Epic Enduro 2025 – Le compte rendu de Maël Féron

Ah la fameuse Epic Enduro 2025… Cette course d’enduro mythique considérée comme l’une des plus dures au monde. Elle est de retour depuis l’année dernière et n’a pas perdu de son charisme ! La course se déroule chaque année dans les montagnes du Caroux dans le sud de la France. Après quelques ajustements dus à une météo très capricieuse la veille de la course, cette année les statistiques étaient les suivantes :

120 km

5000 m de D+

13 spéciales

Une première expérience

Après avoir gagné la course en équipe l’année dernière avec les copains Tom Lesquir et Siméon Pleindoux, je souhaitais cette année faire le grand pas et m’élancer au départ de la « vraie » Epic Enduro en solo !

Étant conscient que c’était un peu plus qu’une randonnée sportive, j’ai essayé de ne pas sous estimer la course et de m’y préparer correctement sur tous les aspects : entraînement physique, choix de composants, éclairage, nutrition, reconnaissances, organisation. Bref… La quantité de choses à préparer est énorme !

J’ai abordé plus en détail tous ces aspects dans une vidéo dédiée à la préparation de la course :

Après cette première expérience, je dirais que la plus grosse erreur serait de beaucoup borner en vélo de route en négligeant la résistance physique du haut du corps. J’ai été extrêmement surpris en allant sur place pour la première fois une semaine avant avec Glenn MacArthur (lire son compte rendu de l’an passé). J’ai pris peur en voyant la longueur et la technicité des spéciales, c’est donc pour ça que c’est aussi mythique : un mix de statistiques qui donnent le tournis dans un terrain cassant comme on en croise rarement.

epic enduro 2025

Le choix du vélo

Pour faire face à ce terrain extrême, j’ai choisi de rouler un Deviate Claymore 29 en taille XL. Le combo parfait entre confort, vitesse et rendement. J’aborde plus en détail les composants et la raison de mes choix dans la vidéo.

Levy Batista prend même le temps de détailler le fonctionnement d’un Point de Pivot Haut, si caractéristique de mon Deviate. Une vulgarisation telle qu’il sait si bien les faire pour rendre abordable un sujet si vaste et technique.

La course

2h30, le réveil sonne et je suis étonnamment en forme, l’excitation prend le dessus sur la fatigue, je mange un bol de d’avoine avec du beurre de cacahuète puis direction la ligne de départ et à 4h15 le départ est lancé d’Olargues. Nous étions 230 à nous élancer sur cette Epic, mais seulement la moitié sont arrivés au bout des 3 boucles.

N’ayant que très peu roulé de nuit et jamais essayé mon setup de lampes, j’appréhendais ces premières spéciales de nuit mais au final, un feeling super agréable de calme et de fraîcheur mêlé à une envie d’en découdre avec chaque virage.

Pendant la première boucle, nous n’avions accès à aucun chrono, c’était donc difficile de se jauger, de savoir où on en était par rapport aux autres et savoir à quel point il fallait en mettre dans chacune des 14 spéciales. À la fin de la première boucle, le verdict tombe et je suis provisoirement 3e, c’est bon signe mais il reste encore 9 spéciales ! Je fais une courte pause mais pas le temps de se prélasser au paddock, le temps passe vite.

Je pars alors sur la 2e boucle composée de 4 spéciales dont 2 gros morceaux : Montahut et Bardou. Ce sont 2 très belles spéciales mais je les redoutais en rythme de course, très très physiques et j’avais peur que mes bras ne me lâchent en plein run. J’ai alors pris un rythme de croisière qui, je pensais, allait me permettre de rester dans les 3 premiers. Pas de grosses erreurs mais pas de jus, aucune force dans les jambes pour relancer.

Et à la fin de la boucle, les résultats tombent, je passe de 3e à 5e… Kilian Bron et Patrick Luthi ont soudé dans les lignes droites pavées et je me suis pris presque 1 minute. En plus de ça, j’ai assez mal géré mon alimentation en mangeant tout et n’importe quoi tant que c’était sucré… j’ai le ventre retourné à la fin de la deuxième boucle mais pas de temps à perdre, les fameuses barrières horaires n’attendent pas. Alors, un passage furtif aux toilettes, quelques sandwichs jambon-beurre et c’est parti pour la boucle 3, un sacré morceau en vue.

Cette dernière boucle a été modifiée à cause de la météo, la spéciale Jurassic a dû être annulée pour mon plus grand plaisir… elle était terrifiante même sur le sec. Mais pour compenser, pas de répit, l’organisation nous a choisi une spéciale mythique : les crêtes XXL, je me lance donc à vue dans cette spéciale bien technique et le second souffle arrive enfin, je me sens lucide, frais dans les relances et je retrouve enfin du rythme. Vraiment content de mon run, je sens que j’ai repris des forces et je veux tout faire pour remonter dans le top 3. Ensuite, les runs s’enchaînent avec le même rythme et la même devise : interdiction de monter la selle dans les relances. Je roule à la limite dans les 5 spéciales de la boucle mais sans frayeur et surtout un plaisir vraiment immense.

epic enduro 2025
epic enduro 2025

Et puis pour finir en beauté, arrive la cerise sur le gâteau, la spé 14 : Les pylônes, autre spéciale mythique commençant par une montée trialisante puis une relance technique pour enchaîner
sur un enchaînement infernal d’épingles difficiles à rouler même en rythme reco mais l’état de flow prend le dessus, j’essaye de rouler propre et surtout sans prendre en compte la crampe dans mon triceps droit et m’y voilà en bas, après près de 15h passées sur le vélo.

Au final, mes efforts dans la dernière boucle ont payé puisque je gagne les 3 dernières spéciales et me classe 2e avec 1h 03min58 sec de chrono derrière le magistral Glenn MacArthur qui a survolé la course en gagnant la moitié des spéciales sur la journée.

Résultats complets > epicenduro.com

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Bref, une belle journée de vélo avec les copains !

Maël

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