Après avoir suivi le live de la première manche de la Coupe de France sur mon ordi, je suis enfin de retour, au départ de cette deuxième manche, mais sur le vélo !! C’est sur ces mots que débute le récit rondement mené que nous rapporte Axelle Murigneux, la touche féminine du Team Rocky Sports !
L’endroit, la course, les premiers Championnats de France de l’histoire, l’ambiance dans l’équipe et le programme à venir : avant de se plonger dans l’actualité EWS du week-end à venir, il est temps de se (re)plonger dans celle du week-end passé à Allos…
Temps de lecture estimé : 6 minutes – Photos : Team Rocky Sport / D. Saint-Patrice & J.L. Arnaud
Au sommaire de cet article :
- Allos, en quelques mots…
- Championnat !
- De mon côté…
- Chez les filles…
- Coté course ?!
- En fin de compte…
- Dans l’équipe…
- Idées pour la suite…
Allos, en quelques mots…
Allos c’est la course mythique de la Coupe de France, car pour la 16ème année consécutive, les pilotes prennent la direction de la petite station des Alpes-de-Haute-Provence. Pour moi, c’est aussi la course qui m’a donné envie de faire de l’Enduro, puisque c’est en venant encourager mon frère Xavier en 2012, que j’ai voulu m’inscrire à la manche suivante de cette même année. Depuis, je viens chaque année.
Cette fois, je venais à Allos avec plein de motivation et d’envie pour mon retour sur les compétitions avec le team Rocky Sports, après 6 mois passés en Suède pour mes études. C’est un endroit qui m’a souvent réussi, avec surprise notamment deux ans plus tôt à mon retour de blessure, alors forcément j’y croyais ! Mais le manque de préparation durant ces derniers mois ne me mettait pas dans les meilleures conditions…
La première manche à Raon dans les Vosges en format rallye se courait sur des spéciales très courtes (5mn maximum pour le premier). Cette deuxième manche à Allos, nous offrait beaucoup plus de dénivelé et des spéciales plus longues (1000m de dénivelé par spéciale et environ 10mn pour les meilleurs) avec des remontées mécaniques. Le format de course était donc vraiment différent, et c’est ça qui est appréciable sur la Coupe de France : chaque course a son propre format, et pour être le meilleur à la fin il faut être bon partout !!!
Championnat !
Allos rentre un peu plus dans l’histoire de l’Enduro français en devenant cette année le premier championnat de France d’enduro. Ce n’est pas ma première participation à un championnat national (4 en XCO et 2 en XCE), mais c’est la deuxième fois que je participe à la première édition d’un championnat de France après le XCE en 2013.
L’attribution d’un titre de champion(ne) de France pour la première fois dans une discipline est toujours particulière : tout le monde espère être celui qui marquera l’histoire en devenant le premier d’une longue série. Courir avec les couleurs bleu-blanc-rouge sur le maillot, ça fait rêver, alors ça motive et tout le monde se donne au maximum. La plupart des top pilotes français de niveau mondial a préféré faire l’impasse pour se préparer pour la prochaine EWS en Autriche ce week-end. Malgré leur absence, dans chaque catégorie, la bataille a été rude jusqu’à la fin.
De mon côté…
J’ai passé les 6 derniers mois en Suède pour effectuer un semestre d’études. La région où j’étais ne me permettait pas de rouler en VTT. J’ai donc préparé ou plutôt « gardé une condition physique » comme j’ai pu en alliant course à pied et salle de sport. Et grâce à mes petites excursions à la découverte du pays en vélo de ville, j’ai pu conserver un bon coup de pédale.
De retour en France seulement 10 jours avant Allos, je ne me suis pas fixé d’objectif de résultat, sachant que ce serait compliqué pour moi de jouer la gagne avec le niveau très serré entre les premières filles. En revanche, j’avais comme objectif de retrouver tous mes repères sur mon vélo d’Enduro, dans les portions techniques et celles où il faut lâcher les freins.
Chez les filles…
Pour une fois, nous étions plus d’une vingtaine de dames à prendre le départ, cela fait vraiment plaisir de voir de nouvelles personnes venir s’essayer au niveau national. Le challenge Liv attire de plus en plus de monde. J’espère que cela en motivera d’autres à venir nous rejoindre, pourquoi pas sur toute la saison !?! Appel à toutes les lectrices, n’ayez pas peur de vous inscrire, venez essayer vous n’avez rien à perdre, on sera toutes ravies de vous accueillir avec nous au départ.
L’ambiance est vraiment agréable, on se soutient, s’encourage et on se félicite. Dès la fin de chaque spéciale, les chronos sont arrêtés et la compétition entre nous est en pause jusqu’à la spéciale suivante. On remonte ensemble tout en papotant jusqu’au retour au paddock.
Coté course ?!
