Le Haut-Languedocien Théo Galy (Devinci Alltricks) nous raconte son séjour à Winter-Park à l’occasion de la troisième manche des EWS…
Carton rouge
Waaaaaouuuuhh enfin aux USA pour la première fois de ma vie, c’est trop cool !
Le team Devinci/Alltricks nous a concocté un énorme trip qui a débuté il y a déjà une bonne semaine avec en amuse-gueule une course à Park City près de Salt Lake City le week-end dernier.
Ce week-end, place aux choses sérieuses avec la 5ème manche des Enduro World Series qui s’est déroulée dans le Colorado à Winter Park. Pour cette étape nous avons eu droit à un drôle de programme qui s’étalait sur 4 jours. Jeudi après-midi reconnaissances des spéciales 1 et 2. Vendredi matin run chronos sur les spé 1-2, puis après-midi reco du run 3. Ensuite samedi matin recos des spéciales 4 et 5 enchaînées avec les runs chronos 3-4 et 5 et pour finir les recos des spéciales 6 et 7. Enfin dimanche matin runs chronos sur les SP 6-7. Bref plus simple tu meurs !
Jeudi soir après quelques recos, je suis motivé pour en découdre même si les spéciales ne sont pas taillées pour moi.
Vendredi matin pour une fois nous ne sommes pas obligés de nous lever aux aurores : mon départ est prévu à 10h30 ! Cette première spéciale est probablement une des plus plates de tout le circuit EWS, entièrement dans le bike park, totalement aseptisée, avec des sauts de haut en bas. Tout sauf de l’enduro quoi ! Mais peu importe, je m’élance fort d’entrée de jeu, je passe les premiers relevés sans encombre. J’essaye de gérer les parties très physiques. Nous sommes entre 3000 et 4000m d’altitude et le cœur s’emballe au moindre effort. Je tire d’énormes cloches à tous les sauts, c’est lent mais fun et puis de tout façon je ne sais pas « scrubber » ! Au milieu de la spéciale je commence à m’asseoir de plus en plus souvent, mauvais signe… Je termine la spéciale vidé et pourtant le temps est catastrophique, je suis 54ème ! Les américains et leurs 29″ m’ont littéralement déposé.
La spéciale 2 est plus descendante et plus technique aussi, j’espère pouvoir me refaire. Au start je suis concentré, il ne faut pas que je loupe ce run. Je pars à fond, je suis en confiance des les premiers mètres et je lâche les freins dans les parties techniques malheureusement bien trop courtes. Je termine 21ème de cette spéciale, c’est mieux mais il y a encore du boulot !
Au classement général de cette première journée je suis 42ème, c’est très loin de mes espérances mais rien n’est perdu, le top 20 est à seulement 14s. Et puis il reste encore deux jours de course à négocier.
Samedi matin l’ambiance est un peu plus tendue, on sait que la journée va être longue. Sur le coup des 8h nous partons reconnaître les spéciales 4 et 5 à vélo, pas de lift pour le moment. Les choses sérieuses commencent à 11h : c’est parti pour le run chrono de la spé 3. La partie haute est plutôt engagée avec de gros passages dans les rochers ; je décide de mettre les watts dès le début. Je passe propre la grosse difficulté puis il faut pédaler encore et encore pour rallier la ligne d’arrivée. Je fais le 37ème temps, certes !
Petite liaison pour monter au start de la spé 4, spéciale qui a été raccourcie à la demande des pilotes puisque sur le run d’environ 3 minutes il y avait 1m30 de montée. Sympa l’enduro à l’américaine… Sachant qu’il n’y a plus la montée je pars à fond, je fais un run propre et 4 virages plus loin je passe la ligne d’arrivée en 1m29s pour obtenir le 22ème temps.
Micro liaison et je suis sur le départ de la dernière spéciale du jour. C’est parti pour 6 minutes de run très physique. Au moins le sentier est assez naturel et il y a un peu de pilotage mais c’est très difficile car il faut relancer en permanence. Je roule plutôt bien malgré quelques fautes, je me classe 32ème. C’est toujours pas folichon aujourd’hui, pourtant je suis à fond. Heureusement je remonte quelques place au général, je passe de la 42ème à la 35ème place. En fin d’après midi nous partons reconnaître les spéciales 6 et 7. Sur une série de bosses, je me satellise en beauté…. Après un cette lourde chute, étourdissements, nausées et épaule fracassée, je décide de tirer le rideau pour ce deuxième jours de race et je retourne sagement à l’appartement pour prendre soin de moi… avec l’espoir de pouvoir rouler le lendemain.
Dimanche matin le réveil est douloureux, je suis mâché de la tête aux pieds. Mon dos et ma nuque sont en compote, l’épaule quant à elle grince sacrément ! Je décide tout de même de me mettre en tenue, je verrai bien ce que ça dit sur le vélo. Après un bon échauffement je me lance dans la courte liaison pour rejoindre le départ de la spéciale 6. Je ne suis pas en confiance et mon bras droit n’est pas au top de sa forme. Alors que je suis sur le point de prendre le start, la course est stoppée à cause d’une grosse chute du côté des filles. S’en suit une longue attente d’environ 1h30… Et pendant ce temps mon épaule refroidit. Allez c’est pas grave, ça va tenir, je pars tranquille histoire de jauger ; les sensations sont mauvaises. En plus d’être une spéciale sans aucun intérêt, je ne prends pas de plaisir et mon épaule me fait mal à mourir. Je passe les quelques virolos dans les bois puis je pédale comme un idiot sur les énormes portions physiques. A l’arrivée je décroche le 69ème temps. Waouuh, ça va être dur aujourd’hui ! Mais pas le temps de pleurnicher, nous sommes pressés vu le retard accumulé. Nous remontons direct au départ de la dernière spéciale du week-end.
Sur le start de la SP7 je ne suis pas sûr de moi : c’est une piste de bike park typé DH. J’ai peur que mon épaule ne me lâche dans une partie où il ne faut pas… Je m’élance prudemment, je roule en dedans. Je ne suis pas posé sur mes lignes, j’ai un temps de retard sur tout mais j’arrive en bas en entier. Je fais le 55ème temps scratch.
Au classement final de ces 3 jours de course je suis 42ème, déçu à nouveau de cette performance mais heureux d’avoir été au bout.
En revanche gros carton rouge à tous ceux qui ont approuvé cette coupe du monde « ENDURO » qui en réalité n’en n’était pas une. Un gros manque d’ambiance, une organisation qui laisse à désirer et des tracés tout à fait ridicules dans l’ensemble. Dommage, à mon sens, qu’il y ait des étapes comme Winter Park dans la World Series.
Prochaine manche à Whistler : il me tarde vraiment d’être dans la Mecque du VTT !!
Théo