CDM DH & XC // Les Gets 2025 – Ce qui se trame dans les paddocks…

Les Gets, c’est bien plus qu’une manche de Coupe du Monde : c’est un rendez-vous où les coulisses bouillonnent autant que la piste. D’autant plus dans cette position de manche de reprise après la coupure estivale. Dans les paddocks, les annonces de retraites côtoient les retours de blessure, les nouveautés matos attirent l’œil autant que les regards inquiets sur la nouvelle section haute, et la liste des favoris n’a jamais été aussi ouverte à cet instant charnière de la saison…

Schurter & Levesque annoncent leurs retraites 

Dans les paddocks des Gets, on apprend que cette manche sera la dernière de Dylann Levesque en Coupe du Monde. Le pilote français du Scott DH Factory a choisi d’arrêter ici, fidèle à sa promesse de ne pas s’accrocher le jour où il ne se sentirait plus compétitif. Son parcours atypique — marqué par une pause après les années Juniors, puis une remontée patiente vers le plus haut niveau — se conclut sans regrets, avec la passion intacte. Dylann l’a déjà annoncé : il compte rester actif dans le milieu, en apportant son expérience et son regard dans les paddocks si l’opportunité se présente… 

À l’autre bout du spectre, c’est une véritable légende qui prépare son épilogue : Nino Schurter. Le GOAT du Cross-Country, 39 ans et vingt-trois saisons au compteur, a confirmé qu’il tirerait sa révérence à domicile, à Lenzerheide, le 21 septembre prochain. Là même où il a signé certaines de ses plus belles pages : son huitième titre mondial en 2018, ou encore sa 34ᵉ victoire en Coupe du Monde en 2023. Une semaine plus tôt, il aura disputé ses derniers Mondiaux à Crans-Montana, sous le maillot suisse. Avec dix titres mondiaux, neuf Globes, trois médailles olympiques dont l’or, et trente-six victoires en Coupe du Monde, son palmarès rester pour l’heure une référence absolue…

Ce qui se dit de la piste

Dans les paddocks, le sujet tourne forcément autour de la nouvelle section haute du Mont Chéry. Le tracé a pris un virage plus technique et sinueux qu’à l’accoutumée, avec de nombreux enchaînements fermés qui obligent à réfléchir davantage, un choix de ligne à un endroit influent parfois plusieurs virages ensuite, ou impliquant de recouper à certains endroits… Toutes les options sont donc sur la table au départ, et il faudra avoir les bonnes le jour-j. Certains trouvent que ça ne s’enchaîne pas toujours de manière fluide et que la piste paraît plus lente, moins « à fond » que d’habitude. Mais d’autres apprécient justement ce côté serré et exigeant, qui réclame de la précision à chaque instant.

Les dévers sont omniprésents, naturels mais potentiellement piégeux, surtout si la pluie annoncée s’en mêle. Le sol tendre et meuble devrait vite se transformer en champ d’ornières, avec racines et souches qui ressortiront à mesure que les passages s’accumulent. Résultat : un terrain qui risque de devenir boueux et glissant, un vrai chaos par endroits, mais qui séduit autant qu’il inquiète. Beaucoup y voient du « vrai pilotage », un défi où il faudra jouer du bunny hop, garder les roues droites dans les pièges et composer avec une piste en constante évolution. Bref, un terrain aussi frais qu’incertain, qui devrait donner lieu à un spectacle musclé.

Dans les paddocks, ce qui brille… et ce qui compte

Comme toujours, les premiers regards se tournent vers ce qui attire l’œil : nouveaux coloris flashy, cadres assortis, casques coordonnés… Les Gets marquent aussi la rentrée côté déco. Mais derrière le vernis, c’est ailleurs que ça se joue vraiment : les détails techniques et les nouveautés plus discrètes qui pourraient bien faire la différence.

C’est notamment le cas de la transmission électronique SRAM, dont les contours se précisent enfin. Plusieurs vélos de pointe roulent avec un dérailleur Full-Mount, une cassette qui reprend les codes du T-Type, et un shifter électronique aperçu sur les postes de pilotage. Une évolution très attendue qui confirme que la version DH de l’écosystème Transmission est désormais dans les cartons, et déjà testée en conditions réelles par plusieurs pilotes de premier plan. Voyez plutôt… 

Nouvelle semi à étage chez Commençal/Muc-Off

On en parlait en début de saison déjà, où deux équipes ont marqué les esprits avec leurs stands/ Orbea/FMD avec la première semi-remorque à étage, et Commençal/Muc-Off avec ses pits escamotables… Pour le second, il s’agissait en fait d’éléments provisoires, loués pour faire le début de saison, le temps que les travaux entrepris pour faire évoluer le camion du team aboutissent. 

