Morgane Charre, à propos de son retour chez les Pros

Alors que la saison des Enduro World Series s’approche à grand pas, Morgane Charre voit les choses d’un oeil plus serein qu’avant… Après une reconversion dans l’Enduro et une entame aux places d’honneur des EWS 2019, elle renoue enfin avec le milieu professionnel pour 2020.

Une opportunité qui mérite d’être saisie, et qui change pas mal de choses. On tend donc le micro à Morgane pour qu’elle nous dévoile comment elle vit ces retrouvailles et ce que cette reconnaissance représente vraiment pour elle…

 


Temps de lecture estimé : 3 minutes – Photos : Aleiko Studio (Nils Thibaut & Caro Sax)


 

Ça roule Morgane Charre ?

 

Cet hiver tu as retrouvé un partenaire : le Pivot Factory Racing. Comment as-tu fait pour intégrer ce team ? Ou plutôt cette bande de potes…

Tout s’est fait assez naturellement en fait. C’était pendant l’EWS à Zermatt. Je reçois un message de Bernard Kerr sur Messenger me demandant si ça me dirait de rouler pour Pivot en 2020. J’étais tout de suite emballée, je connaissais bien Eddie et les mécanos pour avoir été ensemble dans le même team en 2016 et 2017. J’ai aussi fait confiance à Emilie (NDLR : Siegenthaler) qui roule aussi pour eux depuis longtemps et me disait de foncer. Les vélos font rêver et, comme tu dis, c’est une belle bande de potes avec qui voyager et rouler ! Ça a été dur de quitter Juliana qui m’avait bien aidé en 2019 mais je voulais vraiment intégrer un Team EWS cette année. On a continué à discuter avec Bernard puis validé le contrat auprès de Pivot USA et début décembre je recevais mon Firebird.

 

Comment vis-tu ce retour parmi les Pros après quelques années dans les rangs des privateers ? Ça fait quoi ?

C’est une superbe opportunité et une chance de décrocher une place dans un tel team. Disons que 2019 a été une saison vraiment compliquée à gérer. Avant ça, j’étais chez Bergamont en 2016 et 2017 puis j’ai continué à rouler pour eux en 2018 mais plutôt en tant qu’ambassadrice car ils avaient arrêté le team de DH. D’un côté, ça me convenait bien car j’avais quand même le budget nécessaire pour être dans de bonnes conditions et je pouvais choisir de faire les événements que je voulais. C’était au moment où je voulais m’essayer à l’Enduro donc cette liberté tombait bien. Malheureusement j’ai appris très tard que mon contrat ne serait pas renouvelé alors que tout semblait être ficelé. Je me suis retrouvée dans une situation très compliquée, sans guidon fin novembre 2018 alors que toutes les opportunités pour intégrer des teams pour 2019 étaient déjà parties.

C’est là que je me suis retrouvée privateer. Vraiment ! J’ai bossé tout l’hiver, mis de l’argent de coté pour financer ma saison, fait des pieds et des mains pour retrouver des sponsors petit à petit, notamment Juliana (merci Loïc !). Jusqu’à fin février je ne savais pas si j’allais participer aux premières manches EWS dans l’hémisphère Sud, j’ai réservé le billet au dernier moment et je n’ai pas regretté puisque je fais mon 1er podium EWS à Rotorua.

Ça a été une saison stressante, mais j’ai eu la chance d’avoir le soutien de mon entourage, de mes quelques sponsors et de partager toute la saison avec Morgane Jonnier. On s’est vraiment régalées et je pense que j’ai beaucoup appris.

Forcément après tout ça c’est un énorme soulagement d’intégrer un team pro, d’autant que je viens de signer pour les 3 prochaines saisons. Bernard s’occupe de tout pour que je puisse évoluer dans les meilleures conditions, j’aurai un mécano sur les courses, des teamates sympas, c’est le rêve !

 

 

Qu’est ce que ce changement de statut représente pour toi ? Ça te demande un nouvelle organisation ? Voir même plus d’implication ?

C’est sûr que je revois un peu mes objectifs… L’an dernier je n’étais jamais vraiment sûre de faire la prochaine course. Là c’est différent ! Tout est fait pour que je sois bien et que je puisse rouler à mon meilleur niveau, alors je veux mettre toutes les chances de mon côté.

J’ai commencé à m’entraîner avec Nico Filippi cet hiver. J’avais besoin de retrouver une vraie structure au niveau de la planification de mon entrainement et c’est chose faite. Je travaillais encore cet hiver mais je peux maintenant me consacrer à 100% à mon sport. Je ne me mets pas de pression particulière mais je ne veux pas avoir de regrets alors je vais faire tout ce que je peux pour que ça fonctionne !

Pivot est une marque de passionnés qui prennent soin de leurs athlètes. C’est un plaisir total d’échanger avec des gens comme ça et j’ai hâte de voir où ça va me mener !

Rédacteur Testeur
  1. Bonne chance Morgane,

    Le plus important n’est pas la fin mais le chemin pour y arriver, c’est au travers de lui que tu te construis,
    Une carrière pro n’est pas un métier en soi mais une opportunité pour vivre ses rêves, apprendre à se connaître, et s’ouvrir l’esprit sur le champ des possibles.
    Il faut aussi savoir également être connecté à son corps et savoir l’écouter, comprendre son fonctionnement, prévenir l’addiction et l’usure ( un être humain n’est pas constitué pour rouler des heures sur un vélo…)
    à cela je trouve le sport de haut niveau et l’enduro en compétition mortifère car il tends à épuiser l’organisme,les sportifs(ves) en sortent rarement en bon état donc prudence….
    Et toujours garder un pieds, voir les 2 dans la vrai vie, pour ne pas rester dépendant du milieu et continuer à explorer la vie une fois ton expérience achevé..
    Bonne chance à toi, prends du plaisir à chaque instant, soit créative et exprime le dans ton riding…. La vrai essence du mountain bike est là il me semble..

    1. Tu as plus d’expérience qu’elle en tant que pilote pro pour te permettre de lui donner toutes ses leçons ?

      1. Pour le coup, oui > Les pseudos ne permettent pas de voir qui se cache derrière en commentaire, mais ici, Olivier n’est pas né de la dernière pluie. Il a effectivement l’expérience qui permet de s’exprimer 😉

  2. Bonjour Sophie,
    En toute humilité, je ne lui donne absolument pas une leçon mais me permet de lui faire partager mon point de vue par rapport au recul que j’ai pu prendre par rapport au milieu après une dizaine d’années en worl cup à évoluer au niveau « Elite » en mode démerde comme a du le connaitre Morganne (si tu as suivi con parcours) mais également la plupart des riders estampillés « pro »,
    le terme pilote pro est d’ailleur galvaudé car il ne correspond à aucune profession ni statut social, au meilleur des cas tu es travailleur indépendant,
    ça n’enlève rien au talent des riders, bien au contraire, mais évoluer en statut élite et y consacrer sa vie et sa santé tiens plus du chemin de croix que d’un bonheur absolu. Derrière les sourires de façades il y a une autre réalité derrière les pilotes de compétition, c’est bon de le rappeler ….
    Morgane à l’opportunité d’évoluer cette année sans mettre la main au portefeuille et c’est génial comme opportunité , car elle a connu les 2 facettes de la compétition et je trouve c’est ce qui donne encore plus de valeur à son parcours.
    je lui souhaite simplement de se servir de ses expériences passées pour rider relâché et profiter de ce bonheur éphémère pour évoluer à son meilleur niveau.

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