Le confinement du Team Rocky Sports

Entre bouleversement du calendrier de courses, perturbations professionnelles, arrêt du ride, découverte de nouvelle activité… Les Rockyboys and girl nous racontent comment ils ont vécu cette période de confinement.

5 caractères différents, 5 approches d’une même situation, c’est 5 expériences à raconter. Un échange parfois surprenant, mais clairement drôle ! On laisse donc la parole aux 5 teammates : Axelle, Xavier, Quentin, Lucas et Paul…

 


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Bienvenue dans le confinement des Rockyboys and girl

 

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Vu que ce n’était pas pratique de partir rider depuis 2 mois, est-ce que tu as amélioré des skills dans un autre domaine ?

 

Xavier : Étant confiné chez mes parents, j’ai fait pas mal de choses différentes. Donc oui, j’ai appris les proportions du béton, le diamètre du grain de sable pour les finitions… Et aussi des projets perso, un peu de couture, mais surtout du bois et du carbone.

 

Axelle : J’ai eu la chance de pouvoir rentrer chez mes parents, j’ai ainsi pu profiter d’un peu plus de confort de vie que dans mon 30m². Avec une grande maison, un jardin et des outils, ce confinement était synonyme de multi-tâche : poncer, vernir, peindre, coudre, cuisiner, faire du béton, jardiner, monter des moellons, travailler… Du coup, j’ai appris beaucoup de choses très variées ! Cela m’a permis de m’occuper l’esprit et les mains durant ces deux mois bloqués à la maison pour éviter d’accuser le coup du confinement.

Sur le vélo, j’avais bien comme objectif d’apprendre à faire des wheelings, mais le fait de tourner en rond dans ma rue, ou dans l’allée de ma maison, sans pouvoir aller plus loin, me frustre plus qu’autre chose. Du coup, je n’ai pas été très persévérante, et je me suis rabattue sur un bon cycle de renforcement musculaire que je pouvais faire dans le jardin et que j’aurai, bien sûr, bien moins envie de faire une fois le confinement terminé. Pour les roues arrière, je n’abandonne pas là, maintenant que j’ai les bases, je continuerai mon apprentissage sur les chemins.

 

Quentin : Quand on s’ennuie, on trouve toujours une occupation, mais avant de pouvoir s’occuper, il faut de l’énergie et pour avoir de l’énergie, il faut bien manger. Voilà le raisonnement qui m’a conduit à m’améliorer dans ma « cuisine », j’ai donc mis un peu la main à la pâte, pizza, quiche, salade… Alors d’accord, ce n’est pas original, sauf quand on sort de l’âge des pâtes comme moi !

Dans un domaine moins culinaire, j’ai également développé une aptitude hors du commun pour trouver le moindre coin de réseau dans ma maison pour pouvoir capter Internet et ainsi regarder des vidéos de chats. Il faut dire que les réseaux internet étant saturés, difficile de trouver un spot fiable de nos jours, les temps sont durs !

 

Lucas : J’ai pas mal cuisiné, même si en temps normal je ne prends pas le temps de faire de vrais repas, j’ai passé beaucoup de temps en cuisine à faire les recettes de la grand-mère. J’ai aussi passé un peu de temps dans le bois au-dessus de la maison (dans ma zone de confinement) pour tracer un chemin à rouler. Que j’ai de suite roulé le jour du déconfinement ! Et pour finir j’ai fait pas mal de street en vélo de dirt dans le jardin ou sur les trottoirs du quartier à base de 180°, 360°, barspin et manual.

 

Paul : J’ai bien été formé au jardinage/permaculture grâce à mon frangin, expert en la matière. Lui était content, ça lui faisait de la main-d’œuvre, et il aime encore bien diriger les opérations tout en étalant sa science. Et moi, j’ai appris les astuces du métier !

 

 

Quel a été ton « projet de confinement »  ?

 

Xavier : Finir l’aménagement de mon van. Puis me faire des pièces en carbone.