La première spéciale, très physique, a véritablement lancée la course avec de gros écarts à l’arrivée. Laura Charles, ancienne crosseuse, a pris l’avantage avec plus de 30 secondes sur Morgane et Julie. A ce moment-là, on ne le savait pas encore, mais cette spéciale a été cruciale pour le classement final, puisque que l’on retrouvera les trois premières dans le même ordre sur le podium final.
Ensuite, Laura et Morgane se sont livrées une vraie bataille sur les 5 autres spéciales, en prenant à tour de rôle l’avantage sur l’autre, essayant de grappiller quelques secondes pour Morgane, ou de garder un maximum d’avance pour Laura.
Le suspense est resté total jusqu’à la dernière spéciale où tout pouvait encore se jouer en cas de problème. Mais Laura, bien que véritable enduriste depuis peu, a su maitriser la course jusqu’au bout pour remporter ce premier titre de Championne de France. Bravo Laura !!!
En fin de compte…
J’ai vécu la course un peu plus en retrait. La première journée s’est bien passée, j’avais le sentiment d’être dans le rythme même si les chronos n’étaient pas les meilleurs. L’essentiel était là : je me faisais plaisir. En revanche, le dimanche a été plus compliqué : mon manque de préparation s’est fait ressentir.
Ce n’est pas facile à accepter, quand on est compétiteur, de ne pas être dans le rythme, mais il faut réussir à passer ce coup dur pour terminer la journée sans subir la course et reprendre du plaisir à rouler. Après la première spéciale que j’ai subi, j’ai réussi à me remettre dedans en jouant au « chat et à la souris » avec Chloé Galléan qui partait derrière moi.
J’attendais chaque petite portion de pédalage pour pouvoir reprendre un peu d’avance, qu’elle me reprenait dans les parties descendantes. Au final, on s’est motivée toutes les deux à rouler plus fort. Chloé a d’ailleurs fait une belle remontée le dimanche sur des spéciales moins physiques qui lui convenaient mieux.
Dans l’équipe…
Ce weekend, j’ai également retrouvé avec plaisir les « Rocky Boys ». Seul notre jeune rider Yoel n’a pas pu faire le déplacement afin de terminer correctement le baccalauréat. Pour le team, la course a été un peu compliquée, chacun de nous a subi quelques problèmes mécaniques avec plus ou moins d’importance et d’impact sur la course. Mais entre nous, l’esprit d’équipe et l’ambiance sont vraiment importants, tout le monde se soutient et se motive.
Dès le retour au paddock, on demande à chacun comment s’est passé la spéciale et on s’entraide pour réparer les pièces cassées entre les personnes qui partent dans les premiers et ceux qui partent plus tard et qui ont un peu plus de temps avant de devoir remonter au départ. C’est ça l’esprit d’équipe et c’est génial !!!
« Je compte sur Quentin, Lucas et mon frère… »
Malheureusement, Paul nous a fait une bonne frayeur dimanche matin lors de la première spéciale de la journée. Une grosse chute, et surtout une perte de connaissance, lui a valu un petit voyage à l’hôpital de Digne les Bains pour des examens. Forcément, on en prend tous un coup, surtout Quentin qui partait juste derrière lui et qui a été le premier à le voir au sol. Finalement, après avoir passé l’après-midi à l’hôpital, Paul a pu ressortir sans grosse blessure, mais un repos forcé pour plusieurs jours. Bon rétablissement et reviens en plein forme !!
Pour le reste, nous avons tous terminé la journée correctement, nous permettant de conforter notre place de leader du classement Team. Ce classement nous motive encore plus à ne rien lâcher : il faut marquer le plus de points, même lorsque le classement individuel devient compliqué.
En tant que dame, le peu de points que je marque ne me permet pas d’aider le team (seules les trois meilleures performances comptent pour le classement team), mais je compte sur Quentin, Lucas, Paul et mon frère Xavier pour marquer des points. Alors, je les encourage dès que possible, sur toutes les spéciales.
Idées pour la suite…
En arrivant à Allos, je ne savais pas où j’en étais dans ma préparation. Ce week-end m’a permis de faire le point sur mon niveau et surtout savoir ce qu’il faut travailler pour la suite de la saison afin de revenir au avant-poste de la course.
Rendez-vous dans deux semaines pour la suite de la saison à la Mega, la mythique course de l’Alpe d’Huez sur les terres de notre grand chef Berni, le propriétaire du magasin Rocky Sports, notre premier partenaire.
Vous êtes d’ailleurs tous conviez à notre méga BBQ pour partager un moment ensemble le vendredi soir au magasin Rocky Sports (toutes les informations ici : https://www.facebook.com/events/2091409821133125/. Puis, ce sera direction Les Orres pour la prochaine manche de la coupe de France. J’espère progresser et retrouver petit à petit mon niveau pour espérer finir la saison en beauté !