La 30ᵉ édition de la Megavalanche de La Réunion a tenu toutes ses promesses : départ mythique du Maïdo, conditions dantesques, et un Hugo Pigeon impérial qui s’impose pour la troisième année consécutive…
Trente ans déjà que la Megavalanche fait vibrer les crêtes du Maïdo. Et pour cette édition anniversaire, le spectacle était total : plus de 300 riders au départ, à 2 205 mètres d’altitude, et un tracé retravaillé pour offrir encore plus de vitesse et de pièges techniques.
Le décor ? Une descente marathon de plus de 2 000 m de dénivelé négatif, entre scories volcaniques, racines détrempées jusqu’au littoral de Saint-Paul. Le scénario ? Une météo capricieuse, pluie tropicale et boue collante, transformant chaque virage en loterie…
Hugo Pigeon prend le pouvoir après un départ mouvementé !
Déjà quintuple vainqueur, avec cinq Megavalanche remportées d’affilée entre l’Alpe d’Huez et La Réunion, le Français originaire d’Avignon a confirmé son statut de maître incontesté du mass-start. Sur cette nouvelle édition, il a bouclé les 48 minutes 57s de course avec près d’une minute d’avance sur Alex Rudeau, décrochant une troisième victoire consécutive qui l’installe définitivement dans la légende de la Méga.
Derrière lui, Marius Tenet a longtemps animé la bataille pour le podium. Auteur d’un départ solide, il s’est accroché dans les premières sections et a même occupé la deuxième place pendant un temps. Mais avant la forêt de cryptomerias, Alex Rudeau a réussi à le dépasser. Les images embarquées de Rudeau montrent clairement que Tenet commençait à accuser la fatigue, preuve de l’intensité extrême de cette descente marathon où chaque erreur se paie cash.
Hugo Pigeon, lui, a joué sa carte avec audace. Sorti dans le groupe des cinq premiers dès le départ, il a pris des risques dans la partie technique des laves, imposant un rythme soutenu pour recoller sur Rudeau. Ce retour lui a permis de placer une attaque décisive au moment opportun. Une fois en tête, Pigeon a géré la course avec une maîtrise impressionnante, contrôlant les écarts et creusant progressivement son avance. À l’arrivée, il franchit la ligne avec près d’une minute d’avance, confirmant non seulement sa domination physique mais aussi son intelligence tactique.
Le debrief d’Hugo Pigeon avec En Roue Libre…
Maël Féron, le défi personnel
Toujours fidèle à son style atypique, Maël Féron a une nouvelle fois remis le couvert : 4h30 de montée en pleine nuit, depuis l’arrivée jusqu’au sommet du Maïdo, pour transformer la Méga en véritable défi personnel. Mais le destin s’est montré cruel : à peine 5 mètres après le départ, sa chaîne casse et réduit à néant ses espoirs de briller. Lui qui avait marqué les esprits à l’Alpe d’Huez en proposant le même format prouve encore que la Méga n’est pas seulement une course, mais aussi un terrain d’expression pour les riders capables de repousser leurs propres limites.
Les révélations
- Quentin Barbe, 15 ans seulement, termine 4ᵉ et premier Réunionnais : une performance qui annonce une relève locale prête à bousculer l’ordre établi.
- La diversité des formats – Mega Marmaille pour les jeunes, e-Megavalanche pour les e-bikes, et même une nouvelle catégorie trail – confirme que l’événement est devenu un festival du ride, bien au-delà de la seule descente
- On retiendra aussi la bonne prestation de Florent Payet (13e), désormais retraité des Coupes du Monde de descente mais toujours affûté au guidon de son Scott : preuve qu’il a encore un sacré coup de guidon et qu’il reste une référence sur les mass-start.