 

Axelle : « Grâce » à ce confinement chez mes parents, j’ai pu commencer et/ou terminer de nombreux projets que j’avais attaqué chez eux, nécessitant des outils particuliers et de la place, que je n’ai pas chez moi. Ces projets restaient en temps normal bloqués par manque de temps les week-ends où je redescendais leur rendre visite.

J’ai aussi pu donner un bon coup de main à mes parents sur différents chantiers entamés autour de la maison.

 

Quentin : Le projet confinement numéro un, ça a été le shape, vivant dans une coloc’ de bikers au pied des sentiers, ni une ni deux, armés de notre attestation nous sommes allés entretenir et tracer des beaux trails de bike ! C’était l’occasion, car on en parle tout le temps en période normale, mais on prend jamais le temps ! Et c’est en se mettant dedans qu’on se rend compte que c’est quand même dur ! Les vrais shapers sont forts, car ce n’est pas facile de faire en sorte que ta piste ressemble à quelque chose…

 

 

Sinon il y a eu des projets sur la Playstation… Mais on ne va pas s’égarer là-dessus hein !

 

Lucas : Énormément de temps pour avancer sur les projets professionnels qui étaient en route et évidemment, on a de la paperasse à faire quand on a une entreprise à faire avancer. Mais aussi pas mal de petits défis pour apprendre de nouveaux tricks sur mon vélo de dirt.

 

Paul : J’ai passé pas mal de temps sur la fabrication d’une fendeuse, pour rattraper les stères en retard en sortie de confinement.

 

 

Tu sais cuisiner désormais ?

 

Xavier : Je n’ai pas eu le temps d’expérimenter des nouvelles recettes, mais je n’étais pas trop à plaindre avant je pense. Demandez au reste du team 😉

 

Axelle : Au début du confinement, on a fait une liste de tous les plats que l’on voulait manger. Cela nous a permis de revoir des classiques (pizza, burger, croziflette, gâteau au chocolat, …) mais on a aussi testé des nouveautés (brioche, viande marinée, kanelbullar, …). En tout cas, on s’est bien régalé !!!

 

 

Dommage on n’ait pas pu tout faire. On ne pouvait pas le prolonger encore un peu ?

 

Quentin : Aussi fort que Top Chef ! Je fais des chips avec les épluchures de patates moi ! Bon, je ne dis pas qu’elles sont comestibles, mais voilà quoi…

 

Lucas : Bien sûr, bon j’aime pas trop ça d’habitude mais vu qu’on avait du temps à perdre, j’ai fait pas mal de choses, je dois dire, assez bonnes… Plus ou moins tout ce qui touche à la gastronomie italienne et surtout haut-savoyarde.

 

 

T’as démonté / remonté combien de fois ton bike ?

 

Xavier : Beaucoup trop pour un vélo neuf qui n’a pas touché la terre…

 

Quentin : Tellement de fois ! Une lubrification de fourche par jour, un lavage complet toutes les 2 heures, une purge de freins tous les 4 jours, un changement de pneus à chaque fois que la température changeait de 5 degrés histoire d’être bien rodé ! Au moins niveau mécanique, je connais bien mon bike ! Et je n’ai encore rien cassé.

 

 

Lucas : Tellement de fois ! Un lavage démontage graissage complet, une purge de freins, démontage de fourche pour tester des débattements et des réglages un nombre de fois incalculable. Franchement, pour ceux qui disent que je ne sais rien faire, ce sont des mauvaises langues là.

 

Paul : Aucune ! Il est tout neuf, dans le garage, je n’ai jamais roulé avec ! Donc autant te dire que j’avais hâte que ça se termine pour aller voir ce que ce Sunn Kern avait dans le ventre !

 

 

Une journée confiné ça ressemblait à quoi ?

 

Xavier : Je m’obligeais un réveil à 9h et ensuite tenue de bricolage et garage. Juste quelques pauses quand il fallait manger ou faire à manger.

 

Axelle : Cela dépendait des périodes, la première semaine, je l’ai passé à travailler, puis j’ai dû arrêter, et j’ai ensuite repris doucement début mai.

