Enduro World Series 2019, Les Orres – Que le spectacle commence !

Et c’est reparti ! le week-end passé, le gratin mondial était sur les pentes des Dolomites, dans le Nord-Est de l’Italie. Depuis, la petite troupe a migré plus à l’Ouest, direction l’autre extrémité de l’arc Alpin : Les Orres !

Si la station est bien connue des frenchies, c’est qu’elle a déjà plusieurs fois accueilli la Coupe de France Enduro Series par le passé. Cette fois, place à l’échelon supérieur, la crème de la crème… Alors, que réserve la station des Alpes du Sud pour ce grand rendez-vous ?! Voyons plutôt ! 

 


Temps de lecture estimé : 6 minutes – Photos : Enduro World Series


 

 

 

Sur les hauteurs de Serre-Ponçon…

Pour ceux qui ne situeraient pas encore exactement Les Orres, il s’agit d’une des stations majeurs du département des Hautes-Alpes, à quelques kilomètres de Gap, en face d’Embrun, à la naissance du Lac de Serre-Ponçon.

En matière de VTT, il s’agit du Bike Park le plus réputé, animé et fréquenté du bassin provençal. D’Avignon à Marseille, on y vient régulièrement user des plaquettes et de la gomme. L’endroit est notamment apprécié pour le bon ratio entre aménagement et aspect naturel des traces.

Une troisième remontée y a été inaugurée l’hiver dernier et dans tous les cas, l’endroit est fidèle à l’idée que l’on peut se faire d’un spot Alpin : des sommets au dessus de 2000m d’altitude où règnent les cailloux et les pâtures, avant de plonger sous les sapins et les mélèzes…

 

 

Et jusqu’au lac !

Voilà pour le décor ! Place au programme du week-end : après un début de saison plutôt compact – une seule course de deux jours sur quatre épreuves – place à un plat de résistance intéressant ! Aux Orres, la course se déroule sur deux jours…

Pour les Enduro World Series, c’est l’occasion de mettre les roues en dehors du bike Park. Oui, pour l’élite mondiale, la course va loin, très loin même ! Le premier jour, direction le secteur plus pédestre et sauvage qui se situe derrière les dernières remontées mécaniques, avant de descendre…

Jusqu’au lac, et même, de poser les roues sur une spéciale sur le versant d’en face, plein Sud et donc, pleine poussière ! L’hiver, bien souvent, c’est déjà là que les locaux viennent chercher du sec ou, à minima, fuir la neige pour pouvoir rouler !

Une compétition majoritairement à base de remontée mécanique et de gros dénivelés ?! C’est le second jour que les meilleurs mondiaux y auront droit ! Le dimanche, place à 4 spéciales qui reprennent les grands classiques des Orres et explorent le nouveau pan de montagne accessible depuis cette année.

À regarder le format de la course et forcer un peu sur les échelles pour bien faire ressortir les nuances, on saisit ainsi bien la différence de nature entre : un premier jour naturel, à la pédale, et un second, en mode station ! Surtout, on saisit qu’il faut couvrir un premier jour à la pédale tandis que le second va devenir de plus en plus technique et usant…

 

 

Les points clés…

Voilà pour le programme ! Sur quoi peut donc se jouer la course ?! Que faut-il suivre avec attention ?! Plusieurs éléments de contexte sont à prendre en compte pour bien tout comprendre…

[toggler title= »La spéciale reine » ]

À voir le format de la course, le titre de spéciale reine était en concurrence entre deux runs : les spéciales 2 et 5. Toutes deux font plus de cinq kilomètres et mille mètre de dénivelé. Aux Orres ce week-end, c’est la première qui l’emporte ! 

Il faudra donc être bien réveillé, et tout de suite dans le coup pour empocher les points bonus de la spéciale reine… Alors, quelle importance va-t-elle jouer ? Les leaders vont-ils la mettre à profit ou plutôt laisser des miettes aux seconds couteaux compte tenu de sa position dans la course ?! 

 

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[toggler title= »Les reconnaissances » ]

Pour cette épreuve, les pilotes ont eu diverses occasions d’arpenter les environs. Dès mardi, pour un shakedown les autorisants à rouler dans la station, et se faire à l’endroit, dans l’esprit de ce qui se fait en sport automobile, WRC notamment.

