Dopage EWS – Selon Chris Ball, une enquête de l’AFLD est en cours…

Par voie de presse, Chris Ball – Directeur des Enduro World Series – a répondu à la rumeur de cas de dopage au plus haut niveau, et dévoilé publiquement l’existence d’une enquête de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD). Endurotribe fait le point…

 


Temps de lecture estimé : 5 minutes – Illustrations : AFLD


 

Les propos de Chris Ball

Ce lundi 12 novembre 2018 en fin de soirée heure française, Chris Ball, Directeur des Enduro World Series, s’est exprimé auprès de nos confrères Nord-Américains de Vital MTB pour évoquer les prémices d’une possible affaire de dopage. Voici la traduction la plus fidèle de ses propos…

« Nous sommes au courant d’une enquête en cours de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage [AFLD] mais nous n’avons pas encore reçu de notification formelle du processus. Jusqu’à ce que cette enquête soit terminée et que nous soyons informés du résultat, nous ne sommes pas en mesure de commenter. Nous respectons le processus officiel en place et basons toute action ultérieure sur le résultat de ce processus, et non sur des rumeurs ou des spéculations. Si les coureurs en question enfreignent les règles, des sanctions appropriées seront appliquées par l’Enduro World Series aux côtés de toute mesure prise par l’AFLD. »

 

 

Ce que l’on sait…

L’Agence Française de Lutte contre le Dopage officie sur le territoire français. C’est donc à l’occasion d’une manche française des Enduro World Series que les contrôles qui font l’objet d’investigation ont été menés.

Il s’avère que des représentants de l’agence étaient présents à Olargues, lors de la manche Enduro World Series de cette année 2018, au mois de mai dernier. Un lieu connu de l’agence puisqu’elle était déjà venue effectuer des contrôles, de manière inopinée, lors d’une précédente édition de l’Epic Enduro.

L’agence serait cette fois-ci venue à la demande de l’organisation. Une quinzaine de pilotes aurait été contrôlée à cette occasion. La liste précise n’est pas connue et les méthodes de l’AFLD n’offrent pas de certitude à ce sujet. Il en est ainsi dans le Code Mondial Anti-Dopage : l’agence a toute latitude pour déterminer qui doit se plier au contrôle.

 

 

Ce que dit le Code Mondial Antidopage ?

Une lecture attentive du Code Mondial Antidopage nous renseigne de manière précise sur le déroulement de ce type d’enquête. On y lit notamment qu’à l’issue des prélèvements, l’AFLD obtient deux échantillons, les fameux A et B dont on entend trop souvent parler.

Le Code Mondial Antidopage indique ensuite que l’échantillon A est analysé en premier. Les résultats sont alors déclarés normaux ou anormaux. Le second cas ne suffit pas à déclarer un athlète positif, et sanctionner.

Toujours selon le Code Mondial Antidopage, en cas de résultats anormaux, l’agence de contrôle doit en informer l’athlète et la fédération internationale de sa pratique sportive. Les autres instances informées dépendent ensuite des règlements propres à chaque fédération internationales.

Ici, un résultat anormal inciterait l’AFLD à informer l’UCI. Même si les EWS ne sont pas officiellement reconnues, il s’agissait d’une épreuve cycliste, l’UCI est l’instance internationale officielle. Habituellement, elle saisit ensuite la fédération nationale de l’athlète (ou des athlètes…) concerné(s).

 

 

Où en est l’enquête ?!

Il est donc pour l’heure difficile de dire où en est l’enquête. Notamment de par la situation particulière des EWS, pas encore totalement reconnues de manière officielle par l’UCI. Légalement, rien n’oblige l’AFLD et/ou l’UCI à notifier officiellement les EWS. Les EWS indiquent ne pas avoir été notifiées, mais alors : L’AFLD a-t-elle trouvé des résultats anormaux ? A-t-elle donc informé l’UCI ? Quels sont les rapports UCI/EWS ? L’UCI et/ou l’AFLD notifierait-elle les EWS en cas de résultats anormaux ? 

Tout juste peut-on présumer que pour l’intérêt du sport qu’elles développent, les EWS se seraient empressées d’indiquer qu’aucune suite n’avait été donnée à ces contrôles si une communication en ce sens leur était parvenue. Implicitement, en reconnaissant l’existence d’une enquête sans chercher à minimiser sa portée, elles participent à l’idée que l’enquête ne soit pas restée au stade préliminaire.

Dans ce cas, le Code Mondial Antidopage indique que le second échantillon doit être analysé pour confirmer ou non les premiers résultats. L’athlète a le droit d’être présent à l’ouverture des scellés et/ou demander à être représenté. S’en suivent différentes délibérations et recours avant que l’AFLD ne statue et publie les délibérations. Avant ça, tous les parties concernés sont tenus à la discrétion et au silence, afin de préserver la présomption d’innocence et respecter les intérêts de l’athlète.

