CDM DH // Loudenvielle 2025 – Ce qui se trame en piste… et à côté !

Deuxième manche de la saison de Descente, troisième pour l’Enduro, Loudenvielle remet les crampons dans la pentece week-end. Et alors quel, les discussions vont bon train dans les paddocks. Piste sèche comme jamais, balisage qui interroge, stratégie chrono, matos aperçu à la dérobée, détails réglementaires… Bref, ça s’active dans tous les sens, et forcément, ça fait parler. On a traîné nos semelles sur le track walk, tendu l’oreille en zone team, et pris la température (au propre comme au figuré) pour faire le point. Voilà ce qui se trame.

Ce qui se dit de la piste ?!

Loudenvielle affiche son visage le plus sec et le plus rapide depuis l’arrivée de la Coupe du Monde ici. Le soleil cogne, le sol est sec, poussiéreux, et les pilotes reconnaissent une piste différente de celle de 2023, marquée par des conditions humides, imprévisibles, presque chaotiques. Aujourd’hui, on parle de grip sec, de vitesse… et de gestion fine du freinage. La piste a évolué sur plusieurs points. Quelques virages ont été retravaillés et certaines sections resserrées pour casser un peu la vitesse en prévision des conditions sèches du week-end. Le haut reste rapide, lisse et ouvert, tandis que le bas devient brutal, raide, très direct, avec des zones en aveugle, de gros sauts et des compressions où les freins risquent de chauffer très vite. Le contraste est saisissant, et la lecture du terrain sera essentielle. Le mot d’ordre : vitesse. Les premiers retours parlent d’une piste qui “va à fond”, avec des sections où la limite pourrait être repoussée trop loin. On évoque déjà un gain potentiel de 15 secondes par rapport aux temps réalisés l’an dernier sur terrain mouillé. Mais avec une telle vitesse, les appuis risquent de céder, la poussière va s’inviter partout, et les ornières devraient rapidement se former. La piste “trop propre” du track walk pourrait devenir un champ de mines d’ici les finales.

Sous quels angles voir la course ?

Deuxième étape de la saison oblige, la manche de Coupe du Monde de Loudenvielle peut forcément compter sur ce qui s’est passé lors de l’ouverture – il y a quinze jours à Bielsko-Biala – pour donner quelques axes de lecture de la compétition. À commencer forcément par ce que la compétition a établi comme hiérarchie : est-ce que les pilotes en réussite à Bielsko vont doubler la mise ? Tahnee Seagrave et Loic Bruni pour la passe de deux ?! Une telle performance marquerait forcément les esprits en ce début d’exercice 2025. À moins que ceux qui ont paru en forme, mais n’ont pu cocnrétiser se reprennent ?! Dans ce cas de figure, le cas le plus évident semble se tourner vers Benoit Coulanges – dans les temps avant de dérailler à Bielsko – et qui l’avait emporté l’an passé à Loudenvielle ! Deux raisons de garder un œil sur le pilote du Scott DH Factory… Néanmoins, il y a un autre axe sous lequel aborder la compétition à Loudenvielle. Plus encore qu’à Bielsko – peut-être – la piste du week-end comporte une section « plate » – la partie haute de la piste – qui défavorise les petits gabarits. L’observation a été criante l’an passé en analysant les temps des petits gabarits comme Jackson Goldstone par exemple… Petits gabarits qui sont alors plus à l’aise ensuite, quand la piste plonge plus clairement dans la pente. Deux profils de run se distinguent donc : ceux qui capitaliseront sur le haut pour profiter de l’avantage ensuite, et ceux qui devront prendre leur mal en patience d’abord, avant de tout lâcher ensuite… Dans les deux cas, des runes à adapter aux conditions de piste « particulières » cette année.

