FOX 2026 – Refonte des amortisseurs & nouveaux châssis, ce qu’il faut retenir !

Les plus attentifs l’ont déjà repéré du coin de l’œil à Windrock. Sur les vélos d’Asa Vermette et du team Yeti notamment, il y avait un truc qui clochait… ou plutôt : qui tranchait ! C’est maintenant officiel, plus besoin de supposer : FOX – les suspensions – sort du bois avec une refonte marquante de ses deux amortisseurs phares pour 2026. Et dans la foulée, quelques nouveautés bien placées aussi, du côté des fourches. On passe tout ça en revue et en détail, comme toujours, sur FullAttack…

Jusqu’ici…

Ces dernières saisons, un mot revient en boucle : du support, encore du support. C’en est devenu un leitmotiv marketing à deux doigts d’être galvaudé par l’insistance de chacun. Heureusement, l’expérience du terrain et des essais nous font garder la tête froide, et continuer à considérer le propos, sur FullAttack. En tout cas, c’est précisément ce que FOX met en avant sur sa nouvelle génération d’amortisseurs.

Mais avant de se projeter, un rappel s’impose. Car FOX traîne encore quelques casseroles, notamment avec ses amortisseurs phares DHX2 et Float X2. Le premier, à ressort, a souffert de tiges cassées, souvent à cause de cinématiques modernes à pieds d’amortisseur qui rallongent le tout, et intensifient les contraintes sur le guidage.

Dommage, car côté fourches, FOX a repris du poil de la bête. Les cartouches Grip2 et GripX2 sorties récemment ont remis les pendules à l’heure : plus d’huile, plus de débit, plus de clapets, pour une hydraulique plus réactive et moins collante. Bonne nouvelle : cette fois, les fourches évoluent aussi – mais le gros morceau, c’est clairement du côté des amortisseurs que ça se passe. C’est donc par là qu’on commence…

Amortisseurs FOX 2026 : place nette, ou presque…

On commence par le plus attendu – et le plus critiqué : le FOX Float X2. L’amortisseur à air destiné à l’enduro engagé et à la descente évolue assez radicalement. Sur le papier, son positionnement a beau rester le même, dans les faits, il prend quelque peu le taureau par les cornes.

Le Float X2 passe en configuration monotube, tout en gardant ses 4 voies d’ajustement. Traduction : un seul vérin, un seul piston, avec les circuits de compression et détente bien séparés dans l’amortisseur – le premier occupe désormais exclusivement la bombonne, l’autre le piston principal. Cette conception monotube, c’est aussi ce qui permet d’augmenter le diamètre du piston principal – un choix structurant à la fois pour la fiabilité (face aux contraintes des nouvelles cinématiques) et pour les possibilités hydrauliques. L’ambition est donc claire en un sens : que ce nouvel X2 match le comportement très apprécié des dernières cartouches GripX2.

Mais la question reste : est-ce vraiment nécessaire à l’arrière ? Jusqu’ici, les retours terrains FullAttack sur les derniers Float X et DHX2 sont plutôt bons. Le FOX Float X2, en revanche, avait besoin d’être secoué. Trop souvent, il fallait ouvrir plus que de raison la détente pour minimiser un effet collé et un peu paresseux.

Pour y remédier, FOX profite de la nouvelle architecture pour appliquer la même recette que sur les fourches : plus de clapets sur les circuits de compression et de détente. Niveau réglages, les 4 voies sont toujours là, en 2×2, mais avec une architecture repensée.

Les deux détentes sont désormais regroupées au pied de l’amortisseur, via une double molette. Un pour fermer plus ou moins l’orifice de basse vitesse, un autre, à engrenage, pour modifier la raideur de l’empilement de clapet de la VVCen haute vitesse. Ce qu’on en déduit ? Les 2×2 voies fonctionnent toujours en cascade. On reste donc dans la logique de réglages FOX, mais avec une pression d’huile plus élevée censée gommer l’effet de latence qui plombait l’ancien modèle. Petite réserve au sujet de ce qui vient d’être évoqué : l’emplacement des réglages. Ce n’est pas toujours idéal selon les cadres. On aurait préféré que tout soit regroupé à la bombonne… Mais ce n’est pas possible ici.

Voilà pour le FOX Float X2. Et le DHX2 dans tout ça ? Simple : il reprend exactement les mêmes évolutions que le Float X2. Bombonne latérale, conception monotube, piston plus gros… Seule différence : pas d’air, mais un ressort hélicoïdal.

Bref, en matière d’amortisseurs, FOX semble avoir – enfin – pris le problème à bras-le-corps. Cette fois-ci, en puisant dans ce que son récent passé a démontré comme succès, et en simplifiant les choses, quitte à revenir sur du connu et reconnu. Mais parfois, less is more, pour reprendre un autre slogan bien éculé, qui prend une autre dimension encore quand on regarde sur la balance : le FOX Float X2 est annoncé à 760g, le DHX2 à 945g (ressort de 450lbs). L’écart se resserre ?! Ces valeurs n’ont en tout cas pas fini d’alimenter le débat sur le vrai poids des bonnes choses – aka le fait que nos vélos ont pris 2 à 3kg à pratique équivalente, ces dernières années… 

Fourches FOX 2026 : nouvelle gamme…

Du poids, il en est justement question à propos des nouvelles fourches FOX 2026. Un classique des arguments marketing, sauf que cette fois, il y a matière. Au cœur du sujet, la FOX 36 SL – SL pour SuperLight.

