Présentation & premier test du Focus JAM² 2022

La suite logique

Suite à la présentation des derniers VTT Focus – le Thron et le Jam, instaurant au passage un nouveau look propre à la marque – quelques présentiments subsistaient… Il fallait que la gamme électrique s’accorde avec la nouvelle image des vélos Focus… Et c’est le JAM² qui s’y colle !

Avec le temps, l’ancien JAM² est devenu obsolète. Même s’il inspira le SAM², ce dernier est un bœuf qui ne pouvait pas se passer d’un petit frère : c’est la raison d’être du JAM². Et donc la suite logique de l’évolution de la gamme Focus. Bref, le JAM² reprend ses droits et annonce la remise à niveau des VTTAE Focus, dans la nouvelle lignée esthétique ! Place donc à sa présentation et sa prise en main, histoire d’en saisir sa place et son véritable intérêt…

Par Tom Garcia

Focus Jam²

  • Usage All Mountain / Enduro
  • Roues de 29 pouces à l’avant et à l’arrière
  • Débattement 150 mm AV/150 mm AR
  • Cadre en alu
  • Reach 470 mm et Stack 620 mm en taille L, offset 44 mm
  • Motorisation Shimano EP8 250 watts, 85 Nm
  • Batterie de 720 Wh
  • Console et commande : Shimano EP8 et EM800
  • Modes d’assistance : 3 (Eco, Trail, Boost) + assistance à la marche
  • Système pour réglages moteur personnalisés et connectivités : oui, avec l’application Shimano E-Tube téléchargeable sur smartphone
  • Pneus Schwalbe Magic Mary/Big Betty Super Trail ADDIX Soft 29×2.40
  • 4 tailles (S, M, L, XL) et 2 coloris
  • 3 modèles de 5499 à 8099 €
  • Prix du modèle testé : 8099 €
  • Poids annoncé : 25,5 kg (sans pédales)
  • Lien : www.focus-bikes.com/fr_fr/

Le Focus JAM² 2022 mérite amplement son statut de nouveauté : look différent, et donc cinématique revisitée, mais aussi un choix nouveau de motorisation et une approche de l’autonomie différente…

Look dans la nouvelle lignée Focus

Ca saute aux yeux ! Le look de ce nouveau JAM² colle à la nouvelle identité que Focus veut visiblement donner à toute sa nouvelle gamme. Après le Thron, le JAM, ce JAM² confirme. Et il le fait d’une manière étonnante : en mêlant l’ancien et la nouveauté.

En effet, tout en voyant son amortisseur passer d’une position verticale à horizontale – plus, tout ce que ça implique pour l’articulation de la biellette – et en offrant un tube supérieur plus arrondi et plus sloping… il conserve malgré tout quelques détails qui ne sont pas sans nous rappeler son prédécesseur ou le SAM² : une douille de direction en forme de chope de bière, un triangle arrière très similaire et toujours très triangulaire, la fameuse potence intégrée Focus C.I.S. Ou carrément des nouveaux : avec notamment des joints toriques autour de la biellette pour améliorer l’étanchéité des roulements les plus exposés aux grandes amplitudes de mouvement et aux fortes sollicitations.

On comprend facilement que ça implique aussi une nouvelle architecture et donc une suspension largement repensée…

Suspension forcément revisitée

En effet, si d’un point de vue esthétique elle change, d’un point de vue technique aussi… et pour faire simple puisque la marque ne livre pas tous les détails à ce sujet : elle tente d’abandonner le côté très “plush” de l’ancienne plateforme pour un peu plus de maintien et de fermeté. De quoi améliorer les performances en montée comme en descente…

Ca passe notamment par un anti squat maitrisé : légèrement supérieur à 100% avant le SAG, puis proche de 100% au SAG de façon à optimiser la traction de la roue arrière en montée et le dynamisme global du vélo en descente sans obtenir des valeurs de kick back trop importantes. Ce qui aurait tendance à déstabiliser…

Géométrie dans l’air du temps

Qui dit nouvelle génération, dit géométrie revisitée. Ici, c’est forcément un peu plus moderne : moins d’angle devant, reach et bases plus longs et donc un empattement inévitablement rallongé. Comme l’ancien, il offre toujours 2 positions de géométrie, mais cette fois le changement se fait par un offset au pied de l’amortisseur : entre la position Low et la position High :

