Ce week-end, place à l’épreuve la plus attendue de la saison VTT : les Championnats du Monde, autrement appelés les Mondiaux. Direction Champéry, haut lieu de la Descente internationale, dont la piste a déjà accueilli des épreuves qui ont marqué l’histoire du sport. C’est ici que se joue l’unique course qui sacre les Champions du Monde 2025. Juniors filles, juniors garçons, élites femmes et élites hommes : quatre titres et autant de maillots arc-en-ciel à décrocher. Un rendez-vous unique, au format sans filet, qui déterminera qui portera les couleurs distinctives pendant toute la saison à venir…

L’histoire de Champéry
Champéry a marqué l’histoire de la Descente VTT pour bien plus que son panorama de carte postale. Si la piste n’a accueilli « que » quelques grands rendez-vous internationaux – notamment une Coupe du Monde en 2007 et les Championnats du Monde en 2011 – ces deux dates ont suffi à inscrire le lieu dans la légende.
En 2007, Sam Hill signe l’une de ses prestations les plus marquantes. Dès les entraînements, l’Australien paraît taillé pour cette piste raide, exigeante et technique. Aux qualifications, il relègue la concurrence à des années-lumière – dont un certain Nicolas Vouilloz qui tente ici un retour avorté en Coupe du Monde. Le lendemain, sous la pluie battante qui s’établit en pleine finale, les favoris partis tard voient leurs espoirs s’effondrer. Tous, sauf Sam Hill. Dernier en piste, lancé dans un run d’anthologie, il fait douter tout le monde à chaque intermédiaire… Jusqu’à une petite chute qui le relègue à la troisième place. Dans l’aire d’arrivée, Matti Leikonen, vainqueur officiel du jour, lui dit néanmoins, les yeux dans les yeux et d’un air médusé, que le véritable patron du jour, c’est bien lui.

Quatre ans plus tard, en 2011, Champéry se transforme de nouveau en théâtre de l’Histoire avec un grand H. Les Mondiaux y donnent naissance à la descente la plus visionnée de l’histoire du sport : celle de Danny Hart – 5 millions de vues sur Youtube à ce jour… La pluie et le brouillard plombent la course, les secours ne peuvent même plus assurer l’accès par hélicoptère, mais la course se maintient. Hart s’élance et déroule un run d’une aisance surréaliste. Whips, vitesse folle, zéro hésitation… Une démonstration de maîtrise qui pousse Rob Warner et Nigel Page, aux commentaires, à livrer un duo aussi culte que la descente elle-même – avec leurs fameuses envolées restées gravées dans les mémoires : « Come on Danny, Stay on your bike », « Look at the whip » & « How Danny Hart can sit down with balls that big dude ? » en point d’orgue…
Ces deux moments suffisent à faire de Champéry un lieu mythique de la DH : une piste où s’écrivent certaines des pages les plus marquantes de notre sport. Et l’on a donc tous, forcément, un œil sur ce qui se passe sur ce flanc de montagne lorsque le gratin mondial s’y donne de nouveau rendez-vous…

