Une course atypique, un événement convivial et des traces de folies : tout était réuni pour se régaler lors de cette Lozérienne VTT 2025 !
Texte : Pierre Billaud / Team Hexatri
Un format de course bien différent de ceux rencontrés habituellement.
Direction la Lozère il y a une quinzaine de jours, pour prendre part à la Lozérienne, un événement qui regroupe une course de VTT, de Gravel et Cyclo. Je m’étais bien entendu aligné pour l’épreuve VTT qui se dispute sur trois jours, mais qui a la particularité de posséder des portions chronométrées, appelées « spéciales » et d’autres non chronométrées, appelées « transitions », un concept tiré de l’enduro. En somme, il s’agit d’un effort un peu différent, plus tonique et explosif ou il faut être fin prêt dès le coup de sifflet.
Directement dans le vif du sujet avec ce premier jour de course
Les hostilités commenceront dès jeudi avec une boucle de 61 km pour 1 450 m de D+ au départ de Saint Germain du Teil comportant 3 spéciales :
- Spéciale 1 : 21.4 km pour 750 m de D+ et 200 m de D-
- Spéciale 2 : 8 km pour 200 m de D+ et 200 m de D-
- Spéciale 3 : 12.3 km pour 150 m de D+ et 700 m de D-
Pour ce premier jour de course direction le plateau de l’Aubrac et pour y accéder, nous avions une première longue spéciale au profil ascendante permettant de placer directement aux avant-postes et de jauger directement ces concurrents. De mon côté, la tactique est assez simple : essayer de grappiller du temps sur les spéciales les plus physiques et garder une marge de sécurité pour celles à profil descendant avec certaines d’entre elles bien engagés. Les sensations sont plutôt bonnes sur cette mise en route et j’arrive à m’isoler assez rapidement seul en tête dans le but de grapiller le maximum de temps. S’ensuit une belle liaison sur le plateau de l’Aubrac et son paysage assez particulier, assez désertique au niveau de la végétation, où l’ambiance est encore bien fraîche et humide pour un début du mois de mai. Derrière, j’enchaîne sur une petite spéciale plutôt vallonnée et bien joueuse à travers les mélèzes, mais une erreur d’orientation, que j’ai également commise, contraint l’organisation à finalement l’annuler, un coup pour rien… Mais il y avait de quoi se rattraper directement derrière avec l’ultime spéciale du jour, cette fois-ci à profil descendant et qui nous ramenait directement dans le village de Saint Germain-du-Teil. De mon côté, je mets à exécution ma stratégie et laisse le lead au deuxième du classement général qui s’engouffre tambour battant dans la longue descente, en prenant quelques risques pour essayer de me décrocher et faire cavalier seul. Il a peut-être pris trop de risques, car il a fait une faute. J’en ai profité pour faire cavalier seul et franchir la ligne d’arrivée en tête, ce qui m’a également permis de grappiller du temps sur la concurrence.
Le gros morceau où il fallait répondre présent
Le lendemain, nous déménageons à La Canourgue avec un gros morceau : 74,7 km pour 2 200 m de D+, avec au programme 5 spéciales :
- Spéciale 1 : 9.5 km pour 400 m de D+ et 100 m de D-
- Spéciale 2 : 9.1 km pour 50 m de D+ et 450 m de D-
- Spéciale 3 : 4.3 km pour 400 m de D+
- Spéciale 4 : 3.3 km pour 30 m de D+ et 390 m de D-
- Spéciale 5 : 14.8 km pour 350 m de D+ et 650 m de D-
On change complètement de paysages, avec une belle boucle dans les gorges du Tarn en passant par le plateau des Grands Causses et ses sentiers jonchés de pierre calcaire. C’est d’ailleurs le programme de la première spéciale du jour avec la montée du plateau direction l’aérodrome de la Canourgue. Et pour ce deuxième jour de course, la stratégie reste le même avec pour objectif de grappiller encore du temps pour se mettre à l’abri d’un pépin physique ou mécanique… Les jambes répondent bien dès le coup de sifflet, ce qui me permet de m’isoler rapidement et de prendre de précieuses secondes. Nous enchaînons avec une petite transition qui nous amène à la première spéciale vraiment engagée. Les organisateurs et les locaux nous avaient