👀 Entre pilotes blessés ou en sursis, cycles d’entraînement dans la pente, annonces matos et petits secrets de suivi du matos, les paddocks bruissent d’infos qui font la différence avant la première DH Coupe du Monde sur ces pentes italiennes. 🛠️⚡ On vous embarque dans les coulisses pour capter les petits détails du moment, qui font la différence…
🏥 L’état de forme des pilotes blessés… et ceux qui reviennent
La liste des absents pour La Thuile est longue, et pour certains, elle pourrait s’étirer encore plusieurs semaines. Myriam Nicole reste incertaine après sa commotion cérébrale de Léogang : ses antécédents laissent penser qu’un retour n’est pas à attendre avant la seconde moitié de saison. Dans le même registre, Eleonora Farina a renoncé à prendre le départ ce samedi. Anna Newkirk est elle aussi forfait : opérée après s’être fracturé un métacarpe en se coinçant dans un filet à Val di Sole, l’Américaine en a pour 4 à 6 semaines de convalescence avec une broche dans la main. Même situation pour Gloria Scarsy, en phase de récupération après avoir terminé la course italienne précédente avec un ligament de cheville rompu. Janna Hasting, elle, fait une pause avec la compétition. Elle ne s’est toujours pas remise de sa chute de Loudenvielle et comme le rythme est effréné en ce début de saison 2025… Autre victime d’une chute spectaculaire, Finn Iles n’est pas sur les rangs pour La Thuile. Bode Burke et Ollie Davis doivent quant à eux composer avec une grave commotion et un scaphoïde cassé – un os toujours aussi “énervant” pour la guérison – alors que Jacob Jewitt soigne son 2pqule et son omoplate.
Dans le sens inverse, certains commencent à pointer le bout du casque. Austin Dooley, qui avait subi une lourde fracture du bassin en mars (deux plaques, dix vis), marche le track walk de La Thuile avec prudence mais confiance, estimant que cette piste sera surtout “éprouvante pour les bras et les jambes”. Si tout se passe bien, il se dit “presque parfait” pour être à 100% dès la prochaine manche. Même dynamique pour Bernard Kerr, qui revient doucement après s’être fracturé les deux mains en mai juste avant Bielsko-Biala : il a repris le vélo, a enchaîné quelques runs d’entraînement, et observe encore une certaine prudence avant de se lancer à fond.
Et puis il y a Amaury Pierron, le cas le plus important du moment. Victime d’un high-side impressionnant à Val di Sole qui l’a éjecté de quatre mètres de haut avant de s’écraser lourdement, le Français s’était fracturé la clavicule et a été opéré le mardi suivant, il y a donc 10 jours à peine. Une plaque lui a été posée, et contre toute attente, il confie se sentir “pas si mal”, mieux qu’il ne l’imaginait. Vu sur le track walk, il évalue la piste avec envie mais sans décision arrêtée : son retour dépendra d’un choix au jour le jour avec son équipe. Un choix d’autant plus délicat que la piste est qualifiée d’“incroyable” mais “folle” par le principal intéressé. Un retour rapide qui n’est pas sans rappeler celui de Camille Balanche lors des Mondiaux des Gets 2022, très peu de temps après la même opération. La Suissesse nous confiait alors que le problème n’était pas le risque de chute mais la douleur à surmonter, la zone restant particulièrement douloureuse si peu de temps après l’opération…
🔄 Entre Val di Sole et La Thuile : famille pour certains, pente pour d’autres
À une semaine d’intervalle entre Val di Sole et La Thuile, chacun a géré sa récupération et ses sensations à sa manière. Troy Brosnan a choisi de rentrer en Australie pour souffler et passer du temps en famille. De retour en Europe mardi, il était présent dès le lendemain pour les reconnaissances à pied, l’esprit visiblement rechargé.
Pour beaucoup d’autres, direction Champéry ! Une évidence : avec les Championnats du Monde programmés en septembre sur la mythique piste suisse, l’occasion était trop belle de s’y remettre en conditions réelles. On parle ici d’un tracé qui a marqué l’histoire – souvenez-vous du “Champéry 2007”, de la pente qui a fait peur à tout le monde – et qui reste une référence pour travailler dans le raide – une nécessité pour qui ambitionne de revêtir le maillot arc-en-ciel cette année. Ronan Dunne et Jackson Goldstone ont notamment été aperçus dans le coin, profitant de la verticalité suisse pour affiner leurs réglages et prendre des repères. Entre Val di Sole et La Thuile, deux tracés déjà connus pour leur dénivelé engagé, le passage par Champéry semble somme toute logique et compose un beau cycle de travail dans la pente dans l’enchaînement entre Val di Sole et La Thuile…
🛠️ Dans les paddocks, ça bouge aussi côté matos
À La Thuile, les discussions ne tournent pas qu’autour de la piste : il y a aussi du neuf à observer sur les stands. OChain, l’étoile active qui réduit les effets de kick-back et d’anti-squat, vient tout juste de passer dans le giron du groupe SRAM. L’annonce a été soigneusement mise en scène via une parodie de tabloïd : un clin d’œil qui ne masque pas l’importance de cette pièce, devenue omniprésente en Coupe du Monde de DH ces dernières saisons.