Les caractéristiques uniques de la piste
Ce qui rend Champéry si particulier aujourd’hui, c’est son profil extrême. La pente y est plus marquée que n’importe où, ailleurs. 33% ici, contre 25/26% à Val di Sole, ou 27/28% à La Thuile – les deux pistes déjà réputées les plus raides du reste du plateau – ça plante forcément le décors… En sus, la piste est à la fois courte et violente, raide et rugueuse, spectaculaire et impitoyable. Contrairement à d’autres sites, elle ne laisse aucun répit : elle exige du pilote une lecture permanente, un contrôle précis de la vitesse et un engagement total, du haut jusqu’en bas.
Classée « bike park » sur le papier, elle n’a pourtant rien d’une piste bleue pour le pratiquant moyen. Plutôt une rouge foncée tirant sur le noir, truffée de racines, de rochers aux arêtes vives et de passages à l’aveugle où chaque micro-ligne peut tout changer. Pour les pros, elle peut paraître « facile » au premier abord… Jusqu’à ce que la rugosité, les sections droites ultra-raides et les successions de sauts viennent rappeler qu’ici, rien ne pardonne. La fameuse dalle rocheuse – celle-là même où Sam Hill chute en 2007 – reste l’un de ses marqueurs.
Depuis que Ben Walker et son équipe laissent la piste ouverte, son état a évolué : moins lisse qu’autrefois, plus sauvage et défoncée. Le bas du tracé a été rafraîchi avec des virages relevés, mais ils se dégradent vite au fil des passages. Et les ajouts récents renforcent encore le caractère radical du lieu : des sections droites, une modification d’une portion raide qui devient encore plus directe, et un passage inédit qui pourrait bien tourner au carnage selon sa forme et les conditions finale.
Champéry pousse aussi les pilotes et leurs vélos dans leurs retranchements. La pente et la brutalité du terrain imposent de penser différemment la géométrie, la hauteur de poste de pilotage ou les réglages de suspensions. Les freins et les roues sont martyrisés, les pneus sont à leurs limites et les plaquettes (sur)chauffent. Ici, les plus légers peuvent avoir un avantage, à condition de maîtriser leur vitesse et de tenir physiquement, notamment du haut du corps. Pour ceux qui douteraient encore que la pente soit un facteur clé ici, voyez plutôt comme on la perçoit sur cette caméra embarquée… Quand on sait qu’habituellement, ce genre de prise de vue a plutôt tendance à écraser cette dimension, la percevoir aussi nettement ici donne clairement le ton…
En chiffres et en faits :
- Dénivelé : env. 580 m (2ᵉ plus gros du circuit, derrière La Thuile à 647m).
- Longueur : 1,7 à 1,8 km env.
- Pente moyenne : minimum 33 % (plus raide que La Thuile 28% ou Val di Sole 26%).
- Sections soutenues : jusqu’à 60 % d’inclinaison.
- Largeur : piste très étroite, sauf quelques zones basses.
- Obstacles clés : rochers carrés, racines, dalle rocheuse culte, sections à l’aveugle.

Les conditions météo
Quand on parle de Champéry, impossible d’ignorer son historique météorologique. Ici, en septembre, la pluie et le brouillard sont presque une tradition. Les éditions 2007 et 2011 en sont la preuve vivante : des courses menacées d’annulation tant les orages s’abattent facilement dans ce fond de vallée. Les locaux le disent eux-mêmes : quand ça menace dans le secteur, c’est systématiquement Champéry qui prend l’eau.
Et cette semaine, le scénario se rapporte forcément à la réputation des lieux : la première journée de pratique s’annonce humide, de quoi transformer la piste en chantier si c’est aussi marqué qu’aux Gets la semaine passée. Mais à partir de vendredi, le ciel se dégage et laisse place à des conditions qui pourraient être idylliques si elles se maintiennent, avec matinées fraîches, soleil généreux et températures qui grimpent à 22-23 °C l’après-midi.
- 🌤 Mercredi : plutôt ensoleillé, agréable – 11 °C le matin, 21 °C l’après-midi.
- 🌧 Jeudi : ciel nuageux, faibles pluies l’après-midi – 10 °C / 19 °C.
- ⛈ Vendredi : alternance de nuages et soleil, risque d’orages isolés – 7 °C / 16 °C.
- 🌤 Samedi : partiellement ensoleillé, conditions idéales – 12 °C / 21 °C.
- ☀️ Dimanche : ciel voilé mais doux et chaud – 11 °C / 24 °C.
Si le scénario se confirme, la combinaison promet d’être intéressant : une piste défoncée par la pluie initiale, puis séchée et affinée par les passages successifs ? Tout ça est en tout cas à prendre avec les pincettes que les spécificités climatiques locales exigent. En montagne, un orage local est si vite arrivé… Quoi qu’il en soit, c’est aussi au regard du programme particulier des mondiaux de Descente, qu’il faut considérer ces prévisions.