En réalité, c’est bien plus une quête de rigidité qu’une obsession du gramme. Et c’est dans ce mouvement que la FOX 36 SL s’impose, prenant la place qu’occupait jusqu’ici la FOX 34 dans les configurations Trail.

Voilà donc la nouvelle gamme FOX 2026 :
FOX 32 SC | 100 mm (XC)
FOX 34 SL | 110–130 mm (XC/Trail)
FOX 36 SL | 120–140 mm (Trail)
FOX 36 | 140–160 mm (All Mountain)
FOX 38 | 160–180 mm (Enduro)
FOX 40 | 203 mm (DH)

La FOX 36 SL s’attelle à couvrir le segment Trail/All-Mountain light : 120 à 140 mm, pour un poids de 1750 g. Soit l’équivalent d’une ancienne FOX 34, mais avec des plongeurs en 36 mm.

Visuellement, on repère d’abord l’arceau. Pas juste pour son look, mais pour sa forme générée de manière générative. Résultat : deux évidements bien visibles là où l’arceau rejoint les fourreaux. Autre changement marquant : le té. Forme nervurée en X sur le dessus, lignes concaves sur les bords, proportions en hausse nette face à l’ancienne 34. Résultat annoncé : 20 % de rigidité en plus.

Cette réorganisation de la gamme, c’est aussi l’occasion de mieux répartir les cartouches hydrauliques. Sur cette 36 SL, c’est la GripX qui officie – en versions Performance Elite et Factory. À l’œil, la FOX 36 reprend le design de la 36 SL pour son arceau, mais c’est au niveau du té que la différence saute aux yeuxFOX annonce ici aussi un gain de rigidité de 20 % par rapport à la précédente génération. Petit détail qui change la donne côté montage : la FOX 36 SL reste en Postmount 180 mm. En revanche, la nouvelle FOX 36 passe au Postmount 200 mm d’origine.

Et nouveau guidage, GlideCore inside !

Voilà pour les grandes lignes de la nouvelle gamme. Mais ce serait passer à côté de l’essentiel les concernant ! L’objectif n’est pas seulement de gagner en rigidité en soi. FOX annonce un allongement de la distance entre les bagues de guidage : +30 mm sur la 36, +20 mm sur la 36 SL par rapport à la 34 précédente. De quoi mieux guider les plongeurs, limiter les jeux internes

Autre détail marquant : la disparition de l’empreinte hexagonale sous le bouchon d’air. À la place ? Le même embout que celui des outils démonte cassette, comme chez la concurrence. Et sous ce capuchon, il y a du nouveau aussi. Le cœur de la nouveauté même : le ressort pneumatique Float GlideCore. Le principe ? Certaines pièces sont montées de manière « flottante », via des sortes de silentblocs.

Dans une FOX 36, c’est la tête de piston pneumatique et la pièce d’étanchéité qui relie la tige au plongeur qui adoptent ce montage. Le but : mieux fonctionner, plus longtemps, plus régulièrement… L’idée rappelle ce que Formula fait depuis un moment avec son piston monté sur rotule. Et elle montre que FOX n’a pas oublié ce que le système Talas des années 2000 avait révélé avec le temps : maintenir une coaxialité, ça n’a rien de facile…

Bref, du temps, il va de toute façon désormais en falloir pour tirer tout ça au clair. Sur le papier, cette nouvelle gamme FOX 2026 a désormais tous les arguments, ou du moins, coche toutes les cases. Il y a du mieux et surtout, du sens. Pour quel résultat à l’usage ? Le terrain dira si cette génération 2026 tient ses promesses. C’est à suivre de près désormais, forcément… Sur FullAttack !

Rédac'Chef Adjoint
  1. Concernant la 36 SL, quand on parle de forme générative : j’ai en tête une génération par logiciel d’une forme en fonction de contraintes. C’est bien ça ?

    1. C’est bien ça. Jusqu’à présent, dans les process de design industriel, la méthode c’était plutôt d’esquisser une forme, puis de la passer au calcul pour s’assurer qu’elle résiste aux contraintes. En fonction des méthodes/moyens de calculs (abaques, simulations par éléments finis) se faisaient un certains nombre d’itérations pour optimiser les dimensions sans dépasser la limite de rupture. En cas de processus génératif, on cherche à saisir les contraintes locales, et d’opter pour la forme qui s’y attèlera le mieux. Ce sont, entre autres, les fameuses IA génératives et les technologies à leur origines qui permettent cette approche. Après, il ne faut pas trop s’emballer non plus à ce sujet. Il y a aussi des contraintes de méthodes de fabrication et de design/perception produit à prendre en compte. Parfois, ce qu’une IA générative va proposer est tellement éloigné des « standards » du moment, que l’écart peut sembler trop important pour oser s’y fier à 100%. La patte du designer – comme ici certainement – vient alors « arrondir » les angles 😉

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