Autre sujet plus discret mais révélateur : les ressorts hélicoïdaux. On le sait peu, mais ces pièces s’usent, perdent en constance et souffrent parfois de variations en production. Résultat : certains utilisent des machines de test pour vérifier précisément la raideur des ressorts fournis à leurs pilotes… et s’assurent qu’elle reste stable dans le temps. Il se murmure même qu’un remplacement toutes les deux ou trois courses est parfois nécessaire pour garder une suspension constante dans sa prestation… C’est dire le niveau de sollicitation parfois appliqué en piste par les meilleurs mondiaux…

Enfin, dans la partie Enduro (EDR) du paddock, une nouvelle version de la RockShox ZEB fait parler d’elle. Au menu : un té retravaillé avec quelques interstices et protubérances à préciser, un jambage aux formes revues avec une arche plus creusée, et des filetages suggérant une fixation plus saine pour le garde-boue – histoire d’éliminer le bruit de rebond agaçant rencontré jusqu’ici, l’actuel étant seulement fixé par le haut sur l’arceau, et rebondissant facilement et bruyamment. Côté étrier de frein, des modifications apparaissent aussi, sans qu’on en connaisse encore la nature exacte. La fourche semble en tout cas avoir entamé une cure d’amaigrissement et/ou de raideur… à suivre !
🏆 Qui pour dompter La Thuile ? Les favoris du week-end
Avec sa pente extrême, son terrain naturel et ses multiples zones en évolution, la piste de La Thuile semble taillée pour un certain type de pilote : précis, capable de composer avec le grip qui change et doté d’un gros mental.
Chez les Hommes Élites, Jackson Goldstone est naturellement au centre des conversations. Déjà auteur de trois victoires consécutives cette saison, le Canadien paraît intouchable en ce moment. Léger et vif, il change de direction avec une aisance qui devrait l’aider sur ce tracé raide et technique. Surtout, il s’est entraîné à Champéry et se dit “comme à la maison” sur ce type de pente. Confiance maximale. Derrière lui, Loris Vergier fait figure d’outsider à prendre très au sérieux. Ambassadeur de La Thuile, il connaît déjà bien la piste pour y avoir roulé officiellement en octobre et participé aux dernières retouches avant Val di Sole. Un avantage certain, qu’il partage avec Loïc Bruni, lui aussi impliqué dans les ajustements du tracé et qui voit dans La Thuile un subtil mélange “à la Val di Sole, Loudenvielle et Leogang” : un cocktail qui pourrait convenir à son style précis et à son sens de l’anticipation au freinage.
Attention aussi à Ronan Dunne, qui a brillé sur une autre piste inédite en Pologne l’an dernier. Lui aussi a peaufiné ses réglages à Champéry, une préparation qui pourrait payer. Et que dire des enduristes Richie Rude et Martin Maes ? À défaut de connaître la piste, ils connaissent La Thuile pour y avoir couru en Enduro. Sans connaître chaque ligne, ils comprennent déjà les subtilités du terrain… un atout non négligeable ?!
Chez les Femmes Élites, Gracey Hemstreet attire tous les regards. “Elle a quelque chose de spécial en ce moment”, confie Jackson Goldstone. Son aisance dans les zones raides et techniques fait d’elle une prétendante crédible. Mais la concurrence s’annonce féroce : Marine Cabirou, en mode attaque totale depuis sa démonstration à Val di Sole, doit se sentire à l’aise sur ce type de profil et semble de plus en plus en phase avec son vélo. Derrière, Tahnée Seagrave et Jess Blewitt montent en puissance, chacune trouvant le bon réglage et la sérénité qui leur a un temps manqué en début de saison. Enfin, Monica Hrastnik, portée par son podium à Val di Sole et un regain de confiance, pourrait bien surprendre à nouveau sur une piste qu’elle décrit comme “ayant absolument tout”.