Mais globalement, c’était réveil vers 9h, puis des petites activités par-ci par-là. Après le repas en terrasse, on attaquait les gros chantiers de bricolage. Lorsque les chantiers n’étaient pas trop physiques, je me faisais une petite séance de sport en fin de journée pour profiter de la belle lumière !

 

Quentin : Au début, quand j’étais en vacances, c’était levé 10-11h minimum, puis repas au calme, une digestion devant les écrans, ma séance de sport dans l’après-midi ou alors c’était direction le kilomètre à la ronde pour aller shaper des sentiers ou rouler un petit peu les 3 virages dans le champ du dessus ou faire l’Enduro World Series de la coloc’ ! Le soir, la compagnie de joyeux lurons se retrouvait autour de son feuilleton préféré, les feux de l’amour !!!! Puis chacun vaquait à ses occupations !

Maintenant, le travail ayant repris, c’est un emploi du temps plus classique : boulot, entraînement et dodo ! Mais avec une petite pizza à midi !

 

Lucas : Bah un réveil à 8h30 pour ne pas perdre trop le rythme, un peu de sport pour bien commencer la journée. J’enchaînais sur du boulot sur l’ordinateur avec des devis, des coups de téléphone aux clients et fournisseurs, puis c’était le repas de midi. Un peu de cuisine, un épisode de série pour manger et l’après-midi un peu de sport en tous genres du type bronzette, jardin ou shape. On finissait en général la journée par se faire un bon petit plat de nouveau devant un bon film et on recommençait le lendemain.

 

Paul : J’envoyais quelques CV en début de matinée, parce que ça y est, fini les études, il faut commencer à chercher du boulot. Après le reste de la journée, je le passais au garage avec pas mal de bricolages…

 

 

Le calendrier des courses a complètement changé, quel ressenti ?

 

Xavier : J’avais prévu de commencer la saison tard, mais finalement elle ne va jamais commencer je crois !

 

Axelle : J’apprécie une bonne coupure du VTT l’hiver, cette année, j’en ai profité pour faire beaucoup de ski de fond. Ne participant pas aux EWS, ma saison devait commencer assez tard (fin mai), cela m’a permis de profiter de la période hivernale.

Mais maintenant que l’on voit toutes les annulations et les reports, c’est sûr que ça casse un peu le moral. Tous les objectifs sont repoussés, il faut garder la motivation.

 

Quentin : Quand tu commences à t’entraîner début décembre, que tu fais des stages préparation en janvier, février, des courses fin février et qu’à 5 jours de partir pour un trip en Colombie et au Chili pour les 2 premières EWS, on ferme tout, ça fait mal. La préparation physique, c’est quand même dur, se dire qu’elle aura servi à pas grand-chose et qu’il faudra reprendre depuis le début. Sans compter qu’avec tous ces changements semaine par semaine, il a fallu s’adapter, il a fallu faire attention pour ne pas se cramer et arriver à la réouverture en forme et non complètement cuit, merci Quentin Derbier d’être là pour veiller sur nous !

Après il y a les annonces d’annulation, c’était certes le bon choix, mais c’était la tristesse, comme un glissement de terrain, c’est tout parti en cacahuète, notre saison vélo, c’est un peu le fil conducteur de notre petite vie annuelle.

Mais la communauté de VTT est forte, ils ne se laissent pas abattre, on a un calendrier vraiment sympathique (compte tenu des événements) qui se construit, alors oui, commencer en août pour finir en novembre, c’est du jamais vu, mais l’esprit de compétition est toujours là alors fin août on sera là ! Jusqu’au bout !

