La tournée océanienne des Enduro World Series 2019 touche maintenant à sa fin ! Tous les pilotes sont rentrés chez eux, ou sont encore entassés dans les avions pour la plupart, coincés entre le siège de devant, couché au max, et les pieds du voisin de derrière sur l’accoudoir, le repas d’il y a 3h encore sur les genoux et le nez collé à l’écran tactile…
Finalement, les leaders de Rotorua restent maîtres de leurs navires respectifs. Martin Maes et Isabeau Courdurier entament cette saison sur les chapeaux de roues. Mais qu’en est-il au général ? En est-il de même pour le trophée des spéciales ?
D’ailleurs, seront-ils capables de maintenir ce rythme infernal toute la saison ? Iront-ils jusqu’au Trophée des Nations sur cette même lancée ? Voyons voir ce que l’analyse des dernières feuilles de résultats peut nous apporter…
Temps de lecture estimé : 7 minutes – Photos : Enduro World Series
Au sommaire de cet article :
In extremis… ou pas !
Il a tout raflé la semaine dernière à Rotorua, Martin Maes a bien failli rempiler cette semaine à Derby ! Il remporte les 3 premières spéciales, dont la spéciale reine, avant que la concurrence ne fasse parler la poudre.
Kévin Miquel, Jesse Melamed et Sam Hill mettent fin au supplice en remportant respectivement les SP4, 5 et 6. Mais, de justesse seulement ! Effectivement, alors que Martin remporte ses spéciales avec toujours quelques secondes d’avance, les nouveaux prétendants au trophée des spéciales, l’emportent, eux, in extremis… Juste quelques dixièmes d’avance sur la troupe !
Donc quand Martin gagne, il le fait avec de l’avance. Comme quand il domine, il le fait largement… sur tous les tableaux !
Des miettes…
Le Belge concède ainsi 3 petites spéciales à la populace des Enduro World Series. Quand on sait qu’il a déjà empoché 8 victoires de spéciales, il laisse ses concurrents picorer ses miettes. Trois spéciales à 3, ça ne fait qu’un point chacun ! Sera-t-il plus généreux à l’avenir ? Ou toujours aussi glouton ?
Puis, dans ces 8 spéciales gagnées, il s’adjuge aussi, par deux fois, la spéciale reine et engrange, par la même occasion, les 40 points supplémentaires qui vont avec ! Oui, Obélix a faim et soif, au point d’en oublier sa choppe et d’utiliser ses shoes en guide de contenant…
Il prend donc le large au général, l’inclinaison plus prononcée de sa courbe le confirme, ainsi que l’écart qu’elle a déjà avec les courbes de ses concurrents directs. Beaucoup plus rapprochées les unes des autres.
Florian Nicolaï et Keegan Wright forment le duo de poursuivants les plus menaçants. Quoique, le mot est peut-être fort… Puisque, si le frenchy s’impose à la prochaine manche, Martin n’a besoin que d’un Top 15 pour marquer 290 points et pour garder les avant-postes !
En seulement deux étapes, c’est dire le matelas sacrément confortable qu’il s’ait déjà construit. Le bougre voyage en classe affaire ! Là où les fauteuils sont moelleux et surclassent facilement les chaises de jardin en plastique du fond de la bétaillère…
Patience, encore…
Si, cette année, le Trophée des Nations avait eu lieu à Derby, avec plus de 33% du Top 15, les Kiwis en seraient sortis largement vainqueurs ! Cette performance révèle toute la consistance de notre précédente remarque suite à Rotorua…
En ce début de saison, l’hémisphère Sud est en forme, encore plus en terre connue. Sept pilotes du Top 15 y vivent ! Mais c’est dommage… Cette année, le Trophée des Nations, c’est à Finale Ligure, dans 6 mois en plus… J’en connais qui doivent bien se frotter les mains… #nordistes
Alors bon ! Soit il faudra lâcher un peu de mou et concéder quelques points, soit il va falloir serrer les dents pour garder une telle forme toute la saison. Bon courage 😉 Mais qu’en sera-t-il aussi sur d’autres terrains ? Tout n’est peut-être pas question de timing… juste d’habitude, de feeling !?
Au passage, c’est aussi de cette manière que s’affirment les leaders : ils sont bons longtemps, dès le début, sur tous les terrains, toutes les distances, tous les formats, et ce, quelque soit la concurrence…
Chez les filles
C’est d’ailleurs chez les filles que cette remarque prend tout son sens. D’une part, Isabeau Courdurier résiste une nouvelle fois, s’impose, empoche la spéciale reine, et au même titre que son homologue masculin, prend le large au général !
D’autre part, c’est la venue de Jill Kintner qui met en exergue tout le potentiel des champions. Exemplaire et victorieuse dans différentes disciplines – DH, Pumptrack, 4X et BMX aux JO – depuis plus de 15 ans, l’Américaine s’aligne pour la première fois sur une EWS. Et elle s’adjuge tout de même deux spéciales devant l’actuelle reine. Chapeau bas ! Mais poursuivra-t-elle sur sa lancée ? Etait-ce juste un coup d’essai ? Ou une possible reconversion !?
Reste que, derrière, Morgane Charre subit ses déboires du week-end au général et cède sa seconde place à Noga Korem. Avec Rebecca Baraona, elles forment le trio de poursuivantes. Si une des trois s’adjugeait la prochaine manche, Isabeau n’aurait qu’à se satisfaire d’un Top 10 pour maintenir son rang. Elle est, elle aussi, en quelque sorte à l’abri ! Une sécurité toujours bienvenue quand on sait comment les saisons sont longues et parfois difficiles à gérer sur la durée. Stay strong !
Leader déchu ou déçu ?
Sans Cécile Ravanel sur les listes de départ. Il ne reste qu’un seul leader de 2018 ! Le leader incontesté l’an passé, Sam Hill, n’est pas revenu en première ligne comme on aurait pu s’y attendre après une semaine malade et sa moins bonne performance en Nouvelle-Zélande… Alors définitivement déchu du trône ? Ou simplement déçu ?
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L’Australien livre ses sentiments… Chose très rare, voir inexistante jusqu’à maintenant ! Il s’avoue particulièrement bouleversé par ses dernières performances mais ne lâche pas le morceau pour autant. Il compte bien regoûter au champagne – peut-être pas dans les shoes de Martin d’ailleurs – et corriger le tir dès la prochaine manche !
Et quand on sait la détermination du bonhomme et la dangerosité de ses retours dans les conditions difficiles… on ne peut que languir dans 5 semaines, avec le retour des Enduro World Series sur le devant de la scène !
A quoi s’attendre !?
C’est d’ailleurs pour la suite que des questions se posent ! Dans cinq semaines, direction l’île de Madère, une destination déjà connue des EWS en 2017. En effet, ça reste une île mais le contexte y sera bien différent. Comment ça !?
La course s’y déroulera non plus sur une seule et unique journée mais bien sur deux gros jours de course. Et, en plus, avec des spéciales souvent plus longues et plus pentues que ce qu’a pu nous proposer l’Océanie jusque là ! Qu’en sera-t-il alors dans ce nouveau contexte ? Ces circonstances différentes bouleverseront-elles l’ordre établi ?
Martin et Isabeau continueront-ils à boire le champagne dans leurs shoes ? Préserveront-ils leur avance ? La creuseront-ils encore plus ? D’ici là, tous à vos roues, pneus et air shaft histoire de se caler sur la nouvelle tendance rapide du moment : 29″ devant, 27,5″ derrière. Business, party or both… 😉