EWS 2016 de Corral – De l’autre côté de la rubalise, avec Nico Filippi (MàJ)

Cette saison, Endurotribe met les petits plats dans les grands pour vous offrir une couverture « compétition » originale et innovante (et ce n’est pas fini). Après vous avoir détaillé les parcours qui attendent les coureurs à Corral puis fraîchement livré notre analyse des forces en présence aux avants-postes de l’Enduro mondial, c’est maintenant au tour du coach Nicolas Filippi d’inaugurer sa toute nouvelle chronique « De l’autre côté de la rubalise » !

Après un dernier tour de piste la saison passée entre les rubalises de la Coupe de France, Nicolas Filippi a finalement tiré sa révérence après une carrière émérite, du XCO à l’Enduro. C’est désormais de l’autre côté de la rubalise qu’on le retrouve, comme coach à temps plein via sa structure Perf’Optimal. Bryan Regnier, Yoann Barelli, Sébastien Claquin sont parmi les athlètes à lui confier leur préparation.

Dans « De l’autre côté de la rubalise », Nico Filippi nous livre avec son œil aiguisé de coach/ancien pilote, ses impressions sur ce qui se trame à Corral

Article mis à jour samedi 26/03 à 8h40

 

 

 

Vue sur Corral

Corral, nous voilà

Pour cette nouvelle saison d’Enduro World Series 2016, Bryan Regnier (YT Industries), que je coache depuis 2015, a souhaité que je l’accompagne sur toutes les manches EWS. Un atout majeur pour lui que d’avoir son coach personnel sur ces compétitions. Sur place, je retrouve également Sébastien Claquin (Rocky Mountain Urge) et mon frère Yoann Barelli (Giant Factory) que j’entraîne également.

Nous voilà donc parti de Marseille vendredi 18 en fin de journée pour un long, long voyage (3 avions et plus de 24h de voyage) vers le sud du Chili, pour rejoindre Valdivia dans la région des Fleuves. Nous atterrissons à Valdivia samedi en fin d’après midi dans un aéroport de « campagne ».

Ce qui frappe d’entrée de jeu,  c’est le sourire qu’affiche tous les Chiliens ! Ça met à l’aise et on s’y sent bien. Après avoir pris nos quartiers dans un appart hôtel sympa et agréable à Valdivia, on passe une assez bonne nuit pour récupérer du petit jet lag, de 4h seulement, avec la France.

 

 

Dimanche 20 – Premières recos à pied

Dimanche matin, réveil assez tôt malgré tout, petit-déjeuner, et on part rejoindre mon frère Yoann à l’embarcadère pour prendre le ferry afin de rejoindre Corral, le site de la course, et commencer les premières reconnaissances à pied. Le système de ferry m’inquiète un peu, car il n’y a pour le moment qu’un seul bateau qui peut prendre 20 voitures maxi toutes les 2 heures… J’imagine déjà le pire ce week-end avec 450 pilotes !

Après 20 minutes de ferry, nous arrivons à Corral, un petit village de pécheur.
Nous partons avec Yo et Josh (Carlson, du team Giant Factory) pour les recos à pied, et leur mécano se charge de nous laisser en haut des spéciales et nous récupère en bas avec un 4×4. A noter que sans 4×4, il n’est presque pas possible de circuler ici…

Pour commencer nous partons vers la spéciale n°2 que nous allons remonter car moins traumatisant musculairement. L’arrivée de la SP2 se fait au bord de l’Océan Pacifique, magnifique !

L’arrivée de cette spéciale est très engagée et pentue ! Le terrain est très sec et on a quelque peu l’impression d’être dans l’Estérel… On continue à remonter la piste, chacun à sa technique pour la reco à pied, Bryan mémorise beaucoup et prend quelques photos des points-clés, Yo note tout à la manière d’un pilote de rallye automobile. A chacun sa méthode. Après cette première partie très raide et assez étroite, nous arrivons dans un genre forêt primaire, assez sombre, avec de grands virages pas facile à ouvrir… Nous continuons à monter et nous retrouvons une portion très rapide où il faudra pas mal pédaler mais ça passera très vite en course ! Sur le haut de la spéciale, on est dans les eucalyptus, le terrain est toujours très sec et le tracé rapide avec, de ci de là, de gros blocs de pierre.

La SP2 se termine et le mécano Giant nous attend avec le Pick-up pour nous emmener vers le sommet de la SP3. Sur cette spéciale peu pentue, nous retrouvons une nouveauté du règlement 2016, avec une portion neutralisée au milieu de la spéciale car en faux-plat montant sur un grand chemin, sur plus de 2 minutes. Une bonne chose aux yeux de la plupart des pilotes. Cela n’empêche pas malheureusement que la première partie de la spéciale soit très large et rapide, sans grand intérêt… Passée la dite zone neutralisée, on retrouve un petit single, qui roule très vite et qui tabasse pas mal ! Puis le final est plus pentu, sinueux et assez spectaculaire, un beau finish pour le Jour 1.

