Après Champéry et les Mondiaux du Valais, le circuit de la Coupe du Monde fait étape à Lenzerheide, dans le Bike Kingdom suisse. Dernière manche européenne de la saison avant le grand voyage outre-Atlantique, le rendez-vous des Grisons combine tout ce qu’il faut pour des batailles à couteaux tirés : entre la fin de saison qui approche et les caractéistiques propres à l’endroit, ça promet du spectacle… Bref, tout est en place : on plante le décors, sur FullAttack !

Lenzerheide jusqu’ici
Le Bike Kingdom de Lenzerheide, posé à 1 400 m d’altitude dans le canton suisse des Grisons, a déjà une belle histoire avec la Coupe du Monde. Depuis 2015, on y a couru pas moins de neuf fois au plus haut niveau international : huit manches de Coupe du Monde et des Mondiaux en 2018. Le décor, coincé entre le Lenzerhorn, le lac de Heidsee et les stations mythiques de Davos et St-Moritz toutes proches, a toujours offert des courses disputées, que ce soit en XC ou en DH. Altitude oblige, l’air se fait plus rare qu’en bord de mer, et même si on reste en dessous d’Andorre, les organismes des coureurs d’endurance s’en souviennent toujours. Les tracés – un mix de passages boisés serrés et de sections ouvertes – ont souvent accouché de scénarios serrés, avec des écarts infimes en descente et des vainqueurs qui marquent l’histoire en cross-country. Particularité cette année : c’est la première fois que Lenzerheide arrive si tard dans le calendrier, une donnée qui pourrait bien peser dans la balance côté météo et conditions de course. Quoi qu’il en soit, c’est la dernière manche de Coupe du Monde européenne avant que le circuit ne traverse l’Atlantique pour ses manches finales de Lake Placid et du Mont Sainte-Anne.
La météo à Lenzerheide
Cette fois, les feux sont au vert côté météo. Pas de pluie annoncée, contrairement à ce qu’on a déjà pu connaître ici. La fraîcheur du matin restera logique pour la montagne à 1 400 m d’altitude et en cette période de l’année, mais le soleil s’impose et promet des pistes globalement sèches et compactes. De quoi mettre la précision et la maîtrise des moindres détails au cœur des courses du week-end.
- Mercredi ☁️🌤️ : Nuages matinaux puis éclaircies, 8°C / 14°C, vent faible.
- Jeudi ☀️ : Soleil généreux, 10°C / 21°C, légère brise.
- Vendredi ☀️🔥 : Plein soleil et chaleur marquée, 12°C / 26°C, vent quasi nul.
- Samedi 🌤️ : Ensoleillé avec quelques nuages discrets, 11°C / 24°C, conditions stables.
- Dimanche ☀️ : Temps agréable et lumineux, 11°C / 20°C, vent léger.
Le programme de la semaine
À Lenzerheide, le programme retrouve un peu de sérénité après les montagnes russes vécues lors des Mondiaux. Côté descente, les pilotes profitent d’horaires de pratique plus généreux : quatre heures complètes dès le premier jour, de quoi apprivoiser la piste sans la précipitation imposée à Champéry. Ce retour à un rythme plus habituel est accueilli avec soulagement et devrait instaurer un climat plus posé tout au long de la semaine, même si ça pourrait bien se jouer à quelques détails au final… En cross-country, le format se resserre et revient aux standards de la Coupe du Monde. Le short track se dispute le vendredi soir, deux jours avant le XCO, et cette fois sur le même tracé – raccourci. Pas de qualifications, le plateau de Coupe du Monde étant suffisamment sélectif pour assurer des grilles remplies juste comme il le faut.
Mercredi 17 septembre :
- 10h – 16h > Trackwalk DH
Jeudi 18 septembre :
- 8h30 – 12h30 > Entraînement DH
- 12h30 – 16h30 > Session Chronométrée DH
Vendredi 19 septembre :
- 10h45 & 11h35 > XCC U23
- 12h30 & 13h00 > Qualifications Q1 Élites
- 14h00 & 14h20 > Qualifications Juniors
- 15h05 & 15h30 > Qualifications Q2 Élites
- 17h30 & 18h10 > XCC Élites
Samedi 20 septembre :
- 9h00 > Entraînements DH
- 11h30 & 12h00 > Finales DH Juniors
- 13h00 & 14h10 > Finales DH Élites
Dimanche 21 septembre :
- 9h00 > XCO Espoirs/U23 Filles
- 11h00 > XCO Espoirs/U23 Garçons
- 13h30 > XCO Élites Filles
- 15h30 > XCO Élites Garçons
La piste de Descente
À Lenzerheide, on parle de la « Straight Line Track » même si son nom n’est pas entré dans l’histoire comme le Black Snake de Val di Sole par exemple… et même si cette piste n’a jamais vraiment été une ligne droite ! Depuis 2022, le tracé a beaucoup évolué : la fameuse section de relevés sous le télésiège a en grande partie disparu, remplacée par un départ désormais bien plus technique, avec le pierrier du départ et la section en dévers délicate dans les bois qui suivent avant de replonger sous le télésiège et retrouver ce qu’il reste de la portion historique. Ces évolutions ont donné un nouveau souffle à la piste, au point que la version 2023 en vigueur cette année, est considérée comme la meilleure jamais roulée à Lenzerheide, avec quelques aménagements “faits main” pour pimenter l’ensemble.
