Ah, l’électronique..! Vaste domaine qui ne laisse pas indifférent. Il en rebute certains : convaincus qu’il y aura bug, à un moment donné. Il en fascine d’autres : la télémétrie est l’emblème des sports mécaniques les plus pointus.
F1, Rallye, Moto GP, voile… Tous font appel à la mesure embarquée au plus haut niveau. À VTT aussi, l’idée fait son chemin. Olivier Bossard & le team Sunn, Nicolas Vouilloz en tête, fût un temps. Jack Roure & Loïc Bruni de nos jours… Pour les plus emblématiques.
Jusqu’alors, le domaine semblait réservé à une élite. Mais cette idée reçue pourrait changer. Quarq, filiale du groupe SRAM, officialise aujourd’hui le Quarq Shockwiz : dispositif de télémétrie grand public. Coup d’oeil averti…
Temps de lecture estimé : 7 minutes
[cbtabs][cbtab title= »Prix »]419 euros[/cbtab][cbtab title= »Poids »]45g (annoncé, avec support de montage caoutchouc et bouchons de valves)[/cbtab][cbtab title= »Fiche produit »]https://www.shockwiz.com/[/cbtab][/cbtabs]
En principe…
Au commencement, le Shockwiz était un projet Kickstarter. Une de ces idées bien pensées qui fait appel au financement participatif pour se concrétiser. Avec un succès tel que le principe ait attiré l’attention jusque dans les hautes sphères : au point que SRAM s’en porte acquéreur, et que le produit soit ajouté au portefeuille Quarq, la filiale électronique du groupe.
Le principe est simple : un dispositif électronique embarqué, qui créé automatiquement des recommandations pour le réglage de la plupart des suspensions à air du marché…
Comment ça marche ?!
En roulant, le Quarq Shockwiz mesure une centaine de fois à la seconde, la pression de la chambre positive de la suspension. Le système part du principe que ses variations sont représentatives des déplacements de la suspension. Et donc, qu’après analyse, il est possible d’identifier les comportements améliorables, et les réglages sur lesquels influer.
Le boitier est alimenté via une pile plate CR2032. Les mêmes que la plupart des ceintures de cardio-fréquencemètres et des montres du marché. En plus du capteur et du micro-processeur, il dispose d’une mémoire. Il garde donc en lui les informations qu’il mesure, avant de les transmettre. Il se connecte ensuite, après roulage, en Bluetooth, à un smartphone Android ou iOS.
Sur ce dernier, l’application traite et restitue les informations. Pas de graphique complexe ou de valeur à ne pas savoir qu’en faire. Une procédure de calibration, une page de commande et un espace de restitution des recommandations suffisent…
Nuances qui ont du sens…
L’intérêt du système réside donc autant dans le capteur en lui-même, que dans le traitement des données qui est fait. Ici, pas besoin d’être un expert en analyse. L’application s’en charge et restitue des informations traitées pour être facilement compréhensibles.
« L’électronique pour ce qu’elle sait faire de mieux… »
Graphiques, couleurs, valeurs et même appréciation, le système « gamifie » l’expérience pour la rendre ludique, pratique et accessible sans en dénaturer la nécessaire précision. À ce sujet, les étapes de montage / calibration offrent un premier aperçu du soin et de la fluidité à laquelle le système prétend.
Dans tous les cas, l’électronique est ici utilisée pour ce qu’elle sait faire de mieux : le traitement, l’analyse et la restitution de données. Et si l’interface a pour objectif de rendre une synthèse accessible, elle n’a pas vocation à plus. Il n’est pas ici question d’un système qui agisse pour nous.
Assistant ou ingénieur personnel ?!
Une nuance qui a du sens, en regard aux réticences possibles vis-à-vis de l’électronique ! À l’image de l’ingénieur de course qui étudie le comportement du véhicule pour proposer les meilleures options au pilote. Ou comme l’assistant personnel à qui l’on confie ses informations pour qu’il les ordonne et restitue au meilleur moment.
Le pilote doit rester maître à bord, et avoir les meilleurs outils en main pour agir de manière responsable. Une idée intéressante que l’on prête au Quarq Shockwiz. Le système veut s’adresser à un large panel d’utilisateurs. Du novice qui souhaite être guidé pour apprendre les bases, au compétiteur qui veut identifier l’impact de chaque paramètre sur le comportement du vélo.
Dans tous les cas, le système ne se destine pas seulement aux suspensions RockShox du groupe SRAM. Toutes les suspensions à air dont la chambre positive est à volume unique sont annoncées compatibles. RockShox Solo Air, High Volume & Debonair – Fox Float & Evol pour les deux marques leaders sur le marché.
Potentielle pertinence ?!
Les lecteurs Endurotribe les plus assidus le savent. Ceux qui ont eu l’occasion de participer aux Ateliers Endurotribe en ont fait l’expérience. Nous accordons une attention particulière aux réglages des vélos qui passent entre nos mains. Convaincus de l’intérêt de se prêter à l’exercice pour tirer pleinement parti du matériel.
De ce point de vue, le Quarq Shockwiz présente plus que jamais des arguments qui appellent à plus. Le système vient justement de nous parvenir. Il est d’ores et déjà à l’essai au moment de publier ces lignes. L’occasion de le confronter à notre méthodologie habituelle… Et d’en mesurer toutes les capacités.
Notamment pour évoquer l’aspect financier des choses. Le prix de ce premier boitier grand public peut laisser perplexe. Encore faut-il en mesurer la réelle pertinence à l’usage. Ne serait-ce que pour se prononcer sur l’avenir de ce produit d’un nouveau genre et de tout le potentiel de démocratisation qu’il peut réserver à l’avenir.
Échanges et mesures…
Pour l’heure, on valide la facilité d’installation et de calibration. Les deux vidéos explicatives sont fidèles à la réalité. On valide ensuite la sensibilité et la justesse du système. Utilisé sur une première séance navette, à jouer des clics à chaque run, le système a su, à chaque fois, identifier et quantifier les réglages manipulés.
Un bon préalable pour pousser l’essai plus loin… Et réserver la suite de nos échanges à une démarche d’essai constructive. La seule méthode qui permette de disposer de l’ensemble des informations nécessaires à un jugement pertinent. Il faut notamment juger de la pertinence des recommandations, leur facilité de mise en oeuvre, leurs sensibilités sur le terrain, et les éventuelles limites d’usage d’un tel système…
C’est pourquoi l’espace de commentaires ci-dessous est destiné à recueillir les questions que le système soulève en matière d’usage et de performance terrain. Énoncées de manière précises, courtoises et intéressées, les questions les plus pertinentes seront d’autant plus faciles à traiter… Et auront donc d’autant plus de chance de trouver réponse lors de notre prochaine publication à ce sujet 😉