Première journée de recos à pieds terminée, on retourne sur Valdivia. En fin de journée on fait un petit tour de vélo dans le centre pour visiter un peu la ville. L’ambiance y est vraiment cool, on s’y sent bien et il fait bon vivre.

 

Lundi 21

Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil réparatrice, nous repartons pour une 2ème journée de recos à pied avec 3 spéciales au menu et 5 heures de marche ! Nous attaquons par la SP1 que nous remontons. La partie basse de la spéciale n’est pas encore tracé… Mais la première impression de Bryan et Yo est: « c’est de la DH et ça va super vite ! » avec de grands sourires sur leur visage ! En arrivant au sommet de la spéciale, on se rend compte qu’il y a nettement moins de pente et que ça pédale pas mal mais c’est assez fun à rouler quand même. De manière générale, c’est très très rapide, avec de bons pièges et assez long puisque 3km pour 500m de D-. Pour une SP1, il va falloir être bien bien réveillé !

Direction ensuite la SP5, qui arrive elle aussi au bord de l’Océan. Cette spéciale part dans les pins et on a clairement l’impression d’être dans le Sud de la France. Le haut est assez sinueux avec de grandes courbes dans les arbres, pas vraiment piégeuses mais avec de bonnes trajectoires. En sortant des pins, on arrive sur une section très rapide et rectiligne (qui devait être neutralisé mais finalement non…). La 2ème partie de la spéciale est très pentue, avec des virages plus ou moins serrés, mais la plupart du temps en dévers, beaucoup d’épingles assez compliquées, certainement la spéciale la plus technique.

Nous finissons la journée sur la SP6, la dernière de cette première EWS, demain mardi, il ne nous restera que la SP4 à reconnaître. Le début de la SP6 est à nouveau très rapide, sur un chemin assez large avant de plonger à droite sur un sentier bien défoncé et technique, ça ne sera pas facile de garder de la vitesse ici… La fin de la spéciale n’est pas encore tracée mais ça sera à coup sûr très rapide avec de gros appuis ! La journée se termine, retour à Valdivia par le ferry, repas et dodo !

 

Mardi 22

Mardi matin, plus qu’une spéciale à marcher, on est content car la fatigue est là. La SP4 est sûrement la plus atypique, car le sentier est un chemin de débardage, créé au fil du temps par le passage d’un tronc tracté par 2 bœufs! Nous avons même pu assister à la scène ! Dire que chez nous, c’est fait par des machines qui consomment des dizaines de litres de carburant à l’heure et qui détruisent tout sur leur passage… revenons à notre SP4… c’est encore et toujours très rapide ! La petite différence c’est que sur le bas c’est de la glaise plus ou moins humide et que ça glisse déjà pas mal… heureusement qu’il n’y a pas de pluie de prévue d’ici ce week-end !!!

Voilà enfin les recos à pieds terminées. On va pouvoir faire un peu de vélo cette après midi de l’autre côté de Corral, car le vélo y est interdit avant les reconnaissances officielles jeudi. En fin d’après-midi donc, petit tour de VTT avec Thomas Lapeyrie, Isabeau Courdurier et Fabien Cousinier sur des chemins dénichés sur Strava (il n’y a pas grand chose…), mais ça fait du bien de rouler un peu car les 3 jours de recos à pied pèsent un peu dans les jambes !

 

Mercredi 23

Mercredi, repos complet au programme. Petites courses pour le week-end qui se présente, petite sieste, préparation des affaires et des vélos et retrait des plaques en fin de journée.

 

Jeudi 24 – Début des recos à vélo

Jeudi matin, on y est ! Les recos officielles commencent. Pour ce premier jour de recos, nous allons reconnaître les SP 1, 2 et 3 et devons faire l’intégralité de la boucle « à la pédale » soit 53km et 1700m de D+.

Dès notre montée à bord du ferry, on sent que l’ambiance générale à changer. Même si c’est encore assez détendu, les pilotes sont déjà concentrés et dans leur bulle pour ce premier jour de reconnaissance à vélo. Etant donné qu’un seul passage n’est autorisé, il faut être hyper concentré et attentif afin de pouvoir apprendre rapidement l’ensemble du tracé et tous ses pièges. Ces reconnaissances sont aussi très importantes pour trouver le bon rythme.

A 10h00, nous voilà partis dans la longue liaison de 1h30 vers la SP1. La montée est assez difficile mais se passe bien. Il important de monter tranquillement et de s’économiser, car les pilotes vont avaler plus de 200km et 6000m de D+ en 4 jours. A noter qu’il fait ici, environ 23 à 25°C et que l’on se déshydrate très rapidement.