En connaissant ce processus d’enquête et en s’y référant, Chris Ball rejette à longtemps l’issue de cette affaire. En moyenne, les résultats rendus publics par l’AFLD et les fédérations compétentes prennent plus d’un an à être rendus publics. D’ici là, tout propos serait effectivement pures spéculation et rumeurs…

 

 

Notre position ?!

Il va donc de soit qu’on entende les rumeurs et ayons entrepris d’enquêter pour suivre cette affaire au sein de la rédaction. Il s’agit néanmoins de respecter la présomption d’innocence et l’intégrité de quiconque serait mis à mal par la rumeur.

Il arrive parfois, comme ce fût le cas lors de la dernière affaire du Salbutamol, que la confidentialité de l’enquête soit rompue. Mais dans ce cas, les journalistes disposaient d’informations recoupées et de documents confidentiels sur lesquels s’appuyer. Ce qui n’est pas le cas au moment d’écrire ces lignes.

« Présomption d’innocence, déontologie & enjeux »

Nous restons néanmoins attentifs à tout nouveau développement permettant de poursuivre nos investigations et jouer notre rôle comme il se doit. Nous concluons pour l’heure en rappelant que les enjeux sont importants à différents niveaux.

Selon les règles des Enduro World Series, un athlète reconnu coupable de dopage pourrait être banni à vie de la compétition. Compte tenu des enjeux et de la petite dimension du business, de sérieux doutes planeraient sur le soutien de ses partenaires. Enfin, n’oublions pas que la réputation de la série est en jeu, et possiblement son avenir, si l’affaire était gérée de manière indélicate…

 

[Mise à jour du 26/11/18 > les suites de l’enquêtes sont désormais à lire sur Endurotribe au lien suivant : https://fullattack.cc/2018/11/dopage-ews-richie-rude-jared-graves-reconnaissent-faire-lobjet-dune-procedure/]

Rédac'Chef Adjoint
  1. Malheureusement je ne suis pas surpris que ce genre d’affaire sorte, j’espère juste que si c’est confirmé les organisateurs feront le nécessaire pour que ça dissuade d’autres qui en auront l’idée.
    Impatient de connaître la suite.

  2. Il faut aussi espérer que tout le monde jouera le jeu, autant athlètes qu’organisations (EWS, AMA, AFLD, etc.), pour éviter quelconques fuites ou rumeurs trop évidentes pour que les enquêtes puissent aller au bout sans que les athlètes concernés par le dopage puissent s’en sortir en plaidant un vice de procédure 😉

  3. c’est marrant de voir le parallèle avec le cyclisme sur route, ou on jette en pâture les coureurs avant le résultat de l’échantillon B, on voudrait étouffer l’affaire qu’on s’y prendrait pas autrement.
    Puis arrêtons l’hypocrisie, si le patron des EWS est sorti de son silence c’est parce qu’il y avait des rumeurs, sans ces rumeurs je suis sur qu’ils n’auraient rien dit.

    1. Selon toi on devrait donc jeter en pâture dès l’échantillon A ? Et que fait-on s’il le résultat est anormal par erreur ? On présente nos plates excuses à(ux) incriminé(s) qui auront peut-être perdu un job, des partenaires, une réputation, des amis, à cause d’un manque de précaution ?! Ou mieux, que fait-on si l’affaire est classée sans suite pour quelconque vice de procédure comme le rappèle @Tom ?! Heureusement, on ne vit plus ni au moyen âge, ni sous dictature : les rumeurs ne suffisent plus à couper de têtes.
      Bien sûr qu’il est sorti du silence par ces rumeurs et qu’un jeu de dupe se joue à cette occasion. Ça fait partie « du jeu » > que crois-tu qui ait motivé notre parution ?! Mais n’oublions pas une chose essentielle : ne confondons pas rumeurs et informations. Laissons chacune à leurs places si l’on veut qu’elles jouent leurs rôle 😉

      1. On vit une époque ou la vindicte populaire tente (trop) souvent de se substituer à la justice. C’ La magie d’internet et ses réseaux dits sociaux. On éructe ses frustrations en tout anonymat (croit-on).
        Ne mettons donc pas la charrue avant les bœufs en condamnant quelqu’un sans preuves.
        Néanmoins si le cas est avéré il ne faudra pas qu’il passe entre les gouttes comme le précédant cas qui s’était fait testé positif à une Méga de La Réunion et avait été gentiment couvert avec une petite suspension bien discrète hors saison. Je ne suis pas forcément pour le bannissement à vie, surtout sans faire de cas par cas. Mais entre les deux, il y a de la place pour une sanction assez ferme pour faire réfléchir tout le monde sans pour autant avoir une condamnation « à mort » du tricheur.