Comme un symbole, les deux équipes sont voisines l’une de l’autre ce week-end aux Gets. Et les deux tours du paddock font donc monter d’un cran ce qui constitue désormais la meilleure visibilité et les espaces de travail les plus étendus du paddock. Chez Commençal/Muc-Off, c’est notamment le retour à un atelier par vélo ou presque… 

Marine Cabirou est de retour

On l’avait laissée meurtrie par une lourde chute en Andorre lui valant fracture nette et sans bavure d’une vertèbre – T5. Marine Cabirou a donc pris le temps de se soigner et de consolider cet os cassé nécessitant du repos comme principale précaution. La coupure estivale tombant presque à pic ici, la pilote Canyon CLLCTV est en mesure de reprendre la piste à l’occasion de ce début de second bloc de compétition. 

Avec 3 jours de roulage en guise de reprise avant d’entamer cette semaine des Gets, l’objectif est clair : une étape après l’autre. Pour l’heure, il s’agit forcément de jauger de la raideur forcément présente en action, et de voir ce que les jours de compétitions peuvent permettre – ou non – d’entreprendre avec dans un coin de la tête une idée claire : mettre à profit l’ensemble du bloc de course qui s’étend jusqu’à début octobre, plutôt que de griller les étapes…

Les favoris du week-end

Dans les paddocks, les discussions tournent autant autour de la piste que des pilotes à surveiller. Sur leurs terres, les Français ne manquent pas de références. Loïc Bruni arrive avec l’envie de faire vibrer le public tricolore, lui qui a déjà prouvé qu’il savait se transcender à domicile. Benoît Coulanges connaît par cœur le terrain et a déjà goûté à la victoire ici : malgré une saison compliquée avec une nouvelle machine, son abnégation et son éthique de travail en font un candidat naturel. Et que dire d’Amaury Pierron, qui a littéralement marqué l’histoire ici, l’an passé ?! Thomas Estaque aussi garde en mémoire son podium de l’an passé et pourrait rejouer les trouble-fêtes. Chez les filles, Tahnee Seagrave a souvent trouvé aux Gets un terrain favorable, presque comme une seconde maison, et Mille Johnset reste sur une 2e place ici l’an dernier.

D’autres viennent aux Gets avec l’ambition claire de peser sur le général. Jackson Goldstone arrive lancé dans la bataille pour le Globe, avec la volonté affirmée de gagner partout. Et puis, surtout, une victoire du canadien en terres tricolores sonnerait un peu comme le début de la fin du suspens, avouons-le. Andy Kolb, toujours régulier, a brillé ici les deux dernières saisons. Oisín O’Callaghan continue de grappiller des points et devient une menace sérieuse, lui qui estime les deux premiers du général hors de portée, mais un Loris Vergier – 3e – comme un potentiel challenge. Chez les femmes, Vali Höll mène le général sans avoir encore gagné cette saison : de quoi nourrir une motivation féroce. Nina Hoffmann, capable de dominer quand tout s’aligne, sera également sous surveillance.

Les Gets marqueront aussi le retour attendu de plusieurs pilotes. Nathan Pontvianne, longtemps éloigné des pistes après son crash à Leogang, retrouve la coupe du monde avec une fougue intacte. Côté féminin, Miriam Nicole revient progressivement après ses pépins contractés au même endroit, avec l’avantage d’avoir beaucoup roulé dans le coin ces derniers temps, pour reprendre du rythme. Lisa Baumann, elle aussi sur le chemin du retour, a préparé cette course et plus encore, les mondiaux de la semaine suivante, avec application. L’heure du retour a sonné ?! Enfin, chez les Juniors, la densité reste impressionnante. Asa Vermette, vainqueur de la Hardline, cherche encore sa première victoire en Coupe du Monde mais affiche une constance remarquable. Max Alran lui, se montre particulièrement à l’aise en piste, malgré les conditions difficileseut-être le pilote le plus à l’aise en piste, plus encore qu’un Ronan Dunne, c’est peu dire !