Nous arrivons donc au départ de la SP1, en compagnie de Rude, Graves, Barnes, Clementz, Oton et d’autres pilotes du Top 20. C’est drôle, mais on peut largement ressentir une légère « tension » entre les pilotes. Tout le monde s’observe, « tu y vas, tu y vas pas ? », on sent que c’est la première compétition internationale de la saison et qu’il y a une part d’inconnue au niveau de l’état de forme de chacun… En tout cas, je peux constater que tous les top pilotes sont très affûtés et prêts à en découdre, ça promet une belle course ! On peut aussi voir que tout le monde à sa caméra fixée sur le casque et que le visionnage des caméras embarquées sera obligatoire pour bien apprendre les spéciales. Pour les reconnaissances, j’ai pu bénéficier d’une plaque « staff » et je peux donc partir derrière Bryan, équipé moi aussi d’une caméra pour voir d’un autre angle la spéciale ainsi que les trajectoires prises par Bryan.

Cette SP1 se confirme être très rapide et pas facile à mémoriser… il y a quelques pièges… Bryan les repasse une fois avec la bonne ligne et on avance. Il me fait une forte impression et je ne reste pas longtemps derrière lui avant qu’il ne me distance ! Sur la partie basse de la spéciale on arrive sur un passage très large où beaucoup de pilotes sont hésitant sur la ligne à prendre… On retrouve Yo, et il nous sort une ligne inattendue très sûr et rapide, grosse impression ! Malgré mon bon sentiment sur Bryan, il me dit en bas qu’il n’a pas de supers sensations et qu’il est un peu crispé. Sûrement dû au fait qu’on a très peu roulé depuis qu’on est arrivé et que les recos à pied pèsent un peu dans les jambes…

La montée vers SP2 est en partie la même que la SP1, elle est longue et la piste difficile. Nous attaquons la SP2, le haut a pas mal de flow et c’est assez fun à rouler, le pédalage se passe facilement comme prévu et le final sur l’Océan est vraiment magique ! Vraiment une très très belle spéciale ! Bryan retrouve un peu des sensations, et son pilotage s’adapte au terrain.

Déjà plus de 3h de roulage, 2 litres d’eau sont passés et la fatigue commence à se faire sentir ! Il fait vraiment chaud sur cette dernière liaison et le casque intégral fait un peu cocotte minute, difficile cette chaleur quand on sort de l’hiver ! Heureusement que la liaison vers la SP3 n’est pas très longue… C’est parti pour la dernière spéciale du Jour 1. Plein gaz, au sprint pendant un peu plus d’une minute en taillant de grandes courbes sans quasiment jamais toucher les freins ! On arrive sur la zone neutralisée, on récupère tout en roulant, et on repart ! La deuxième partie se fait sur un single avec un peu de flow, puis ça tape pas mal, les arbres passent prêts, pas le droit à l’erreur ! Arrive le mur final avec 2 épingles assez difficiles et un enchaînement pas évident de virages, compression et saut. Bryan s’y reprendra à plusieurs reprises pour faire un passage parfait et terminer la journée sur de très bonnes sensations.

Cette première journée de recos se termine, maintenant retour à Valdivia et place à la récupération avec une bonne douche, une séance d’étirements, le visionnage de caméras embarquées, un bon repas et une bonne nuit de sommeil !

Rendez-vous demain pour le deuxième jour de reconnaissance !

 

Vendredi – Dernier jour de recos

La première journée fut bien difficile et les organismes ont déjà bien souffert. Bryan n’a pas eu de bonnes sensations, en revanche Yo et Séb se sont très bien sentis. Je leur ai dit et répété de bien gérer leur effort et que l’hydratation avant, pendant et après serait primordiale pour ces 4 jours de ride (2 jours de recos + 2 jours de course) très intenses.

A l’aube de ce 2ème jour de recos, le ciel est dégagé et il n’y a plus de vent. Cela promet une journée chaude, qui va mettre à rude épreuve les pilotes. Comme d’habitude depuis maintenant 6 jours, nous nous rendons sur le site via un petit bateau de tourisme. Sur place, Bryan fait changer sa tige de selle chez Sram pour la nouvelle Reverb en 170mm. Lui qui a de grandes jambes est ravi ! 5 minutes plus tard nous sommes prêt à partir.

Dès les premiers coups de pédales je le sens bien, bien mieux qu’hier, avec la banane ! Le bonhomme se débride, prend ses marques et son pilotage s’aiguise. Après une petite heure de montée, nous rejoignons le départ de la SP4, 1ère spéciale du Jour 2. L’ambiance est plus détendue aujourd’hui, les pilotes discutent un peu plus entre eux. Mais quand vient l’heure du départ de la reco de la spéciale, les visages se referment et la concentration de chacun est palpable. Nous attaquons cette spéciale 4 par une petite portion roulante puis nous rentrons dans un single serpentant dans une magnifique forêt d’eucalyptus. C’est très « flowy » et plaisant à rouler. Puis nous sortons sur une piste large avec de grandes courbes qui passent à pleine vitesse. Arrive ensuite un nouveau single étroit et rectiligne dans une forêt épaisse, ça roule très vite. Nous tombons plus loin dans le large chemin creusé au fil du temps par le tronc tracté par les bœufs.

