🛠️ Pal Arinsal 2025 : secrets d’altitude dans les paddocks 🇦🇩🔥 À près de 2000 m, l’air est plus rare… mais pas les infos croustillantes. Entre l’état de forme des blessés, des protos qui affolent les curieux et la suite de certains feuilletons croustillants, le paddock andorran bruisse de rumeurs et de nouveautés. Ajoutez à cela un Jackson Goldstone qui semble en mission face à une meute prête à le faire tomber, et vous obtenez un cocktail explosif à la veille des finales. 👉 Voici tout ce qu’on a vu et entendu dans les coulisses pour donner une autre dimension aux batailles qui s’engagent.

💥 L’état de forme des blessés : Ronan Dunne, le grand absent
Dans les paddocks de Pal Arinsal, un nom revient sur toutes les lèvres : Ronan Dunne. Victime d’une chute aussi spectaculaire qu’horrible lors des finales à La Thuile, l’Irlandais est contraint de manquer l’étape andorrane. Si, dans un premier temps, il se voulait rassurant sur les réseaux sociaux – “rien de cassé, juste quelques contusions” –, des examens complémentaires ont révélé une petite blessure au foie. Les médecins n’ont pas pu confirmer si cette lésion était directement liée à son crash ou à un incident passé au Hardline, mais elle impose un temps de repos. Après une nuit en observation, Ronan est sorti sur ses deux pieds, avec en ligne de mire un retour au Red Bull Hardline dans trois semaines. Vu la violence de l’impact, le fait qu’il s’en sorte avec “si peu” conforte sa réputation de pilote “surhumain”.
Derrière ce cas marquant, d’autres pilotes gèrent eux aussi des blessures avec des fortunes diverses. Ryan Pinkerton, également victime d’un gros crash à La Thuile, s’en sort miraculeusement sans aucune blessure et a pu remonter en selle rapidement. Joe Breeden, en revanche, reste incertain après une suspicion de lésion des ligaments croisés et attend un scan pour en savoir plus. Chez les stars du circuit, Finn Iles fait l’impasse sur Pal Arinsal… Comme à La Thuile donc. Le Canadien, qui traîne une blessure aux disques lombaires – qui se touchent – depuis l’intersaison, avait déjà dû couper le vélo pendant deux mois et demi. Son crash à Val di Sole a empiré la situation en déstabilisant sa colonne vertébrale et en déclenchant une douleur nerveuse aiguë lors des compressions. Pour éviter d’en arriver à la chirurgie, Finn suit un programme de rééducation exigeant – Pilates, travail postural, renforcement – avec l’objectif de revenir à 100% pour les Mondiaux. “C’est difficile de rester en dehors, mais c’est la décision la plus intelligente pour la suite”, confit-il cette semaine.
Bernard Kerr, lui, reprend prudemment après sa chute en début de saison : son pouce reste faible, et il espère que la météo pluvieuse annoncée ralentira la piste et jouera en sa faveur afin qu’il puisse aller un peu plus loin dans le week-end que la semaine passée, lors de sa première tentative de reprise à La Thuile… Enfin, Ethan Craig, auteur d’un violent front flip à La Thuile, évalue encore son état après une plaie, une petite fracture du nez et deux yeux au beurre noir. “Je me sens mieux que je n’en ai l’air” sourit-il, mais la réalité du terrain le rattrape. Après avoir essayé, pour voir ce que ça donnait en piste aux entraînement, Ethan fait finalement l’impasse sur cette étape…

🏔️ La piste : rapide, piégeuse… et sujette à débat
Dans les paddocks de Pal Arinsal, la piste est sur toutes les lèvres. Décrite comme “super rapide”, elle impose un rythme où les pilotes roulent à fond du début à la fin, sans véritable moment pour souffler. Beaucoup parlent d’une “course de sprint”, où la moindre erreur coûtera très cher : avec des chronos ultra serrés, les écarts devraient se jouer à la poignée de dixièmes, promettant des courses excitantes pour les fans mais redoutables pour les nerfs. Clairement, dans l’esprit de ce que Leogang peut procurer, le contraste d’un secteur à l’autre en moins…
Le terrain, un mélange de “gravette” et de cailloux, rend le grip précaire. Sous le soleil andorran, la poussière s’envole et les appuis deviennent délicats. Certains qualifient même la piste de “piste bleue” – comprenez : pas la plus technique, avec beaucoup de virages relevés, d’appuis et de sauts – mais tous s’accordent à dire qu’il faut savoir “lâcher les freins” et rester relâché pour tenir le coup. Pour les pilotes qui reviennent de blessure, sa longueur plus courte et son exigence physique moindre sont un atout… mais pas de quoi la rendre facile. C’est une autoroute, mais une autoroute où tu es toujours à la limite, en somme…
Cette année, plusieurs modifications du tracé viennent changer légèrement la donne. Le taping a été resserré dans de nombreuses sections, obligeant les pilotes à rester sur une ligne quasi unique et réduisant les options de dépassement. Un nouveau petit virage a été ajouté pour casser le rythme et injecter un soupçon de technicité dans ce qui était perçu comme un boulevard l’an passé. Plus bas, une section autrefois jugée “carrée” et aveugle a été arrondie, et du bois est venu sécuriser la transition entre une passerelle et la terre.
