Shimano Epic Enduro 2016 – Comment Escalier a gravi la plus haute marche

Damien Escalier nous confie en exclusivité sur Endurotribe comment il a préparé, vécu et finalement remporté l’édition 2016 du Shimano Epic Enduro

Texte : Damien Escalier # Photos A. Bussier/Wildtrack et D. Escalier

 

 

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Le Shimano Epic Enduro est pour moi l’une des plus belles épreuves auxquelles j’ai participé. C’est une course technique et physique, tous ce que j’aime ; il lui manque juste à mes yeux le pilotage à vue tel qu’on le trouve à l’Enduro Jura ou sur BiiVOUAC. Les spéciales bichonnées par l’équipe de Vélo Caroux seront j’en suis sûr, dans quelques années, la Mecque de l’Enduro !

 

Ma préparation

Avec un job où je peux difficilement rouler la semaine, à part quelques sorties vélotaf, mon option était de rouler un maximum les week-ends. Pas de sortie route, pas de home-trainer ou autre objet de torture quand je roule c’est pour me faire plaisir. Pas de plan de d’entraînement, je fais donc tout au feeling : pour bosser le physique, on joue à la demie-roue avec Laurent Meunier, pour apprendre à être propre je roule chain-less dernière les copains du Besac Collectif Bike, pour m’entraîner à lâcher les freins je roule derrière un mec qui n’a pas de cerveau (je ne le nomme pas mais il se reconnaîtra, il m’apprend aussi à tomber). Toutes les sorties se font avec mon seul VTT : mon Enduro 29 que je vous présente en fin de compte-rendu.

 

 

La course

Après de belles sorties depuis le début de l’année à limer les sentiers franc-comtois, auvergnats, de la côte italienne en passant par Malaga et les fabuleuses Gorges du Tarn, me voilà prêt pour une belle journée de vélo. Le SEE pour faire simple c’est 3 tours de vélos, certes en une journée, mais ça n’est « que » 3 tours de vélo.

Je pars dans un premier temps avec l’objectif de finir pour la troisième fois ce SEE, de me faire plaisir et je ne pense pas encore au classement…

Départ pour la première boucle sur un rythme élevé. Les sensations, la vitesse sont là, je me donne à fond sur toute les parties physiques ! Je prends énormément de plaisir, c’est assez fou de rouler aussi vite de nuit sur ces 2 première spéciales ! Merci l’éclairage…

Premier passage au paddock je check mon vélo, je m’alimente et je repars avec les copains Lolo président du PTZC et Martin notre cher président du BCB pour la boucle 2. Nous montons Bardou tranquillement, sur les hauts nous nous amusons même à faire la course en position aérodynamique dans les parties descendantes, c’est cool le mental est la !

Au départ de Bardou, un monument du SEE, Quentin m’annonce ma première place dans la Boucle 1, en 5 secondes j’ai changé de stratégie ça sera gaz en grand pour ne pas avoir de regret.

Bardou ce n’est pas compliqué, tu gaines un max le haut du corps, gardes les jambes souple et cherches les trajectoires les plus droites possibles. J’ai donc commencé Bardou à fond, pour finir par obligation à fond : les bras étant tétanisés, freiner était devenu très difficile.

Juste le temps de remercier les collègues dépassés pendant la spéciale et je repars pour Colombières, comme à mon habitude je monte très tranquillement en liaison et part après une micro pause pour ne pas perdre le rythme. Je laisse donc Lolo qui commence à être dans le dur, faire une sieste.

Je fais une belle première partie dans Colombières, je donne tout dans le physique peut être un peu trop, au début de la deuxième partie je suis moins fluide j’ai du mal à reprendre mon oxygène je fais une faute de pilotage et tape un caillou avec le dérailleur impossible de pédaler la chaîne est bloquée. Je ne me pose pas que question je finis donc en chain-less et donc brake-less pour garder de la vitesse. Arrivé en bas le dérailleur s’était juste mis en position ouvert donc rien de dramatique pour la suite je ne pense pas avoir perdu beaucoup de temps. Je finis la Boucle 2 par la sympathique spéciale urbaine et retourne au paddock pour le rituel habituel.

Départ pour la Boucle 3 cette fois seul, Martin arrivé plus tard dévore le ravito, Lolo dans le dur me dit qu’il veut abandonner, connaissant le personnage je ne le crois pas 1 seconde, Vrince et Vince se chargeront de le remotiver !

C’est partie pour les Crète XXL départ sur un faux rythme je chute rapidement, rien de grave je démêle le vélo et repars, les parties techniques s’enchaînent.

