais les Agiles SLX. La géométrie du vélo est relativement compacte avec un empattement de 1110 mm en Taille M, dans la moyenne pour un All Mountain et un peu court pour un Enduro. Après les chiffres, place au roulage !

Feu !

Direction notre terrain de jeu dans les Gorges de L’Orbe (Suisse) pour ce premier test. Une fois les SAG réglés en se reportant aux notices Marzo, on peut enquiller ! La première partie de la boucle est plutôt physique et me permet de tester les aptitudes du vélo au pédalage. En roulant au train, le rendement est bon mais l’Agile n’est pas ultra nerveux. Il est bien aidé dans sa tâche par les Hutchinson Python 2,10. La suspension arrière filtre les petits chocs et on a vraiment du grip en montée avec la très nette sensation d’avoir la roue arrière collée au terrain. En côte, les épingles serrées se passent très facilement, les franchissements de marches sont « easy », le vélo est vraiment maniable. En revanche, on n’a guère le droit à l’erreur sans Bash Guard, sous peine d’y laisser quelques dents du grand plateau ! J’aborde les premières descentes du single sur feuilles mortes, les épingles sont là aussi un jeu d’enfant.

Vient ensuite une section plus cassante, escaliers et marches avec de la pente. La potence un peu longue (80 mm) et la fourche qui se retrouve vite au fond me font ralentir un peu la cadence. Je décide donc de gonfler un peu plus celle-ci, quitte à perdre en sensibilité mais je garderai par contre de la hauteur dans la pente. Pour les besoins des photos et de la caméra je refais plusieurs fois cette partie technique, prends de plus en plus confiance et lache les freins. A ce moment là, lorsque je demande le maximum au vélo, je trouve la suspension arrière verrouiller à mi-course. La molette de détente pourtant libérée à fond, on sent encore l’amorto freiner. Pour la petite histoire, ce jour-là, la température était inférieure à 0 degré, il était donc fort probable que l’huile figeait un peu malgré le roulage.

All Mountain ou Enduro ?

La décision est prise, pour en avoir le coeur net et terminer dans de bonnes conditions notre essai, de prendre la direction du sud, la relative chaleur ardéchoise et son terrain complètement différent, avec cailloux, cailloux et… cailloux ! Maintenant que j’ai l’Agile en main, on peut entrer dans le vif du sujet, avec une longue descente alternant cassant, rapide, épingles… du pur sentier. Pas de changement de réglage pour voir si le froid avait bel et bien altéré la suspension. Même si à mon goût la détente du Rocco LO est un peu trop freinée et a tendance à figer un poil, cela fonctionne nettement mieux. Je prends beaucoup de plaisir à piloter le Labyrinth, enquillant même quelques belles marches et sauts naturels au taquet.

Les freins XT s’avèrent très progressifs, aucun souci de transmission hormis quelques sauts de chaines dans le très cassant. Si votre programme comprend quelques courses d’Enduro, je vous conseille vivement de choisir la version XT avec une meilleure fourche et des composants plus hauts de gamme. Autre alternative, apportez deux ou trois modifs sur l’Agile SLX en optant pour une fourche en 160 mm, un guide chaine avec Bash Guard, un guidon plus large et une monte pneumatique,plus adaptée à l’avant. Pour toute autre utilisation, le montage originel est parfait ! L’Agile porte vraiment bien son nom, il ravira tous ceux qui cherchent un vélo très polyvalent, plus typé All Mountain qu’Enduro dans cette version. Pas très lourd, maniable, précis, une suspension arrière efficace et plutôt bien placé en prix, il comblera tous ceux qui souhaitent se lancer dans la discipline avec un budget un peu « limité ». Pour finir, avis aux compétiteurs, une version en Kit Team vient d’arriver avec une fourche Marzo 55 (160 mm), jeu de direction, potence, tige de selle télescopique, guide chaine. Ils sont forts ces Vosgiens !

A retenir

L’Agile est un vélo séduisant, de part son look soigné, ses finitions impeccables et tous ses détails bien pensés. Sa prise en main est facile et le bike très joueur. Dans cette version testée je le classerai plus en All Mountain qu’en Enduro, même si la frontière est mince et facilement franchissable. Pour l’exploiter pleinement, quelques éléments peuvent être améliorés comme la fourche, une potence plus courte et un cintre plus large. Avant d’en arriver là, il y a déjà de quoi se faire plaisir.

Fiche technique

Géométrie

Gallerie