Le travail de préparation est d’ailleurs salué : les petits cailloux ont été dégagés, laissant apparaître de gros rochers (parfois peints) qui deviennent de vrais obstacles. Mais certains s’inquiètent : les appuis existants ne sont pas toujours jugés assez hauts et pourraient se dégrader rapidement au fil des passages, les rendant inefficaces voire traîtres. Ça vous rappelle quelque chose ?! En résumé, même si la piste ressemble beaucoup à celle de l’année dernière, elle a bénéficié de beaucoup de travail et propose quelques variations dans les sections rocheuses sans pour autant que ça en change la face. Une chose est sûre : ici, impossible de faire la différence en roulant en flow. Pour gagner, il faudra être à la limite et minimiser les erreurs.

🔧 Nouveautés matos : un proto Mondraker et un pneu Schwalbe agressif
Dans les paddocks de Pal Arinsal, les regards se tournent vers deux nouveautés qui attirent l’attention des observateurs avertis.
D’abord, le prototype de vélo de Descente Mondraker, déjà aperçu en début de saison, se montre ici dans une version plus aboutie. C’est Greg Williamson qui prendra le guidon de ce châssis en l’absence de Ronan Dunne. Parmi les détails intrigants, on note la présence de boulons supplémentaires à l’avant des manivelles. Les spéculations vont bon train : support pour poids amovibles ? pont rigidifiant ? ou emplacement pour un amortisseur de masse ? La première option semble tenir la corde. Le cadre conserve aussi son système de boîtier de pédalier modulaire et laisse entrevoir des pattes de roue interchangeables pour jouer sur la longueur des bases. Toujours en aluminium pour l’instant, l’absence de peinture permet ici de voir sa conception en 3 pièces au niveau du raccord douille : tube supérieur, tube oblique et renfort qui signent une ligne très distinctive. Une version en carbone est attendue plus tard cet été mais en attendant, cette nouvelle itération semble plus raffinée et donc plus proche de la production que les précédents prototypes. On voit en tout cas que ça a travaillé sur les lignes du côté des designer de la marque…
Autre nouveauté qui suscite des débats : le nouveau pneu Schwalbe aperçu à l’avant sur plusieurs vélos. Masqué de toute désignation officielle, ce modèle présente l’une des bandes de roulement les plus agressives jamais proposées par la marque. Pavés centraux hauts et largement espacés, blocs latéraux rectangulaires décalés et rainurage inversé : tout semble pensé pour les conditions meubles et poussiéreuses comme celles rencontrées à La Thuile. Beaucoup y voient une alternative plus adaptée que le Dirty Dan – pneu boue que les pilotes Schwalbe, dont les frères Alran, recoupent souvent pour le sec. Ce nouveau profil pourrait combler ce vide dans la gamme. Visuellement, il rappelle un Maxxis Highroller III, mais s’en distingue par un canal légèrement plus large entre bande centrale et pavés de bord et l’absence de pont entre les pavés centraux. La ligne violette sur la gomme suggère l’usage du composé Addix Ultra Soft. Pour l’instant, pas de nom ni de date de lancement officielle… Mais on pose une petite pierre ici…
🛠️ Dans le feuilleton des nouveautés : Brembo et la RockShox ZEB
La Coupe du Monde continue de jouer son rôle de laboratoire à ciel ouvert pour les marques, et Pal Arinsal n’échappe pas à la règle. Si certains protos font leur première apparition ici, d’autres reviennent sur le devant de la scène, laissant filtrer de nouveaux détails et entretenant le suspense.
