On en parle depuis le début de la semaine, et l’ouverture de ces Championnats du Monde 2024 à Pal Arinsal : la piste est comme toujours, au cœur du sujet ! Une piste connue des principaux prétendants à la victoire, puisqu’en service depuis 2 ans déjà, en Coupe du Monde. Ça n’empêche qu’en saisir les subtilités du moment, est indispensable pour comprendre la course qui doit attribuer les titres de Champions du Monde en suspens. Nouveaux passages, approche des pilotes et points clés à surveiller, détaillés, sur FullAttack !
Infos, vidéos, live timing et résultats… Retrouvez tout ce qu’il faut pour suivre, jour par jour, les Championnats du Monde de Pal Arinsal 2024, sur notre page live FullAttack :
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Pour tout saisir, plusieurs caméras embarquées sont disponibles depuis que les entraînements ont débuté. Danny Hart, Dakotah Norton & Joe Breeden, Vali Höll, Ella Svegby entre autres, ont posté leurs runs respectifs. Ici, c’est la caméra embarquée de Ronan Dunne que l’on a jugé la plus intéressante. Pour son cadrage, le style inimitable, certains choix de ligne et la vitesse qui en découle…
Les nouvelles sections
On l’a dit en intro, cette piste sert à une course de l’échelon international pour la troisième année consécutive. Pour autant, rien n’est figé dans le marbre, et chaque année apporte son lot de nouveauté. Si l’an passé, elles étaient nombreuses suite aux retours mitigés du paddock sur la toute première version proposée, cette année, les nuances sont plus subtiles. Les voici listées…
0.00 > nouvelle position de la cabane de départ au sommet du Pic de Cubil. À Gauche du Télésiège, dans le sens de la piste désormais. L’élan procuré par la rampe est plus important, et le pédalage des premiers mètres, moins intensif que par le passé.
0.05 > premier saut nouveau également. À l’aveugle en bonne partie, le pad de réception se dévoilant lui-même au dernier moment. Pad de quelques mètres seulement, avant la prochaine nouveauté…
0.07 > premier vrai virage de la piste, fraîchement tracé dans la pâture. Un S, droite/gauche/droite en dévers et sans aucun appui, dont l’adhérence et le côté fuyant surprennent au premier abord. Les deux piquets rouges se méritent avant de connecter avec la piste de l’an passé.
1.26 > jusqu’ici, la piste partait plus directement à gauche. Virage plus serré derrière l’arbre à droite désormais, pour tenter de contrôler un peu la vitesse, dans cette section ultrarapide de la piste.
1.43 > le balisage du haut du pierrier diffère un peu. Il amène les pilotes à passer plus à droite de cet endroit, via le piquet rouge qui marque l’intérieur, avant de laisser une ligne droite plus directe pour mener au bas de cette section.
1.53 > la ligne du bas, la plus à gauche, était fermée l’an passé. Elle est désormais accessible, offrant plusieurs options dans ce bois qui conditionne toute la section rapide qui suit.
1.58 > le passage entre les deux arbres était ouvert par le passé. Cette année, il faut choisir son côté, le milieu n’est plus une option.
2.16 > l’an passé, c’était un camel qui pouvait se passer en enroulé/cabré. Cette année, c’est une double, bien plus longue !
2.37 > l’an passé aussi, la traj’ haute, au-dessus du sapin, n’était pas dans les plans. Cette fois, elle peut permettre d’aborder le gauche suivant en freinant différemment.
2.44 > par le passé, il n’y avait pas de passerelle. Il fallait choisir entre tirer ou enrouler le chemin que la piste croise à cet endroit. Désormais, il faut gérer la compression et le saut que ce nouvel ouvrage compose.
2.49 > finis, le pad en plein milieu de la piste, qui obligeait à aller chercher le rocher et le dévers à droite. Ça peut passer tout droit maintenant.
La particularité de la piste
Depuis que les essais ont débuté en début de semaine, une petite allusion revient souvent dans la bouche des pilotes quand ils sont interrogés au sujet de la piste. Un tracé plutôt à « ligne unique », qui n’a que peu changé par rapport à l’an passé, et dont on connaît donc, dans les grandes lignes si l’on peut dire, celles qui payent le plus en course. Vu sous cet angle, on pourrait donc penser que les dès sont d’ores et déjà jetés, et que cette semaine de Championnats du Monde pourrait paraître longue pour les pilotes Élites, d’ici à la Finale de samedi.