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Après un beau pédalage la deuxième partie est rapide avec beaucoup de flow, je m’amuse mais ne prend pas trop de risques, une erreur coûterait très chère à cette vitesse !

On remonte pour Mini-Jurassique, on assure : il faudra être en forme pour la prochaine. Les Pylônes la dernière, je pars vite, les coudes frôlent les arbres : soit je les rentre soit je freine, on va les rentrer. Le sentier est très flowy dans le haut, jusqu’à la partie physique que j’attaque le couteau entre les dents, les cuisses brûlent mais ça passe sur le vélo. Pour le final il faut de l’engagement, les mollets frottent les cailloux, ce n’est pas toujours propre mais ça passe !

Tout juste arrivé, on décharge les puces, le chronométreur m’annonce 12 secondes devant Alexis c’est de bonne augure mais on attend l’arrivée de tous les participants ! Juste le temps de refaire la course avec les copains, et le résultat se confirme ! Cool, la victoire est pour moi, ma première !

 

Un grand Merci aux copains du Besac Collectif Bike et du PTZC, à l’équipe Wildtrack, aux bénévoles Vélo Caroux et aux nombreux spectateurs pour l’ambiance. A l’année prochaine !

 

 

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Mon vélo

Voici la description de mon Specialized Enduro 29 utilisé pour le Shimano Epic Enduro 2016 afin que vous puissiez découvrir mes choix personnels.

Deux ans, et donc 3 Epic, que je prends énormément de plaisir avec ce vélo, j’apprécie particulièrement sa polyvalence sans compromis. C’est d’ailleurs mon unique VTT que j’utilise pour faire autant une journée DH en station, qu’un sommet dans les Alpes ou une sortie vallonnée sur les collines franc-comtoises et auvergnates…

Aprés un S-Works de 2014, cette année mon Enduro 29 est la version S-Works noire de 2016, un 29 pouces maintenant bien connu de tous, en taille XL pour loger mon mètre 96.

Au niveau du poste de pilotage, je roule avec une potence très courte de 30 mm qui me permet d’avoir une bonne position en descente et dans les pentes raides. Un cintre plat pour ne pas être trop haut, le tout équipé de poignées de 145mm : les seules assez larges pour mes grandes paluches !

Pour l’avant, j’utilise une Pike RCT3 160mm d’origine montée avec 2 tokens et gonflée à 80Psi. Pour l’arrière, amortisseur Ohlins STX22 Air que je roule depuis le début d’année. Un vrai régal à rouler et à régler. Ne me demandez pas la pression, l’Auto-SAG est là pour ça… J’apprécie beaucoup l’efficacité des réglages de cet amortisseur, quelques clics permettent d’adapter en fonction du terrain de la spéciale. Cela permet de ne pas chercher de compromis permanent comme bien souvent avec de nombreux amortisseurs.

J’utilise une transmission Sram X1 classique, mon petit secret pour l’Epic : un plateau de 28 dents afin de m’économiser un maximum en liaison. Pour l’Epic, inutile de mettre plus gros, en spéciale quand ça roule vite il faut savoir se reposer et laisser filer le vélo. Dans un souci de fiabilité, j’ai renforcé les gaines sous le boitier de pédalier avec une gaine thermo-rétractable afin d’éviter de les endommager avec les nombreuses pierres du parcours.

Concernant les pneus, je roule des Maxxis DHF en 2.5 à l’avant et à l’arrière carcasse DH gommes dures (une gomme tendre était prévue à l’avant en cas de pluie). A 1,3 kg le pneu c’est lourd, ça colle mais en spéciale t’es tranquille, c’est costaud et ça freine ! Je préfère rouler avec des gros pneus et mettre la bonne pression plutôt que de devoir sur-gonfler. Pression avant 25Psi (1,72Bar) et arrière 27Psi (1,86Bar) pour un poids du pilote de 81kg. Les pneus sont montés sur une paire de roues Roval carbone Traverse SL : dynamiques, solides et légères qui permettent de compenser le poids des pneus.

 

Mes petits plus

Je roule sans sac pour être plus à l’aise dans mes mouvements : le dérive-chaîne et les maillons rapides dans le jeu de direction, une chambre à air accrochée sur le cadre, le multi-outil sur le porte bidon, une cartouche de CO2 derrière la selle, et dans le dos une deuxième gourde, un câble, une patte de dérailleur, des rustines, une couverture de survie et un sifflet obligatoire pour l’Epic !

Pour finir, pour la petite particularité du Shimano Epic Enduro et son départ de nuit je me suis équipé d’une lampe Specialized Flux fixée au cintre ainsi que d’une « chinoiserie » sur le casque.

Damien