On l’a dit en intro de la Red Bull Rampage 2024, l’évènement Freeride de l’année a l’habitude de se tenir dans le désert de l’Utah, aux portes du parc national de Zion. Et ce, depuis ses débuts en 2001. C’est donc un peu à une procession que les meilleures freeriders de la planète se livrent chaque année. Pour autant ce n’est pas toujours, précisément, le même spot qui accueille la compétition. L’organisation et ses partenaires locaux font tourner les lieux mis à profit. En réalité, l’endroit compte plusieurs versants et au fil des 17 éditions qui ont déjà eu lieu la Red Bull Rampage en a exploré plusieurs. Logiquement donc, se pose la question de savoir sur lequel a lieu l’édition 2024…

Le spot des éditions 2018/19
Cette année, la Red Bull Rampage retourne sur le même spot que lors des éditions 2018/19. De nombreux riders de cette année-là retrouvent donc certains des sacs de sable qu’ils avaient laissés dans la montagne. Ce lieu, cependant, présente un défi bien différent. Il est plus technique et « sketchy » que les années passées, avec des rochers disséminés çà et là, ainsi que des buissons qui rendent le parcours moins scénique que les autres sites de la Rampage.
En revisitant les runs de 2018 et 2019, il devient clair que c’est souvent la qualité des tricks qui a fait la différence auprès des juges, ici. Les riders devront donc puiser dans leur créativité et leur audace pour impressionner leur monde cette année, d’autant qu’à première vue, il y a moins d’opportunité de créer des lignes totalement nouvelles…
Si on prend en exemple le run de Brendan Fairclough, il incarne un peu la combinaison de créativité et de technicité que les riders devront adopter cette année. C’est sur ce même spot qu’il a marqué les esprits en sautant un canyon pour la première fois, réalisant un backflip assez osé quand on voit la largeur de l’appel, et de la réception. Il a également roulé sur le rocher jaune emblématique de ce spot, une ligne qui rappelle certains des meilleurs shoots des vidéos mythiques tournées dans ce désert…





En fait, il manque aussi quelque chose de notable sur ce spot : il ne dispose pas d’un point de départ vertigineux comme ceux que nous avons pu voir ces dernières années. En effet, le départ se situe plutôt dans la cambrousse, entouré de buissons et de rochers, sur le flanc d’une montagne, loin des précipices vertigineux des autres emplacements. Ça ne veut pas dire pour autant que l’endroit soit sans intérêt. Bien au contraire, il est différent, et amène donc chacun à se remettre en question, ou à revisiter ce qu’il a déjà produit ici. Et puis, la véritable singularité de ce lieu réside dans sa pente. Bien que cela ne soit pas immédiatement apparent sur les images, les pilotes s’accordent à dire qu’il s’agit du spot le plus pentu de tous.



Pour ceux qui se posent la question, la compétition féminine dispose de son propre versant. Et comme c’est la toute première édition, ce versant est vierge de toute compétition – du moins féminine – offrant aux participantes une véritable feuille blanche. Cette année, les filles partent donc avec un terrain complètement inédit, ce qui promet d’être particulièrement intéressant. Hâte de voir comment elles exploitent cette montagne et ce qu’elles proposent pour en tirer parti.
Côté météo…
Enfin, cette édition s’annonce comme l’une des plus chaudes jamais enregistrées dans ce désert, avec des températures plus élevées que par le passé. Cela complique le travail de shape et rend les journées encore plus éprouvantes pour les riders. Certes, depuis quelque temps, l’eau à disposition pour former les appels et les réceptions aide chacun à manucurer sa trace, mais ça ne fait pas tout… Et surtout, la chaleur peut influencer le fameux vent, considéré comme l’ennemi numéro un de la Rampage. Si les températures restent constantes, cela favorise une masse d’air stable, essentielle pour la sécurité des performances. En revanche, si la tendance venait à changer, cela pourrait engendrer des mouvements et des courants d’air perturbateurs, rendant la compétition encore plus imprévisible. Pour l’heure, les prévisions sont favorables. Les conditions semblent être les mêmes jusqu’à samedi et le vent, s’il se lève un petit peu en fin de journée, devrait rester raisonnable, notamment aux horaires des finales, qui se déroulent plutôt en matinée.