Une course comme j’aime
Photos : Quentin Chevat
La 4ème World Series de la saison a eu lieu ce week-end à Samoëns, petit village des Alpes françaises.
J’arrive sur place le jeudi soir, pas la peine d’arriver plus tôt, aucune reco n’est autorisée. Vendredi matin je retrouve le mécano sur le paddock, après un p’tit déjeuner en terrasse on s’active pour installer le stand. Début d’après-midi, il est l’heure d’aller retirer ma plaque, j’ai le numéro 39 !! Puis vers 15h l’organisation nous autorise une reco à pied de la spéciale 3, un run court qui arrive en centre-ville. J’ai la chance (ou la malchance…) de faire les recos avec mes potes Thomas Lapeyrie et Kilian Bron, autant vous dire que ce n’était pas triste ! La journée touche à sa fin, il est temps d’aller se coucher : demain nous devons embarquer à 7h30.
Samedi matin la journée commence sous un ciel menaçant, je monte dans le télécabine (ça c’est vraiment cool !!) direction le sommet.
8h30 départ pour un passage de reco sur la SP1. Le terrain est ultra sec, le run est long avec de beaux singles mais il y a aussi des grosses portions physiques qui ne seront pas faciles à négocier avec le chrono.
Passage au stand, Flo le mécano fait un check du bike et là, CRAAAAC : le tonnerre gronde, des gouttes énormes tombent du ciel et quelques instants plus tard c’est le déluge. Ça commence bien ! Les remontées mécaniques sont obligées de stopper les machines, on prend du retard sur le timing. L’orage passe. J’embarque pour mon run chrono, me voilà sur le start.
C’est parti, dès les premiers mètres je me demande où je suis. L’orage et les passages de la reco ont bien changé le sentier, ça glisse et c’est défoncé.
Je roule vite et propre jusqu’au moment où je rencontre une racine pas très sympa… Je me retrouve la mentonnière dans la terre en une fraction de seconde, le guidon a fait un tour, le frein est à l’envers, bref le top ! Après ça, rien ne va plus, j’ai du mal à reprendre confiance et chute à nouveau.
J’attaque la partie physique déjà cramé, du coup je rate une passerelle pour passer au-dessus d’un bourbier, résultat je me plante dedans et je me mets à courir… Sorti de cet enfer je finis le run tant bien que mal pour aller décrocher le 47ème temps.
Courte pause au paddock puis il faut remonter pour un run de reco sur la deuxième spéciale. Le trail est top, ça « pente » (enfin), ça va vite, on alterne sentiers naturels et piste permanente, moi j’adore. Du coup je remonte quasi dans la foulée et j’attends impatiemment le départ. Allez GO, dès le début je prends mon pied, je m’amuse sur le bike et ça fait du bien. Au milieu du run je commence à fatiguer, je pense que j’ai trop chargé mon mois de juin… (sur les 6 derniers week-ends, j’ai fait 5 week-ends de course). Je suis obligé de rouler sur les freins, j’ai mal aux mains et aux jambes, impossible de rouler vite. Je finis en roulant propre mais le chrono n’est pas ouf, 40ème alors que j’adorais la spéciale.
Petit ravitaillement au stand et je repars pour le dernier run du jour. Cette fois, il faut monter à vélo. Me voilà sur le start de la spéciale 3 (que nous avons reconnu hier à pied). C’est parti pour 3 minutes 30s de run à fond. Malheureusement je fais une petite faute et sort trop large d’un virage. Sur un chrono aussi court, les secondes coûtent cher.
Je fais le 42ème temps. Journée terminée, pas comme je l’espérais, dommage. Au moins je peux me vanter d’être constant… Je me console comme je peux ! Je suis mort de fatigue, j’écourte ma soirée au maximum et file me coucher pour être en forme le lendemain.
Dimanche matin le réveil sonne une heure plus tard, ça fait pas de mal ! 8h30 embarquement dans le télécabine suivi d’un télésiège (décidément j’adore quand ça se passe comme ça !!). Me voilà tout en haut de Samoëns avec vue sur le Mont Blanc et là j’me dis « il est cool mon bureau quand même » !!! Allez, j’enfourche mon Spartan, je plonge pour la reco de la spéciale 4. Le run est juste magnifique, j’adore le tracé. Je suis comme un dingue sur le vélo, ENFIN UN RUN D’ENDURO !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Les parties techniques, dans la pente, rapides, avec des sauts, des racines, de la terre meuble, des cailloux … euh c’est juste le top.
Arrivé en en bas, j’ai la banane mais je me dis qu’en mode chrono ça sera un sacré morceau. Petite liaison en poussant pour rallier le start de la SP5. La reco s’enchaîne. Là aussi le tracé est beau, c’est très rapide, j’adore. Me voilà de retour au stand, Flo remet le bike clean pour les deux derniers chronos du week-end. Je mange un bout et c’est reparti destination plaisir. Moment de concentration face à l’horloge 5 4 3 2 1 top.
Je roule propre sur la première moitié, le sol est mou et il faut alterner portion rapide et lent technique, ce n’est pas évident. Ensuite on rentre dans la forêt, petit pétard et ça replonge à fond dans les bois. C’est bon mais je suis obligé de gérer au max car mes mains ne serrent plus trop le guidon. Je rattrape le coureur de devant et finis dans sa roue. En bas le temps est un peu mieux qu’hier, je fais le 33ème temps. Pas le temps de traîner, je trace au départ du dernier chrono. Cette fois je change de tactique, je pars à fond, au milieu j’attaque et dans le bas je soude. Du coup ça drifte, je me fais deux ou trois chaleurs mais ça passe. Je rattrape à nouveau le rider de devant, on file à l’arrivée et là la puce parle. Je claque le 19ème temps, je suis au bout, j’ai vraiment tout donné mais super content.
Au final je me classe 30ème au général du week-end. Content de ma place même si ce n’est toujours pas le top, ça progresse. Ça fait du bien d’avoir eu enfin une course d’enduro comme je l’entends, un vrai tracé enduro avec de la pente, du technique et du coup de guidon. Maintenant place aux US, départ prévu vendredi !!!
Merci à mes partenaires : Devinci, Alltricks, Royal Suspension, Cébé, Northwave
Théo