  4. Tout le monde semble tenir le suspect idéal comme coupable depuis 3 ans… Méfions nous des évidences! J’encourage certains à lire des études sur le sujet: les gains d’amélioration de la performance physique en pourcentage ne justifie pas certaines marges en secondes aux termes d’une EWS. Et, il va sans dire qu’en enduro tout n’est pas qu’une question de physique… Bref patience MAIS tolérance zéro au moment venu!

  5. « Même » si du dopage n’ameliorerait Pas les perfs en spéciales (et encore j’en suis pas sûr !) il permettrait d’etre bcp plus lucide et frais en haut de la spéciale après la liaison ! Surtout à Olargues où les liaisons sont longues !!!! Et donc in fine permettrait d’aller plus vite en spé.

    1. Le dopage hors saison permet aussi d’accumuler un volume d’entrainement bien supérieur, et ainsi de passer des caps dans l’hiver en prévision de la saison 😉 C’est là que ça devient complexe, car un contrôle au moment de la course peut se révéler négatif alors que l’athlète s’est chargé tout l’hiver…

  6. Pourvu que l’affaire ne soit pas étouffée comme celle de la mega ….plus d’excuse uci pas uci et tous ces faux pretextes pour se déffausser. Marre de voir l’enduro devenir comme ca .

    1. Si certaines rumeurs venaient à se confirmer, les circonstances seraient différentes et donc l’issue, possiblement aussi. La porte reste en tout cas ouverte jusqu’à présent, mais laissons les entités chargées d’en traiter faire leur travail.

  7. Regardez  » icarus », c’est un bon reportage sur le dopage. Il va s’ en dire que sans chance, sur un sport qui repose sur une machine, cela laisse la place au paramètre chance. Maintenant, désolé, le mec qui triche, faut l’exclure. Je trouve anormal que des veilles gloires du dopage aient droit de parole et n’aient pas l’opprobre jeté sur eux. Une fois exclu des compétitions et des commentaires, hop hop hop, les professionnels y réfléchiront à 2 fois avant de prendre un produit quelconque qui puisse améliorer les performances. Ou à couper dans une spéciale, ou à ne pas respecter le règlement, etc.. Je suis un peu zéro droit de passage, mais c’est comme ça que cela devrait marcher. Est-ce que tout le monde sait pourquoi un espoir français de l’enduro mondial en privé s’est fait blacklisté via commençal et les ravanel parce qu’il a triché en faisant une French line de la mort à la mega de l’alpe d’huez ? Est ce que c’est mieux que du dopage ? Non. Mais c’est en virant ces tricheurs qu’on épurera le système et qu’on aura un sport dont on pourra être fier.

  8. Ça commence à parler sur les réseaux, certains anciens français habituer du circuit, évoque leur possible retour sur les EWS si le ou les tricheurs sont dénoncés et sanctionnés. Zéro tolérances pour les tricheurs, nous devons montrer l’exemple, surtout que pour la plupart le cycle est synonyme de dopage. Montrons que notre sport est PROPRE.

  9. Y’a quand meme quelque chose qui me gene alors : si une grande partie du paddock sait qui est fautif ; donc les teams managers sponsors et autres organisateur ne peuvent pas l’ignorer non plus ?! …. bienvenue dans le monde des bisounours et donc tout ce qui a 2 roues et des pédales c’est pour les chaudieres…..Tout va bien et malheureusement l’enduro est un sport jeune donc un bel avenir devant lui, on est sur de bonnes bases .

    1. Bien plus simplement que ça > sans preuve, les suspicions restent des rumeurs, et sans preuve de culpabilité, ça n’a pas de sens de condamner qui que ce soit. Pour l’heure donc, le paddock fait ce qu’il a à faire : demander des comptes, exiger plus de contrôle, et jouer de certains leviers pour faire pression.

  10. On pourrait quand même féliciter le club organisateur d’avoir demandé à l’agence francaise anti dopage de venir sur l’epreuve. C’est surement la première fois sur le circuit EWS

  11. On a donc AU MOINS Graves et Rude qui ont échoués au test.
    D’après l’article du jour sur PB ils étaient 9 testés :
    .Graves
    .Rude
    .Dailly (contrôlé négatif)
    .Callaghan (négatif aussi)
    .Maes (négatif)
    .Borges (négatif)
    + 3 dont on n’a pas les noms.

    Et aucune femme n’a été testé.

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