Joyeux Noël
Endurotribe vous présente aujourd’hui en avant-première le film intégral et un portfolio bonus d’AnnaPureBike / 5416 m, l’aventure de 8 copains vététistes autour des Annapurnas…
Portfolio et commentaires du réalisateur
Texte/photos/vidéo : Antoine Bussier
Hey, moi c’est Antoine, le vidéaste qui a suivi les 7 vététistes faire le tour des Annapurnas en Himalaya. Voici un petit portfolio des meilleurs moments du film, avec quelques commentaires.
Fin 2012 j’embarque dans l’aventure « Népal » avec les amis, pour filmer l’aspect haute montagne à VTT, l’objectif étant pour moi de montrer au grand public que le VTT n’est pas fait pour la moyenne montagne/plaine, et que le côté altitude et sommets existe bel et bien.
Du côté du matos, grosso-modo, c’est deux boitier photo Canon, 4 objectifs, travelling, trépied, cartes mémoires, PC portable et disque-dur de sauvegarde.
Le déroulement du film n’a pas été simple, il fallait choisir chaque jour, l’équipement que l’on allait transporter à vélo, celui que j’allais utiliser pour filmer, et celui qu’on laissait aux porteurs (sherpas). Tu regrettes forcément à un moment, à te dire : « Ah, j’aurais bien utilisé mon travelling à cet endroit-là ! » mais je crois qu’à pouvoir utiliser trop de matériel on a trop tendance à se reposer dessus, et les plus beaux reportages sont ceux qui sont les plus spontanés. Mon idée de départ était de faire un film ludique, avec des images propres et léchées. Les problèmes que j’expose ci-dessous ont chamboulé le déroulement du film.
Dans les problèmes rencontrés lors du séjour, j’ai notamment cassé le trépied dans la roue d’une Tuktuk (taxi local) le 2ème jour ! La carte mère du boitier photo/vidéo principal a grillée quelques jours avant la fin, et il faut savoir que le disque dur de sauvegarde qui était plus rempli que prévu, et qui a donc accueilli certaines données qui n’étaient pas sauvegardées ailleurs, a crashé dans l’avion au retour… Nickel.
Mon père (pointure en informatique) et une société (qui ne mérite pas vraiment que l’on cite son nom vu la facture et la réactivité) ont récupérés 255 Go de données sur 320 Go, soit 20% manquants. Je me suis mis à imaginer mon film coupé de 20%, et ça fait franchement peur ! Le petit de magasin de VTT de Kathmandu, les ambiances au col à 5416 m et la présentation des sherpas sont par exemple passés à la trappe.
Explication de certains choix. Choix personnels, les explications sont bien-sûr ouvertes à discutions dans les commentaires !
- 16/9 et non pas cinémascope (bandes noires en haut et en bas, « comme dans les films ») : 16/9 car l’image est plus aérée, plus complète. Le cinémascope me donne l’impression d’une mode ces derniers temps, comme si chaque vidéaste devenait professionnel en passant par ce format…
- Traitement de l’image quasi absent : Même si j’ai passé pas mal de temps sur la colorimétrie, l’idée est de transmettre au maximum l’ambiance sur place. 90% du temps sur la colorimétrie a été passé sur les caméras embarquées qui nécessitent une retouche pour que le plan soit de la même couleur que le précédent et le suivant.
- Format de 32 min : Pourquoi pas un 26 min ou 52 min (format documentaire classique TV) car la durée idéale est celle qui n’est pas imposée par la publicité, mais celle qui permet au spectateur de ne pas s’ennuyer (voir même de se distraire !)
Si je dois faire un bilan rapide de cette aventure, je ne suis pas sûr que je repartirai avec la caméra, je peux même affirmer que je ne repartirai pas avec elle. La contrainte sur place et les (presque) 500 heures de : sauvetage des données/traitement/teasers/montage/post-production/diffusion ne sont pas à la hauteur de mes attentes, sans parler des partenaires qui ne tiennent pas leurs engagements (oui, on nous a fait 2 fois le coup.) Partir plus léger, sans objectif et contraintes est certes moins motivant et « couillu » mais tellement moins stressant et permet d’apprécier 2 ou 3 fois plus les moments passés sur place. Je ne regrette rien, l’aventure a été incroyable, et concrétiser un tel projet, même s’il n’est pas comme je l’espérais, reste valorisant.
AnnaPureBike / 5416m en quelques chiffres : 1 col, 5 crampes, 8 pilotes, 9 vomitos, 10 jours de vélo, 1 vélo en 26 pouces et 6 vélos en 29 pouces, 498 eurosde réparations CANON (carte mère), 880 eurosde récupérations de données sur disque-dur crashé, 2800 euros d’investissement matériel, 1000 souvenirs, 1001 rencontres, 5416 m d’altitude, 10 000 m de dénivelé…
Pour finir, je suis carrément obligé de remercier les 4 piliers majeurs de cette aventure, à savoir les partenaires, qui ont directement ou indirectement financé ce projet, les participants, qui m’ont supporté mon matériel et moi, ma femme Alice pour sa patience, et les sherpas pour leur gentillesse et leur professionnalisme.
J’espère que le film vous a plus, et que ça soit le cas ou pas, j’attends votre honnêteté dans les commentaires, pour progresser et échanger autour de ce long projet.
A vos commentaires !