Moteur et batterie, en conséquence

Si la motorisation Bosch était au catalogue sur l’ancien JAM² et le SAM², elle laisse désormais place à la motorisation nippone : la Shimano EP8. Le tout couplé à une batterie de 720 Wh. Cette grosse batterie vient logiquement apporter des grammes supplémentaires à l’ensemble, mais favorise aussi l’autonomie pour les longues sorties de VTTAE Enduro. Le JAM² semble alors viser cet usage…

Le choix du Shimano EP8, moins performant face au chrono que le Bosch, mais fiable, robuste et constant colle finalement à l’orientation polyvalente et pas forcément axée uniquement sur la performance que Focus entretient depuis quelques temps. Il participe donc à dessiner les contours de sa pratique de prédilection. Reste maintenant à voir si notre prise en main le confirme…

Sur le terrain

C’est en Allemagne, dans la Forêt Noire, en plein cœur de l’automne que Focus nous a invité pour essayé cette nouveauté. Le terrain se prête énormément à la pratique du VTT, mais aussi du VTTAE, où quelques traces plus pentues et parfois techniques s’offrent à nous pour les montées, agrémentant un tour digne d’une pratique VTTAE. Ajoutons à ça les couleurs flambantes de l’automne pour embellir l’expérience !

Dès les premiers tours de roue, le JAM² se distingue assez franchement du SAM²… heureusement d’ailleurs ! L’évolution en matière de polyvalence est flagrante : là où le SAM² joue la carte du canapé, plush à n’en plus finir, le JAM² offre une meilleure efficacité au pédalage avec un maintien de la suspension arrière plus prononcé – c’est confirmé ! – pour être plus performant au coup de pédale et moins énergivore.

Au delà, c’est clairement son équilibre qui m’a marqué. Autant en terme de position que de mouvement du vélo. Les masses sont sacrément bien réparties entre l’avant et l’arrière. C’est sain, rassurant et confortable. Et la nouvelle suspension arrière joue en ce sens : elle ne parait jamais dépassée et apporte un côté sécurisant lorsque l’on évolue au guidon de ce JAM².

Il n’y a bien que son embonpoint, que cette grosse batterie – et un gain d’autonomie – implique, qui lui impose un pilotage coulé et rond. Il devient vite épuisant lorsqu’on cherche à virevolter à droite, à gauche, ou à sauter et bondir au moindre mouvement de terrain. Bref, le beurre et l’argent du beurre, pour le coup, il faut choisir… et rester calme et propre.

Par contre et pour finir cette prise en main, les 2 positions de géométrie qu’il permet, ont toutes les 2 du sens et leur place. En High, où les suspensions sont plus actives et plus souples, son comportement est un peu plus vif, plus joueur et plus mouvementé. Il affectionne un peu moins filer droit : il est clairement plus orienté All Mountain. Alors qu’en Low, où le maintien des suspensions est plus prononcé et que la direction se couche un peu, il devient plus stable, donc plus calme et plus posé. Dans ce cas, il s’adresse à une pratique plus Enduro, sans pour autant perdre de ces qualités en montée.

Qu’en penser ?

Finalement, ce nouveau Focus JAM² est le frère complémentaire au SAM². Plus polyvalent, plus performant au pédalage et avec une plus grande autonomie, il s’adresse à ceux qui aiment aller se faire un vrai tour de VTTAE, enchainant montée et descente, plutôt que d’enchainer les laps sur le même trail semi-artificiel, rapide et truffé de sauts et de virages relevés. En somme, plus VTT que Bike Park.

Il n’y a bien que son embonpoint pénalisant qui lui impose d’être un modeste, mais pas mauvais, VTTAE : dans la moyenne des vélos électriques du moment. Il n’est clairement pas une arme comme l’excellent Lapierre GLP2 et ne peut oser espérer atteindre la prestance d’un Yeti SB160E, d’un Santa Cruz Heckler/Bullit ou d’un Specialized Levo

Cependant, si on ne joue pas dans la même cour, il suffit aussi de s’intéresser à sa gamme pour s’apercevoir que certains de ses modèles sont aussi un poil plus accessibles en terme de tarif. A l’image de son public cible, moins élitiste mais probablement tout aussi passionné…