Toujours beaucoup de vitesse avec de très très belles cassures qui font sauter loin avec la vitesse, de beaux appuis dans le goulet et beaucoup de grosses pierres. Sur ce type de terrain la moindre erreur se paye cash, car vous repartez sans vitesse sur un chemin pas très pentu où il est somme toute difficile de pédaler! La fin de la spéciale est toujours en forêt avec de grandes virages et quelques cassures. Je note en passant que les organisateurs ont fait un travail titanesque car cette fin de spéciale était par moment totalement impraticable. A l’arrivée de la spéciale, tous les pilotes ont le « smile » et se sont tous régalés. Une des meilleures spéciales jusqu’à présent.

Retour vers le paddock pour s’alimenter un peu et faire le plein en eau, puis nous repartons vers la SP5. Il fait de plus en plus chaud, nous buvons beaucoup et nous nous accordons même de petites pauses à l’ombre pour refroidir un peu. Bryan se sent très bien aujourd’hui, et je suis persuadé qu’il va aller de mieux en mieux.

Après les recos à pieds, la SP5 était sur le papier une des plus techniques avec plusieurs dizaines d’épingles dans le dernier mur. Il va donc falloir être bien tonique sur ses appuis et bien lire les trajectoires. La SP5 part dans les pins dans un premier temps avec de grandes courbes qui s’enchaînent les unes après les autres. Puis arrive une partie avec du flow, un régal à rouler… avant de débouler sur un pédalage de 50 secondes où les pilotes puissants vont pouvoir lâcher les chevaux ! Juste avant d’arriver sur le schuss final et les fameuses épingles. Et bien étonnamment, ça passe très bien. Evidemment quand on sait faire des « nose » et bien placer son corps et son vélo ça passe encore mieux ! D’ailleurs, Flo Nicolaï a fait une démonstration de son talent avec un passage ultrasonique dans une enfilade d’épingles, du grand Nicolaï. Bryan le sait, ce n’est pas sa tasse de thé les épingles. Mais après avoir refait 3 petits passages, il passe propre et ne perd pas tant de temps que ça par rapport aux spécialistes de l’exercice.

Au bas de cette spéciale, on peut voir que beaucoup de top pilotes ont une petite mine… les « french » épingles ? La fatigue et la chaleur surtout ! La dernière liaison n’est pas vraiment une partie de plaisir, de la route au début puis une longue piste un peu en « montagne russe » en plein soleil ! Mon compteur indique 27 -28°C et le revêtement gris accentue l’effet de chaleur. Pour ceux qui sortent à peine de l’hiver, c’est difficile ! Cette liaison est interminable et très usante.

Nous voilà enfin au départ de la SP6, dernière spéciale de cette EWS. Il y a beaucoup de top pilotes qui attendent de partir, je décide donc de partir avant Bryan pour aller dans le premier secteur technique pour les voir passer et sonder un peu comment chacun roule. Le début de la spéciale est très rapide avec beaucoup de pierres, de trous, il n’y a rien de technique, mais ça va très très vite et il faut bien placer ses roues au risque d’en faire les frais ! Je me place dans cette fameuse partie et les top pilotes arrivent. Le premier est Jared Graves, il arrive pleine balle suivi comme son ombre par Kurtis Keene, mais fait une erreur de ligne et sort. Richie Rude arrive doucement, roue arrière crevé. Kodi Kelly passe vite et assez propre. Yo passe très propre, exactement là où il avait décidé. Flo Nicolaï qui était juste derrière rate le ligne et s’y reprendra.

Josh Carlson et Bryan passent vite et propre eux aussi. Mais c’est Iago Garay qui fait un passage supersonique en tirant des bunny up et des doubles partout ! Pas sûr que ça se passe comme ça dimanche après 50km de course et un début de spéciale très physique… La fin de spéciale est à nouveau rapide, c’est fun et plaisant à rouler avec de bons pics d’adrénaline dès qu’on lâche les freins. C’est quand même piégeux et on a vite fait de se sortir.

Voilà les reconnaissances terminées, il est l’heure de reprendre le bateau, et on peut voir aisément que les visages sont déjà fatigués avant même la course ! Pour Bryan, Yo et Séb, et les autres… Il est maintenant de récupérer et de se reconditionner pour samedi, 1er jour des EWS 2016 !

Nico – perfoptimal.fr

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