Côté freins, les Brembo développés pour le Specialized Gravity Team suscitent toujours autant de curiosité. On en sait désormais un peu plus quant à leurs principales caractéristiques : quatre pistons en aluminium indépendants (18 mm de diamètre) pour un dosage fin et une puissance maximale, associés à un maître-cylindre avec piston flottant de 9 mmet triple ajustabilité du levier. Le rotor fixe, lui, offre une surface de freinage agrandie pour dissiper la chaleur dans les sections les plus extrêmes…
Chez RockShox, les observateurs avertis continuent de décortiquer la ZEB et ses itérations. Des détails intrigants apparaissent : un nouvel emplacement des valves de purge vers le bas des fourreaux pourrait être au rendez-vous. Pour ce qui est de la partie basse côté frein, masquée sur les visuels à disposition jusqu’ici, il pourrait s’agir d’un élément de mesure Shockwiz intégré dans le fourreau. Et que dire de l’arceau ? Un cache aperçu à La Thuile alimente les rumeurs : les supputations les plus entreprenantes y verraient une solution pour jouer sur la rigidité en torsion ou l’amortissement des vibrations… mais tout cela reste pour l’instant au stade de la spéculation.

🏆 Les favoris : Jackson Goldstone face au reste du monde
À Pal Arinsal, Jackson Goldstone arrive en position de force. Avec quatre victoires consécutives cette saison, il écrase littéralement la concurrence et semble capable d’enchaîner une cinquième sans faiblir. Même lorsqu’il ne roule pas à son meilleur niveau, Jackson parvient à imposer son rythme, notamment grâce à une configuration de vélo très particulière : près de 2 kg de lest ajouté pour rendre sa machine “super plantée”, et lui permettre de générer la vitesse nécessaire via les mouvements de terrain. Son approche ? Rouler fort, sans trop se poser de questions, même si on peut commencer à sentir une certaine gestion dans ses derniers runs victorieux… Quoi qu’il en soit, cette domination a aussi pour effet de galvaniser ses rivaux.
En tête de la fronde : Loïc Bruni et Loris Vergier, bien décidés à défendre l’hégémonie tricolore façon mousquetaires ! Vergier, champion du monde en titre, connaît parfaitement la piste andorrane. Il y a brillé plusieurs fois par le passé, y compris l’an dernier où il avait raflé le maillot arc-en-ciel. Bruni, quant à lui, a des comptes à régler : il avait la victoire en main ici aux Mondiaux 2024 avant une chute spectaculaire. Les modifications du tracé, plus sinueuses et techniques, jouent selon lui en sa faveur.
Derrière ce trio, d’autres outsiders pourraient bousculer la hiérarchie. Amaury Pierron, auteur d’un retour impressionnant à La Thuile (10ᵉ après une opération de la clavicule 11 jours plus tôt), pourrait créer la surprise s’il reste sur ses roues. Benoît Coulanges, passé à deux doigts d’un titre mondial ici l’an dernier, a une revanche à prendre après son absence en finale à La Thuile. Et attention à Danny Hart, Troy Brosnan et Ryan Pinkerton, tous capables de “tout envoyer” sur une piste rapide comme celle-ci où ils se sont déjà distingués.
La catégorie Junior Hommes, elle aussi, attire les regards. Comme cela est déjà arrivé par le passé à Andorre, le meilleur temps absolu de la journée pourrait bien venir d’un Junior… Till Alran, Max Alran, Asa Vermette, Tyler Waite, Ollie Clark et Jonty Williamson sont cités comme des talents à surveiller. Même Jackson Goldstone avoue redouter leur arrivée prochaine en Élites. Et si, finalement, la plus grosse concurrence à l’égémonie du Canadien finissait par arriver comme lui, via la prochaine génération ?!
Chez les femmes, la lutte promet d’être tout aussi serrée. Nina Hoffmann, en pleine confiance après une victoire sensationnelle à La Thuile, retrouve une piste où elle s’est déjà imposée en 2023. Tahnee Seagrave monte en puissance et avait montré un rythme impressionnant ici l’an dernier. Vali Höll, qui adore ce tracé, veut mettre fin à une disette de victoires et confirmer sa domination des qualifications passées. Enfin, attention à Gracey Hemstreet, double vainqueure coup sur coup cette année, et à Marine Cabirou, qui sait “mettre du piment” sur les pistes rapides et avait signé un split foudroyant à l’arrivée l’an dernier. Faites vos jeu !