Côté profil, la piste offre 415 m de dénivelé – soit bien moins que Champéry ou La Thuile – avec un gradient plus doux, de longs enchaînements et moins de relevés hyper serrés. C’est une piste qui s’apprend vite, où les réglages se trouvent sans prise de tête… mais où il est diablement difficile de faire la différence. Car si le défi est moins dans la pente, il est dans l’exécution : tout se joue sur la précision, la fluidité et la constance, d’autant que les vitesses dépassent parfois les 60 km/h… Et que le dernier pierrier peut toujours rebattre les cartes. Résultat : Lenzerheide donne souvent lieu à des courses à couteaux tirés. L’an dernier encore, moins d’une seconde séparait les cinq premiers hommes. Ici, plus qu’ailleurs, ce sont les détails – réglages de suspensions, lignes parfaites, engagement total – qui décident de qui lève les bras en bas !
Le circuit Cross-Country
Lenzerheide n’est pas qu’un rendez-vous de descente : son circuit XC est devenu une référence, notamment depuis les Mondiaux 2018. Ici aussi, le tracé a évolué pour coller aux standards actuels du cross-country moderne : plus rapide, plus exigeant physiquement et avec de nouveaux points de difficulté. Dès le départ, large et frontal, les coureurs s’élancent en masse avant d’attaquer rapidement une bosse forestière longue et physique, qui a été rallongée au fil des ans.
Mais si la première ascension est usante, les suivantes sont plus courtes et nerveuses, façon taquets à répéter, qui réclament force et relances explosives. En descente, le circuit joue la carte du naturel : passages creusés, racines omniprésentes et vitesse élevée – souvent 20 à 30 km/h dans les parties boisées. La célèbre descente de Lenzerheide, le canyon désormais abordé plus vite par la droite, les drops et la section “toboggan” enchaînent les pièges techniques, où l’énergie laissée à pédaler et relancer conditionne la vitesse de sortie. Ici, les suspensions doivent être réglées au cordeau pour permettre de garder de la puissance sur les racines, sans se faire éjecter du rythme.
Autre détail marquant : le seul point de ravitaillement, la “pizza”, devrait être stratégique puisqu’on peut y passer sans perdre de temps. Et avec une passerelle placée à seulement 200 m de l’arrivée, le placement s’annonce crucial pour les sprints finaux. Résultat : un circuit plus physique, plus rapide, où tout repose sur la capacité à maintenir de la puissance et de la fluidité dans un terrain qui, jour après jour, se creuse et évolue.
Faits marquants jusqu’ici
Lenzerheide a déjà écrit de belles pages de Coupe du Monde. La dernière fois qu’on y a couru, en 2023, Luca Schwarzbauer et Jenny Rissveds s’étaient imposés en short track, tandis que Nino Schurter et Loana Lecomteraflaient la mise en XCO. Pour Schurter, c’était même une victoire historique : son 34e succès en Coupe du Monde, record absolu, conquis à domicile devant un public en fusion. En descente, la manche avait marqué par une “invasion britannique” : Jordan Williams décrochait son premier succès Elite avec seulement 0,5 seconde d’avance, alors que Rachel Atherton allait chercher sa 40e victoire en Coupe du Monde, la plus rapide du jour en 3’07’’514. Williams, lui, coupait la ligne en 2’39’’222, et moins d’une seconde séparait les cinq premiers… Autant dire que le suspense avait été total.
L’histoire récente du site est aussi marquée par la domination de quelques noms. Chez les femmes, seules Rachel Atherton, Myriam Nicole et Marine Cabirou se sont imposées ici, Rachel et Myriam cumulant à elles deux 7 des 8 victoires possibles ! Chez les hommes, cinq des six vainqueurs déjà couronnés à Lenzerheide seront au départ cette année : Danny Hart, Amaury Pierron, Loïc Bruni, Jordan Williams et Loris Vergier. Bruni, lui, n’y a gagné “que” les Mondiaux 2018, où Martin Maes avait failli créer la surprise. On n’oubliera pas non plus le quadruplé français de 2021, avec Vergier devant Bruni, Daprela et Pierron, preuve que le terrain des Grisons réussit bien aux tricolores.
📺 Où et quand suivre Lenzerheide 2025 ?
Côté retransmissions, la Descente et le Cross-Country Élites gardent les honneurs du direct.
- En DH, tout se joue samedi avec les Finales Juniors et Élites. Courses à suivre en direct sur Eurosport/Max(intégrale, sans pub, français ou anglais, via abonnement), ainsi que sur la chaîne L’Équipe et ses lives (français, avec pub, en clair).
- En XC, seuls les Élites bénéficient du live, avec les courses XCC vendredi soir et XCO dimanche. Retransmission complète sur Eurosport/Max (intégrale, sans pub, français ou anglais, via abonnement), alors que seules les épreuves au format olympique ont leur place sur la chaîne L’Équipe et ses lives (français, avec pub, en clair).
📲 Quoi qu’il en soit, sur FullAttack, on se concentre sur ce qui compte : les paddocks, les réglages, les histoires derrière les chronos. Articles sur le site, chaîne YouTube du mag et posts Instagram seront mis à profit pour vous faire vivre l’événement de l’intérieur. Au menu : contexte de la course, coulisses, analyse piste par Fabien Barel, aperçu du tracé XCO par Stéphane Tempier, stats, live timings, réactions à chaud, et bien sûr le Débrief’ FullAttack, l’émission qui revient sur le week-end de DH en 5 réactions !