Puis, place aux reconnaissances à pied mercredi… Avant les reconnaissances officielles, à vélo, ces jeudi et vendredi. Règle importante : un seul run par spéciale, et dans l’ordre de la course, s’il vous plait.

Avec 8 spéciales réparties sur deux jours, nul doute que les méninges et les GoPro vont chauffer pour ne rien oublier. Aux Orres, une courbe grasse qui referme, une racine ou un cailloux saillant ont vite fait de rappeler à l’ordre !

 

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[toggler title= »La météo » ]

C’est en lien avec l’épisode de canicule que la France a connu la semaine dernière : des orages s’abattent régulièrement en fin de journée sur la station des Orres ces jours-ci. La poche d’air frais qui redescend la France se heurte à l’air chaud qui lui, campe sur le quart Sud-Est.

À la limite entre les deux, Les Orres et les sommets des Alpes du Sud bourgeonnent volontiers… Et si le lendemain, le ciel bleu et le soleil radieux sont de retour, le terrain, lui se régal à conserver l’humidité tombée du ciel. Dans les pâtures et sous les arbres, par endroit, ça peut clairement glisser !

Par chance, les prévisions sont bonnes pour ce week-end : grand beau samedi, ça se couvre légèrement dimanche. Mais gare au phénomènes locaux dont le fond de vallée des Orres a parfois le secret…

 

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[toggler title= »Nicolaï vs Hill » ]

On a eu l’occasion de tirer les choses au clair après l’actualité chargée de la semaine passée : sportivement, le championnat Enduro World Series 2019 a désormais toutes les chances de se jouer entre Florian Nicolaï et Sam Hill, séparés de 220 points au classement général.

Lequel peut tirer son épingle du jeu ?! Difficile à dire, tant les deux ont des arguments pour prétendre à bien performer aux Orres. Florian Nicolaï ?! Sa légendaire régularité, sur une course de deux jours. Sam Hill ?! Sa vitesse naturelle et son relâchement qui lui permettent de rouler vite, longtemps… Plus que jamais un atout ici !

 

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[toggler title= »Les frenchies… » ]

Souvenons nous l’an passé, et les années précédentes : Il y a eu, en tout, quatre épreuves depuis 2015 sur les pentes de la station. L’occasion pour une partie du plateau de s’être déjà accoutumé aux lieux.

On pense notamment à Kevin Miquel et Dimitri Tordo, vainqueurs ici par le passé, et Adrien Dailly, qui forme la tête de l’armada en forme du moment. Mais aussi à toute une ribambelle de frenchies qui sont habitués aux lieux. C’est le jeu ! Vont-ils naturellement peupler plus encore la fiche des temps que la semaine passée en Italie ?! 

 

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[toggler title= »Chez les féminines » ]

Même logique, et plus encore, chez les filles. On l’a vu, Isabeau Courdurier n’a pas encore le titre en poche, mais est relativement à l’abri. C’est derrière que le spectacle risque bien de faire rage !

D’une part, les habituées du circuit se livrent une sacrée bataille et s’échangent les places d’honneur à chaque course… Noga Korem, Morgan Charre et Andreane Lanthier Nadeau sont toutes trois susceptibles de monter sur la boite…

D’autre part, le contingent des françaises au départ est clairement là pour s’y mesurer : Chloe Gallean, Estelle Charles, Laura Charles, Julie Duvert, Mélanie Pugin, Morgane Such… Et même Morgane Jonnier, tout juste remise de ses blessures. Bref : une belle délégation au départ !

 

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[toggler title= »Thomas Lapeyrie Out ! » ]

Côté Français, outre Damien Oton toujours en convalescence, c’est Thomas Lapeyrie qui ne devrait pas prendre le départ de la course. En cause : une chute aux reconnaissances, dans la seconde spéciale du week-end, et un genou ouvert, mais fort heureusement pas cassé. Ça ne devrait être l’affaire que de quelques jours…

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La suite ?!

On se quitte sur quelques images venues du front : de la glisse, de la chute, de l’engagement… Un seul passage en reconnaissance, faut savoir ou mettre les roues, et ne pas se laisser embarquer… C’est ça aussi, les Orres, l’Enduro, et un niveau mondial à tenir ! Nous, on se retrouve samedi soir, pour les premiers résultats, et les premières tendances du week-end… À très vite !