Le programme de la semaine de compétition
Aux Mondiaux, le rythme n’a rien à voir avec celui d’une manche classique de Coupe du Monde. Le découpage des compétitions entre juniors et élites impose un calendrier particulier : les premiers conservent une structure proche de ce qu’ils connaissent en Coupe du Monde, tandis que les élites héritent d’un jour de plus.
Ce supplément change tout. Car au-delà de la durée totale, c’est surtout la répartition des créneaux d’entraînement qui rend cette semaine unique. Deux heures par-ci, une heure par-là… Les pilotes n’ont finalement que peu de temps effectif sur la piste pour s’exercer. En revanche, ils disposent de beaucoup de temps pour réfléchir, cogiter, et ressasser la moindre ligne ou le moindre réglage.
C’est ce qui fait la particularité des Mondiaux : une semaine plus longue, plus morcelée, où la gestion mentale et physique joue un rôle clé. Tout se construit dans l’optique d’un seul run final, celui qui vaut un maillot arc-en-ciel, et où l’on sait que la patience et la lucidité peuvent faire la différence entre la gloire et l’oubli.
Mercredi 3 septembre
- 14:00 – 17:00 : Reconnaissances à pied
Jeudi 4 septembre
- 09:00 – 11:00 : Entraînements Filles
- 11:00 – 13:00 : Entraînements garçons
- 13:00 – 16:00 : Reconnaissances à pieds Élites
Vendredi 5 septembre
- 08:30 – 09:30 : Entraînements Juniors Filles
- 09:30 – 10:30 : Entraînements Juniors Garçons
- 11:00 : Qualifications Juniors Filles et Garçons
- 13:30 – 15:30 : Entraînements Élites Filles
- 15:30 – 17:30 : Entraînements Élites Garçons
Samedi 6 septembre
- 09:00 – 10:30 : Entraînements Juniors
- 11:00 : Finale Descente Juniors Filles
- 11:45 : Finale Descente Juniors Garçons
- 14:00 – 15:00 : Entraînements Élites Filles
- 15:00 – 16:00 : Entraînements Élites Garçons
- 16:30 : Qualifications Élites Filles & Garçons
Dimanche 7 septembre
- 08:30 – 09:30 : Entraînements Élites Filles
- 09:30 – 10:30 : Entraînements Élites Garçons
- 11:00 : Finales Élites Filles
- 12:30 : Finales Élites Garçons

Où et quand suivre les championnats du Monde de Champéry ?
Côté retransmissions, ce sont les finales juniors et élites qui semblent avoir la faveur du direct télévisé. Comme pour la Coupe du Monde, Warner Bros. / Discovery sont dans la boucle pour la diffusion des images, on retrouvera donc les épreuves en direct sur les chaînes et l’application Eurosport/Max (en intégrale, sans pub, français ou anglais, via abonnement). Et comme pour la Coupe du Monde, les épreuves sont aussi disponibles sur la chaîne L’Équipe et ses lives (français, avec pub, en clair).
Quoi qu’il en soit, les pilotes et leurs staffs ont du taff, et c’est justement ça qui nous intéresse, sur FullAttack. Raison pour laquelle les articles FullAttack.cc, la chaîne Youtube du mag et Instagram sont mis à profit… Contexte de l’événement, ce qui se trame dans les paddocks, la piste commentée par Fabien Barel, le parcours XCO par Stéphane Tempier, les cartes et stats, les live timings, les réactions à chaud, les courbes… Et bien sûr, le Débrief’ FullAttack, l’émission qui revient sur le week-end de DH en 5 réactions ! Pour ne rien rater, tout est regroupé dans la nouvelle Timeline du week-end, avec tout ce qui fait le sel d’un week-end de course ! Bref, juste l’essentiel, bien trié, c’est sur FullAttack !