Le Team Hexatri à la conquête des rochers
Une bien belle semaine passée en Croatie le long des cotes de la mer Adriatique… Retour sur une grosse semaine de compétition en Croatie pour notre binôme du Team Hexatri, composé de moi-même et Théo Dupras. Dans le nord de la mer Adriatique, nous avons participé à la 4Islands, une course à étapes UCI de cinq jours comprenant un prologue et quatre étapes. Cette course avait une symbolique particulière puisqu’il s’agissait de la toute première que nous avions disputée ensemble avec Théo l’an passé, et c’est elle qui a vu naître le projet du binôme Hexatri.
L’année dernière, cette course avait été une révélation pour Théo qui, à l’époque, était focalisé sur le XTERRA et s’entraînait encore sur les trois disciplines qui le composent. Il avait malgré tout réalisé une très belle performance, ce qui nous avait permis de terminer à la 5ème place du classement général à l’issue des cinq jours de course. Nos ambitions pour cette édition 2025 de la 4Islands étaient donc de confirmer le bon fonctionnement du binôme lors des deux dernières courses de ce début de saison, mais aussi d’aller chercher encore mieux au général.
Texte : Pierre Billaud
(Re)lire les comptes rendus du Team Hexatri sur FullAttack > https://fullattack.cc/sujet/team-hexatri/
4Islands 2025
Arrivés dès le dimanche en Croatie, nous avons eu deux jours pour repérer quelques étapes avant le début des festivités, le mardi après-midi, avec le prologue. Le terrain de jeu est toujours aussi agressif, jonché de cailloux, et le parcours n’est pas forcément très technique. Mais il faut être constamment vigilant et attentif à bien poser ses roues où il faut pour ne pas risquer d’aller à la faute ou de déchirer un pneu, voire plus…
Malheureusement, le mardi, la météo est peu clémente et cela nous empêche de prendre le ferry pour nous rendre sur la petite île d’Unije afin de disputer le prologue. Les organisateurs sont donc dans l’obligation de mettre en place un circuit de repli de 14 km pour 160 m de dénivelé seulement. Un circuit très rythmé, composé de nombreuses relances, et rendu à certains endroits très glissants à cause des fortes pluies de la matinée.
Un prologue court, intense et mouvementé
Nous nous élançons tambour battant vers 12 h 30 pour environ 30 minutes d’effort : un exercice court, mais ô combien intense. Seulement, après un bon départ, la situation se complique pour nous. À mi-course, je subis un problème mécanique, et malgré deux arrêts pour tout remettre en ordre, il m’est impossible de réparer ce petit souci. Nous parvenons tout de même à rallier la ligne d’arrivée, mais avec trois minutes de retard, loin de nos espérances. Mais comme on dit dans ce genre d’épreuve, on a utilisé notre joker. Désormais, à nous d’être propres sur les quatre étapes à venir.
Se remettre en course !
Mercredi, première étape, mais plutôt courte avec seulement 40 km pour 850 m de D+. Nous partons en fond de grille et une partie en monotrace arrive très rapidement après les premières minutes de course. Pas le choix, on doit se faire mal pour remonter immédiatement aux avant-postes et ne pas laisser la tête nous échapper. Après une petite heure d’effort, nous arrivons au pied de la première difficulté, dans les roues du groupe de contre composé de deux équipes qui se disputent la deuxième place. L’équipe du Buff Megamo Team, elle, est seule en tête.
Les kilomètres filent et arrive une descente jonchée de grosses pavasses dans laquelle nous sommes très prudents. Mais malheureusement, cela nous fait perdre le contact. Nous voici seuls sur un circuit relativement roulant. Et même si nous collaborons sur le plat pour tenter de revenir sur nos concurrents, nous nous faisons au final rattraper par un groupe de trois équipes dans les derniers kilomètres. Pas vaincus pour autant, nous essayons de nous entraider au maximum pour perdre le minimum de temps. À l’arrivée, nous parvenons d’ailleurs à bien tirer notre épingle du jeu en remportant le sprint, ce qui nous permet de terminer 4ème et de remonter à la 7ème place au classement général.
Concentration et application étaient de mise !
Jeudi, nous enchaînons avec la première grosse étape de 70 km pour 1 800 m de dénivelé positif, dans des conditions difficiles puisque le vent s’est levé et envoie de grosses rafales par moments. Heureusement pour nous, nous avons pu reconnaitre cette étape au préalable. D’autant plus que cela s’est révélé très utile, notamment pour adopter la bonne stratégie face au vent qui souffle de face toute la première moitié de la course.
Grâce à une meilleure position sur la grille de départ, nous arrivons plus facilement à prendre les bonnes roues et nous inclure dans la première difficulté du jour, dans un groupe avec trois autres équipes (Buff Megamo Team, Metallurgica Veneta, KTM Spada et Klimatiza Orbea). Mais logiquement, sur le plat, alors que nous sommes énormément exposés au vent, personne ne veut se dévoiler. Évidemment, d’autres équipes nous rattrapent et viennent épaissir le groupe de tête.