La gamme

Effectivement, lorsqu’on jette un oeil aux 3 modèles de la gamme, Focus joue sur un tout autre registre que les prestigieuses marques citées plus haut, sans forcément amputer le plaisir. Les tarifs restent plus accessibles et les montages, notamment le milieu de gamme, sont largement suffisants pour s’amuser et profiter des avantages d’un ebike sans s’intéresser au plus haut de gamme et avoir à percer le portefeuille :

  1. Bonne nouvelle ces suspensions remaniées avec le nouveau moteur. J’avais eu l’occasion de faire une journée au guidon d’un Jam 6.9 2020 et j’avais trouvé cet arrière un peu mou plaisant en descente mais le manque de maintien désagréable en montée. Les pédales touchaient pour un oui ou pour un non, et les coup de pieds au cul du Bosch avaient tendance à faire partir la roue avant hors trajectoire.

  2. Ils sont où les focus avec 2 batteries de 250 ?
    Là, on a une enclume qu’il faut en plus payer au prix fort, comme les autres marques d’ailleurs.
    C’est pas la bonne année pour changer de vélo visiblement.

  3. bonjour à tous et toutes.Je constate avec depit cette orientation gros velo à 26kg et plus une fois équipé de pédales et de bons gros pneus.
    je roule en endurigide monté en 2.8, 20kg pour batterie à 504wh. Cela me semble largement suffisant pour des sorties de 1500d+ en envoyant bien. Mon commentaire n’a certainement pas sa place ici mais fait suite à la lecture de toutes ces dernières nouveautés (dont les présentations semblent faites avec suffisament d’objectivité). Peu voire pas d’endurigide AE sur le marché. Je suis peut-être seul à penser cela!

  4. Merci pour ce test interressant. C’est vrai que la mode “grosse batterie” ( et poids en conséquence) sont d’actualité, un bon moyen de vendre des 500Wh avec moteurs “degonfles” pour les amateurs de light ( au final un velo de 2018 avait les mêmes caractéristiques mais avec un moteur “full power”. A propos de moteur, bizarre de lacher Bosch pour Shimano : je ne suis pas d’accord avec votre insinuation. Le Shimano est très récent et il n’a pas encore fait ses preuves en matière de fiabilite tandis que le Bosch CX gen4 a fait les siennes.

  5. J’ai un FOCUS Thron 2 6.7 avec une batterie de 500 Wh, il doit faire quelque-chose comme 24,5 kg. Le Thron est le modèle Trail avec moins de débattement de suspension 130 mm à l’avant et l’arrière. Moteur BOSCH. C’est mon premier VTTAE que j’ai acheté à cause de son bon rapport prix/prestations (3.500 € pour un full suspendu) et le seul que j’ai essayé, j’avoue. Je me suis toujours demandé ce qu’un vélo à 5 – 6.000 € peut apporté de plus ? En tant que débutant (1 an de pratique) je n’ai pas un gros niveau en descente et reste “raisonnable” au niveau vitesse mais j’ai quand même pu vite remarquer que le poids du vélo (ou la répartition du poids) a tendance à faire en sorte que l’avant a du mal à tourner et a donc tendance à élargir les virages. La batterie de 500 Wh étant suffisante pour ma pratique, je pense que quitte à mettre plus d’argent dans un VTTAE, je me dirigerais plus vers quelque-chose de plus light plutôt que vers quelque-chose avec une plus grosse batterie.

  6. Désolé mais quand tu dis que l’ancien Jam2 est obsolète tu me fait marer .
    J’ai le Jam2 drifter 9.9 shimano ep8 en full carbon avec 2 batterie 358 wh .
    Mon vélo est loin d’être obsolète par rapport à la rogne que tu présentes .

  7. Je roule avec un sam2 à moins de 6000€ équipé pratiquement comme celui à 8k. Avec le bosch CX et 625w pour 25/26kg ça grimpe et ça descend. Dans les montée technique voir trialisant bien rocailleuse j’ai adaptée le poste de pilotage + pression des pneus pour éviter que ça cabre et je peux dire que ça fait le travail. Après on a un moteur au derrière et ça reste un vélo, il faut pédaler et adapter son pilotage pour que ça passe dans des passage technique. Après on peut toujours changer qq pièces pour améliorer. Bon ride à tous.

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