Loic Bruni tient peut-être la forme de sa vie. Du moins, c’est ce que les résultats du moment tendent à dessiner, petit à petit. Et ce que l’on observe de lui ces derniers temps, va dans le même sens. Loic Bruni tient quelque chose de plus en ce début de saison 2024. Voilà pourquoi on pense ça…
Ce matin, c’était fou pour être honnête. La piste était mouillée et déjà très défoncée. […] Oui, on s’est préparé un petit peu [spécifiquement pour cette course] mais je ne pense pas que ça sera pareil. La piste est tellement boueuse aujourd’hui, totalement différente de la semaine dernière. Le sol a changé, les trous ne sont plus les mêmes, la configuration n’est plus la même. Je pense que la piste, dans cet état, est un peu plus difficile, moins « quitte ou double ». Il faut être fin, précis, fort physiquement. Je dirais que c’est le pilote qui a un peu plus d’habileté technique que de vitesse pure qui pourrait gagner. Donc je vais essayer de trouver ce bon mix. J’essaie de trouver le bon moyen d’y parvenir, mais c’est difficile, donc j’ai toujours à travailler là-dessus.
Loic Bruni
Telle était la déclaration de Loic Bruni, ce jeudi entre deux runs d’entraînements, à Val di Sole, au micro de Warner Bros, pour la quatrième manche de Coupe du Monde de la saison 2024. Une saison qui a particulièrement bien débuté pour le pilote du Specialized Gravity. En trois courses, il en a gagné deux, et s’est trouvé à six centièmes de faire un carton plein en finales. Un tel début de saison de Coupe du Monde, le frenchie n’en avait jamais connu. Certes, il avait remporté trois manches, dont deux en trois courses, lors de son premier globe en 2019. Mais entre ces deux premiers succès, il était passé à travers à… Fort Williams. Une destination qu’il a su dompter cette année. Qui plus est, il n’avait remporté qu’une manche en 2021 et 2023, ses deux succès suivants.
Quoi qu’il en soit, il semble que quelque chose ait changé cette saison. Outre le fait que Loic franchisse la barre des trente ans – à laquelle on peut toujours associer une certaine dose de maturité – il y a quelque chose qui transpire à travers les déclarations successives du quintuple Champion du Monde. Ceux qui ont l’habitude d’écouter Loic savent que ses propos sont toujours empreint d’émotion. Quand ce n’est pas son regard qui pétille face à l’objectif, on sent toujours un fond d’autocritique et d’introspection dans ce qu’il relate. Si bien que parfois, on a pu à la fois sentir un mélange de pression et d’appréhension dans ce qu’il pouvait relater à son sujet, tout comme une part d’offensive à l’égard de ses adversaires directs – la Descente est un mental game à n’en pas douter.
Cette fois, pourtant, ce jeu est plus subtil dans ses propos. Bien sûr, ceux qui sont au fait du classement actuel de la Coupe du Monde, et de son actualité récente, verront sans mal Finn Iles et Ronan Dunne – ses adversaires les plus en vue du moment – à travers l’idée de pilotes qui ont des habiletés techniques supérieures… L’interprétation de ces propos reste pourtant libre à chacun, Loïc ne citant personne. Le jeu est ouvert. Ceux qui voudront se reconnaître, se reconnaitrons, et prendront la pression qui peut aller avec. Loic, lui, semble une fois de plus au clair avec le challenge qui l’attend, la manière d’y travailler, et les ingrédients pour réussir. Une constante, que l’on retrouve bien plus présente et claire, depuis le début de saison.
Là où certains parlent de lignes, de choix, de réglages ou de galère, Loic Bruni ne semble avoir qu’une idée en tête ou du moins, aux lèvres, depuis le début de saison : l’état d’esprit. Être dans le bon, pour trouver du plaisir à performer à Fort William, était son mantra du moment. Et force est de constater que ça n’a fait que porter ses fruits depuis. À Leogang la semaine passée, alors que tout le monde aurait voulu voir ce que la pression d’un Ronan Dunne pouvait lui inspirer, Loïc Bruni retournait sans mal la pression, confirmant que le pilote Mondraker était effectivement l’homme en forme du moment, et que pour sa part, il avait encore du chemin à faire d’ici aux finales, pour être au top. Avec le résultat que l’on connaît par la suite. Quoi qu’il en soit, une manière pour lui, de s’épargner l’égarement, et de rester concentré à sa tache. Quitte à admettre, sans mal, qu’il ne soit pas encore au top, à un moment donné, puisqu’en pleine constructuion de quelque chose. Trust the process.
L’état d’esprit justement, c’est la notion sur laquelle on s’attarde ici, puisque c’est aussi celle qui transparait également dans les propos d’un autre pilote. Et pas n’importe lequel : Finn Iles. L’équipier. Celui qui, on le sait – ça transpire jusque dans son style de pilotage – a toujours un œil sur ce qui se passe du côté du frenchie, pour s’en inspirer. Ce jeudi matin à Val di Sole, alors que la tempête de la nuit avait tout rendu particulièrement compliqué en piste, le Canadien semblait prendre du plaisir, et jouer avec les caméras du bord de piste comme rarement. Il se pourrait donc que cet état d’esprit soit le fruit de quelque chose qui, à minima, soit contagieux au sein du team Specialized Gravity.
Honnêtement, c’est trop bon ! Je m’amuse beaucoup. Je viens de me faire couvrir de boue à l’instant, mais qu’importe. Cette portion de piste en particulier, est frustrante, mais tout le reste est vraiment fou. C’est impressionnant, mais de la meilleure des manières. Il faut bosser dur pour que ça fonctionne. Mais quand ça marche, tu te dis « Oh mec, c’est trop bon »
Finn Iles
Du fun, et la bonne dynamique qui va avec ! Ce vendredi en qualification de la quatrième manche de Coupe du Monde de Val Di Sole, Loic Bruni et Finn Iles étaient une nouvelle fois, premier et deuxième au chrono ! Ils tiennent quelque chose…