🚩 Balisage : petit flou artistique

Si vous avez suivi les réseaux sociaux, il y a débat sur le balisage de la piste et les fameux piquets verts depuis la manche de Bielsko-Biala. En l’absence de rubalise qui définit la continuité d’un piquet à l’autre, certaines sections peuvent prêter à confusion. Et c’est encore le cas ici, à Loudenvielle. Par moments, des pads à l’intérieur et des piquets juste à l’extérieur soulèvent la question : doit-on passer entre les deux, sauter l’un, ou juste l’effleurer ? Rien n’est clairement défini. Les piquets “du milieu”, censés délimiter les lignes A et B, n’ont ni couleur ni position normalisée. Une règle officieuse parle de trois piquets pour une ligne B officielle… mais elle est ni écrite, ni appliquée partout. Tant que le bon sens l’emporte, tout va bien. Mais à ce niveau, la moindre imprécision peut avoir de lourdes conséquences. Et à force de laisser place à l’interprétation, les limites risquent de se flouter… voire de se discuter après coup.

Petit point chronométrage…

L’image a circulé il y a peu sur les forums et réseaux sociaux : Ryan Glichrist contournant de la roue avant la baguette du portique de départ pour retarder le moment où le chronomètre se déclenche… Pourrait-on voir cette pratique se généraliser alors que chaque dixième compte désormais pour la gagne ? Renseignement pris auprès du service de chronométrage de la Coupe du Monde, deux éléments servent à mesurer l’horaire de départ précis d’un pilote : cette bande, et la cellule du transporteur placée quelques mètres plus loin. C’est la baguette qui fait office d’élément principal de mesure. Néanmoins le recoupement avec la cellule de transpondeur permet d’identifier les anomalies, et le cas échéant, établir une moyenne pondérée qui sert alors à établir la méthode de mesure retenue. Le tout, en présence d’un opérateur du chronomètre, et d’un commissaire UCI qui veille au bon déroulement de la procédure de départ. En Coupe du Monde donc, une telle attitude si elle apparaissait devrait amener à déclencher le dispositif qui doit compenser une telle anomalie. La boucle est bouclée ?!

Le point sur les tenues…

Avec la réforme de la Coupe du Monde, certaines consignes techniques peuvent prêter à confusion. Exemple : les équipes UCI doivent déposer une tenue officielle à l’UCI – c’est règlement qui le dit. Pour autant, il n’est pas obligé que tous les pilotes portent cette tenue en permanence. Ils restent libre de choisir leurs couleurs et motifs, sauf les athlètes promu en équipe officielle en provenance de l’équipe de réserve. Eux doivent porter la tenue officielle…

Mais en parallèle, Warner Bros. incite les teams à garder une couleur dominante toute la saison, pour l’habillage TV et les visuels studio. Ce n’est pas une obligation réglementaire pour tous, mais plutôt une recommandation pour renforcer l’identité visuelle à l’écran… et éviter que les images tournées en studio et sur fond vert en début de saison, ne soient caduques trop rapidement. Bref, on pourrait continuer à voir des kits spécifiques tourner assez régulièrement, mais peut-être tendre vers une régularité des graphismes vu en finale, le moment du live venu…

10, le chiffre du moment…

S’ils ont été bannis en Enduro – pour éviter de se retrouver perdu en bord de piste, un peu partout dans la montagne – les tiroff sont toujours autorisés à l’usage en Coupe du Monde de Descente. On a d’ailleurs vu leur usage être partie prenante des débats lors de l’ouverture de la saison, sous des trombes d’eau, à Bielsko-Biala. Si la météo tient bon, ils ne devraient pas servir à Loudenvielle… À moins que l’orage ne fasse céder le beau temps qui s’est installé dans la vallée et déverse des trombes d’eau sur la piste. Au quel cas, on verrait alors à nouveau les pilotes actionner leurs dispositifs en piste pour tenter de mieux y voir. Certains avancent à ce sujet le nombre assez conséquent de 10 tiroffs utilisés en Finale à Bielsko-Biala ! L’histoire ne dit pas si plusieurs sont venus d’un coup ou non… 

🔧 Matos : vu sous un autre angle…

Loudenvielle, c’est aussi et enfin, l’occasion de fouiner dans les paddocks. Notamment de porter un regard neuf sur ce qui a pourtant déjà circulé et été mis en évidence jusqu’ici. Notamment parce que passé l’effet d’annonce, un coup d’œil averti mais aussi différent permet de mettre d’autres détails d’un même chose, en évidence... On se quitte donc sur ce panel de choses vues sous un autre angle, à Loudenvielle.