Ce scénario se répète à plusieurs reprises et il faut rester vigilant pour être prêt à réagir à tout moment si l’une des équipes favorites se met à accélérer soudainement. Ça n’a pas manqué, quelques kilomètres passent et d’un coup, l’une d’entre elles part devant et le groupe explose complètement au pied de l’ultime ascension du jour. Juste derrière les leaders, nous nous retrouvons à trois équipes à la poursuite des deux pilotes, qui n’ont qu’une poignée de secondes d’avance. Le bras de fer s’engage alors dans la dernière montée pour imprimer le rythme le plus élevé possible et tenter de décrocher les équipes les unes après les autres. À ce petit jeu, nous sommes cette fois-ci les plus forts et nous sommes maintenant seuls sur les talons du Team Buff Megamo. Nous les avons à vue sur certaines portions du circuit, alors que nous ne possédons également qu’une poignée de secondes d’avance sur les Klimatiza Orbea.
Nous entamons donc l’ultime descente prudemment afin de ne pas risquer de tout perdre et d’assurer cette belle 2ème place, ainsi que notre premier podium UCI pour notre binôme Hexatri. Une belle opération qui nous permet de grimper à la 3ème place du général, à moins d’une minute de la deuxième avec encore deux étapes à terminer.
À nous de confirmer notre état de forme !
Vendredi, nous avons le droit à une étape un peu plus roulante avec 64 km et 1 300 m de dénivelé. Dès le départ, nous nous efforçons de nous placer idéalement avant de nous lancer à l’assaut de la première difficulté. Cela nous permet d’intégrer le groupe de tête qui comprend cinq équipes (Metallurgica Veneta, Buff Megamo Team, KTM Spada x2 et Klimatiza Orbea).
Le rythme est très soutenu dans les montées, mais plus aléatoire dans les parties de transition, car personne ne souhaite se dévoiler de peur d’être contré. La mi-course est passée, et c’est dans le money time que la victoire se joue. Dans l’une des dernières ascensions, le rythme s’accélère fortement. Derrière, dans la descente qui suit, une cassure se forme juste devant nous et nous voyons trois équipes (Buff Megamo Team, Metallurigica Veneta et KTM Spada) prendre quelques longueurs d’avance. Face à ça, nous essayons d’organiser la chasse, mais en vain.
Avec Théo, nous parvenons cependant à distancer une des deux équipes dans l’ultime ascension, mais les Klimatiza Orbea sont toujours sur le porte-bagages et nous devons donc jouer la 4ème place au sprint. Chose faite, cela nous permet au passage de reprendre une poignée de secondes à la deuxième équipe du général.
Tout restait encore possible au classement général !
Le samedi, nous faisons face à la dernière étape composée de 71 km pour 1 500 m de D+ avec une grosse difficulté d’entrée. Tout reste encore possible au CG, avec seulement 30 secondes de retard sur l’une des deux équipes KTM Spada, qui se trouve juste devant nous au général. La stratégie est donc simple : se focaliser sur cette équipe en prenant les bonnes roues dans la première difficulté afin de les distancer le plus rapidement possible. Le dernier coup de sifflet retentit sur la ligne de départ et le plan se déroule parfaitement sur les premiers kilomètres. Nous sommes actuellement en 4ème position dans la première ascension, juste derrière les deux équipes de KTM Spada et celle du Buff Megamo Team.
Cependant, la stratégie d’alliance discutable que mettent en place les deux équipes KTM va jouer en notre défaveur. L’une des deux équipes de chez KTM, celle bien entendu qui ne joue plus le général, se laisse décrocher petit à petit et nous rend le dépassement impossible. La tête de course composée des leaders et des deuxièmes du général s’échappe. Derrière, c’est donc avec les Kilimatiza Orbea que nous collaborons pour tenter de reprendre les premiers, tout en subissant les quelques gestes antisportifs de la deuxième équipe de chez KTM. Et pour ne rien arranger, Théo comprend à mi-course que sa cale de chaussure automatique se desserre petit à petit. Dommage pour nous, car les KTM, deuxièmes du général, commençaient à plier physiquement.
Tout à coup, Théo perd logiquement sa cale, rendant l’utilisation de sa pédale automatique impossible et retardant notre progression. Nous voyons les trois équipes avec lesquelles nous étions se détacher. Dans le but de rallier l’arrivée le plus rapidement possible, nous essayons de garder notre sang-froid alors qu’il reste tout de même 15 km à parcourir. Heureusement, la fin du parcours est plus roulante et Théo peut tout de même pédaler à un rythme soutenu afin de limiter la casse et franchir la ligne d’arrivée en 6ème position, deux minutes derrière la tête de course. Lla deuxième place au général s’envole, mais nous gardons quand même notre place sur le podium en sécurisant une belle 3ème place à l’issue de ces cinq jours de course. Qui l’aurait cru à l’issue du premier jour ?
Un bilan plus que positif !
Un résultat au-delà de nos espérances, avec une entente parfaite au sein du binôme et surtout un état de forme plus que satisfaisant pour nous deux. Place maintenant à un peu de repos avant d’aborder le deuxième gros bloc de la saison qui nous placera sur des courses individuelles, avec comme point d’orgue le Championnat de France de VTT Marathon début juillet sur la MB RACE.
Un grand merci à l’ensemble de nos partenaires et à toutes les personnes qui rendent tout cela possible. On se dit à très vite pour le prochain récit !