En réalité, c’est la dégradation de la piste qui vient jouer les troubles fêtes. Au fur et à mesure des passages, et des freinages par endroits, la piste se creuse. Ainsi, la ligne principale est de plus en plus défoncée au point que finalement, il devienne intéressant d’explorer d’autres solutions, juste à côté. Quelques centimètres plus à l’intérieur ou l’extérieur, pour moins se faire secouer… Voire, d’autres lignes moins intéressantes à la base – moins rapides, plus carrées ou moins directes – qui le deviennent parce que finalement plus propres, rapides, moins physiques ou risquées.
Il faut donc suivre cette évolution de la piste, et être renseigné de bonne manière sur les lignes qui s’ouvrent et se ferme. Les bons choix à faire à l’instant T. D’où la fameuse présence des staffs en piste, à l’affût de toute évolution du tracé. Mais aussi raison pour laquelle les pilotes ont à faire des choix dans leurs manières d’aborder leur semaine. Certains se mettent dans la ligne principale et la plus évidente, pour travailler le rythme, la vitesse à laquelle il est nécessaire d’enregistrer la piste pour être dans le coup le moment venu. D’autres semblent choisir directement des lignes différentes pour se retrouver, le moment venu, sur celle qui sera finalement la bonne, au risque de la creuser plus que de raison…
Les passages à surveiller
Tout ça, c’est d’autant plus vrai que la semaine est longue sur les Mondiaux. Ce vendredi encore, les pilotes ont deux heures d’entraînements pour scruter la piste, et continuer le travail. Raison pour laquelle personne ne s’affole de trop après les qualifications. Il reste toujours du travail à faire… Quoi qu’il en soit, ce petit jeu du chat et de la souris fait de cette piste mono traj’ – à la base – pour certains, une piste aux options qui évoluent au fur et à mesure des passages. Si bien que pour nous, le moment venu, certains choix méritent aussi d’être observés, scrutés, notés. Ces fameux endroits, en reprenant le timecode de la caméra embarquée de Ronan Dunne…
0.14 à 0.33 > tous les virages relevés du sommet de la piste, dont la ligne principale se dégrade et dont des options intérieures peuvent se dessiner.
0.35 à 0.41 > Le premier bois avec les sauts d’un rocher à l’autre, et la ligne sur laquelle on aborde le gauche au bout, plus ou moins ouvert selon les options !
0.49 > encore un virage relevé qui se troue à vue d’œil…
1.01 à 1.09 > Enchainement dans la pente dont les zones de freinage se creusent, au point de faire évoluer les options pour les pifs pafs et virages qui la composent…
1.13 > gauche droite que certains arrondissent pour profiter des appuis, et que d’autres coupent plus franchement pour schralper le deuxième appui comme jamais.
1.21 > virage gauche qui marque l’entrée de la première section très rapide. L’extérieur est plus arrondi, mais se creuse. L’intérieur peut être une option à un moment donné…
1.40 > entrée du pierrier, deux options. Intérieur le long de l’arbre, ou extérieur, qui arrondit la trajectoire…
1.53 à 2.00 > Bas puis haut, ou haut puis bas ? Différentes options qui conditionnent la vitesse que l’on emmène, et donc le temps qu’on gagne ou perd sur toute la section suivante, jusqu’à sortir du bois sur la piste de ski.
2.21 à 2.25 > premier bois qui conditionne où l’on sort sur la piste de ski, et ce que l’on emmène comme vitesse sur tout ce passage.
2.37 > est-ce que cette ligne haute, ouverte cette année, aura le dernier mot ?!
2.48 > tout droit dans le dévers, ou un peu à droite, pour dropper au-dessus d’une partie de ce qui peut poser problème ?!
Pour se donner une petite illustration de ce que chacun peut être amené à faire, on boucle cet article sur d’autres caméras embarquées. Celles de Danny Hart. Enregistrées au début des entrainements pour la première, puis à l’abord des qualifications, pour la deuxième. Notez la différence des lignes choisies, de l’état de la piste et de l’effet de l’orage intervenu entre les deux…