 

 

Quentin et Lucas étaient engagés sur les manches d’EWS sud-américaines et s’étaient préparés pour sur des courses de début de saison dans le Sud…

 

Lucas : C’est vrai que programmer une saison avec les premières EWS implique pas mal de travail très tôt et là tout est annulé. Ça met un sacré coup au moral, alors il a fallu prendre le temps pour digérer tout ça avec je l’avoue pas mal de nourriture, et reprendre tout depuis le début, après une bonne coupure, pour pouvoir être en forme début août. Surtout que la saison va être très courte et intense, il va falloir être vite en place sur les événements qui vont s’enchaîner à toute vitesse. Vivement qu’on puisse de nouveau partager tout ça ensemble.

 

Paul : Ça m’arrange presque que la saison soit décalée, j’étais en volontariat humanitaire au Honduras jusqu’en mars, du coup j’ai repris l’entraînement vachement tard.

 

 

Tu aimes toujours les gens avec qui tu es resté enfermé ?

 

Xavier : Je suis pressé de retrouver ma vie.

 

Quentin : Au début, c’était bouffe commune, à la fin, c’était douche commune… non je rigole ! C’est vrai qu’à rester toujours enfermé avec les mêmes personnes, ça peut vite accrocher car la tension monte, perso, avec mes colocataires, on a l’avantage d’être des gens simplets, un peu comme les poissons rouges, un tour de bocal et on oublie la dispute, donc c’est cool ! Mais vivement qu’on change l’eau du bassin quand même !

 

Lucas : Bah écoute c’est un bon test pour savoir si la personne avec qui tu es va te supporter sur le long terme et ça a l’air d’être le cas donc tant mieux !

 

 

 

Quand tu étais confiné, où rêvais-tu d’aller rider le premier jour de la liberté conditionnelle ?

 

Xavier : Chamrousse avec l’équipe de Grenoble je crois. Baptiste Gaillot a passé son confinement à retracer toutes les pistes ça va être bien bon je pense.

 

Axelle : Une petite descente avec beaucoup de flow ou une grosse et belle sortie en montagne pour retrouver les plaisirs de la liberté !

 

Quentin : Chamrousse sans hésiter ! Baptiste a réalisé un travail de dingue tout l’hiver au-dessus de chez lui, des pistes tellement bijou ! Du flow, du naturel, de la mousse, des relevés, de la pente, honnêtement un des meilleurs spots de la région sans problème, de plus il a monté sa société de shuttle, donc tout est au rendez-vous.

 

Lucas : Il y a tellement de spots autour de chez moi que je ne savais pas trop quoi choisir… surement aller faire un tour sur “Paradise”, petit nom très bien trouver d’un bijou au-dessus de la maison.

 

Paul :Dans l’Ormont, la montagne juste derrière chez moi ! Y’a pas mieux que ses « home trails« .

 

 

Qu’envisageais-tu de faire hors vélo après le 11 mai ?

 

Xavier : Profiter des dernières neiges de printemps pour skier ce que je n’ai pas pu faire alors que les conditions étaient dingues tout le confinement.

 

Axelle : Arrêter d’avoir la flemme avant ou après le taff pour bouger et sortir en pleine nature, profiter de l’extérieur quoi !

 

Quentin : Il y a autre chose que le vélo ?

 

Lucas : Il y a tellement de choses à faire mon pauvre : retrouver tous les potes pour aller boire des coups sur un bateau au milieu du lac Léman, après une bonne sortie de bike et un petit tour de wakesurf. Là on serait bien bien bien.

 

Paul : Aller boire un petit Picon avec les copains.

 

 

 

 

T’as vraiment envie de revoir tes teammates ?

 

Xavier : J’ai envie de revoir tout le monde et de faire les cons avec eux comme à chaque fois qu’on se retrouve.

 

Axelle : Ça c’est sûr, cette petite bande de nerveux/rigolos/déjantés me manque !

 

Quentin : Bah ouais, faut aller faire du vélo là, on a 3 mois à rattraper ! Et une méga saison qui arrive début août !

 

Lucas : Bah c’est sûr, une bonne journée de navette direct, on verra qui a enfreint les règles de confinement comme ça …hein les gars !

 

Paul : Un peu mon n’veu ! L’intersaison plus le confinement, ça commence à faire un bail !

 

On vous dit à très vite alors !