prévenus : gros franchissements, belles marches et épingles bien serrés sont au programme. Et autant dire qu’il ne nous avait pas menti, surtout quand on est dans la roue du deuxième qui est quant à lui du coin, autant dire qu’il ne faut pas réfléchir et engagé, parfois même à l’aveugle, mais tout passe juste ce qu’il faut ! La transition nous amène à Hauterives, un petit village pittoresque au pied du Tarn. Vous l’aurez compris, la spéciale suivante sera donc à profil ascendant, une montée sèche permettant là aussi de grappiller quelques secondes. Derrière, la météo se gâte et la spéciale suivante, une belle descente aux multiples épingles, ne sera malheureusement pas chronométrée pour des raisons de sécurité. Ce n’est pas grave, nous en profitons tout de même et prenons le temps sur les liaisons pour discuter avec les autres concurrents et surtout pour nous restaurer sur les ravitaillements, ce que je n’ai malheureusement pas le temps de faire. Le plus dur, c’est de se remettre en mode course, surtout après cette longue transition dans le froid et sous l’humidité. On essaie de se dévêtir au dernier moment avant le coup de sifflet, une dernière fois. Les premiers coups de pédales font mal, il faut se remettre dedans ! Je fais le trou dès que la pente s’élève pour faire cavalier seul sur cette dernière spéciale de la journée et franchir la ligne d’arrivée en plein centre de La Canourgue, seul en tête.
Une dernière boucle juste pour le plaisir !
Et pour clôturer cette belle édition, samedi direction la vallée du Lot, pour une boucle de 47 km pour 1 400 m de D+, comportant 4 spéciales :
- Spéciale 1 : 6.8 km pour 300 m de D+ et 200 m de D-
- Spéciale 2 : 7.6 km pour 100 m de D+ et 330 m de D-
- Spéciale 3 : 7.8 km pour 200 m de D+ et 240 m de D-
- Spéciale 4 : 5.8 km pour 100 m de D+ et 350 m de D-
Le dernier jour de course, les organismes commencent à fatiguer. Pourtant, il fallait être réveillé dès le premier coup de sifflet pour la première spéciale, une montée de col sur goudron plutôt à mon avantage. J’arrive à imposer mon rythme et à distancer mes principaux rivaux. Derrière, nous aurons des spéciales plutôt courtes, mais bien toniques, dans les forêts de pins, où il faut essayer de faire la différence dès que la pente s’élève. Chose que j’arriverai à faire sur la troisième, mais pas sur la deuxième, où nous arriverons roue dans roues. Les spéciales et les liaisons s’enchaînent bien, nous sommes déjà en place pour la toute dernière spéciale, à profil descendant, qui nous ramène une dernière fois sur la ligne d’arrivée à La Canourgue. Les locaux m’avaient prévenu : il faut s’engager en premier dans le premier single qui donne dans la longue descente, car il est impossible de doubler derrière. J’écoute les consignes et les applique, c’est donc tambour battant que je m’élance, me permettant d’être le premier dans le single. La descente n’est pas très dangereuse, mais elle est tout de même jonchée de pierres, il ne faut donc pas non plus commettre d’erreur. Je descends prudemment, mais à la fin, je rentre sur des randonneurs pourtant bloqués au départ de la spéciale pour éviter de revenir sur eux. J’en double un puis deux, mais ça devient trop périlleux, je suis obligé de mettre pied à terre. Derrière, le deuxième du général rentre. Nous rejoignons le centre à allure modérée et, arrivé sur le plat, nous décidons tout naturellement de franchir la ligne d’arrivée ensemble sans disputer le sprint. Une belle image pour clôturer ces trois jours de course, qui résume également bien l’esprit de cet événement.
Du vrai VTT et une bonne dose de fun !
Un bilan positif, avec de bonnes sensations durant ces 3 jours, une course propre permettant de ramener le maillot de leader et surtout 3 jours de vrai VTT dans un format bien différent de ce que j’ai l’habitude de faire et surtout dans une ambiance très conviviale. Bravo et merci aux organisateurs et tous les bénévoles pour tout le travail effectué !
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